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TONNERRE — TOPHETH


II Reg., xxii, 14, 15. Cf. Ps. xviii (xvii), 14, 15 ; cxliv (cxliii), 6 ; Zach., ix, 14. Jérusalem sera visitée « avec fracas, tonnerre et grand bruit, tourbillon, tempête et flamme de feu dévorant. » Is., xxix, 6. — Le tonnerre intervient souvent dans les événements décrits par l’Apocalypse, iv, 5 ; vi, 1 ; viii, 5 ; x, 3, 4 ; xiv, 2 ; xvi, 18 ; xix, 6. — À raison de leur caractère impétueux, Jacques et Jean, fils de Zébédée, reçurent de Notre-Seigneur le nom de BoavvjpYé ; , « fils du tonnerre ». Marc, iii, 17. — Les mages babyloniens tiraient des pronostics de la production du tonnerre aux différents mois de l’année. Le dieu du tonnerre et de la pluie, Adad, annonçait le plus souvent des révoltes et des calamités ; mais quelquefois, il pronostiquait des faits intéressant la vie agricole. S’il tonne en Tammouz, « la récolte du pays marchera bien ; » en Éloul, « l’épi pèsera quadruple ; » en Tébét, « il y aura des pluies dans les cieux, des crues dans la source ; » en Sabat, « invasion de beaucoup de sauterelles dans le pays. » Cf. Ch. Virolleaud, L’astrologie chaldéenne, Paris, 1905, fasc. 1, p. 1. On sait que les Babyloniens n’ont pas été les seuls à tirer des pronostics de ce genre, qui s’inspirent plus ou moins heureusement, même dans nos contrées, d’observations populaires. Cf. Revue biblique,

1909, p. 324.

H. Lesêtre.
    1. TONTE DES BREBIS##

TONTE DES BREBIS, récolte de la toison des brebis. Cette opération se fait ordinairement au commencement de l’été. Elle était une occasion de réjouissances pour les pasteurs, comme la moisson pour les cultivateurs. Le propriétaire des troupeaux ne manquait pas, à cette occasion, de se transporter au milieu de ses pasteurs. Le tondeur, gozêz, xsi’ptov, tonsor, coupait alors la toison des brebis et des agneaux. Il était cependant défendu de tondre le premier-né des hrebis, parce qu’il appartenait tout entier au Seigneur. Deut., xv, 19. — Jacob profita de l’absence de Laban, qui était allé assister à la tonte de ses brebis, pour s’enfuir lui-même avec sa famille et ses troupeaux. Laban était à une certaine distance, car il ne fut informé de l’événement que le troisième jour. Gen., xxxi, 19-22. Quand le deuil de sa femme fut terminé, Juda s’en alla à Thamna, où l’on tondait ses brebis. Gen., xxxviii, 12-14. Nabal se trouvait à Carmel, pour la tonte de ses 3000 brebis, quand David lui envoya demander des vivres. Nabal ne voulut lui accorder ni pain, ni eau, ni rien du bétail qu’il avait tué pour ses tondeurs. I Reg., xxv, 2-11. Absalom, ayant ses tondeurs à Baal-Hasor, près d’Éphraïm, invita à la fête tous les fils de David et en profita pour faire tuer Amnon. II Reg., xiii, 23-29. — Les dents de l’Épouse sont comparées, à cause de leur blancheur, à un troupeau de brebis tondues qui remontent du lavoir. Cant., iv, 2. Le Messie souffrant a été semblable « à la brebis muette devant ceux qui la tondent. » Is., un, 7 ; Act., viii, 32. La brebis reste muette, parce que la tonte ne la fait pas souffrir. Le Sauveur a gardé le silence au milieu des tourments, comme s’il n’avait pas senti la douleur.

H. Lesêtre.
    1. TOPARCHIE##

TOPARCHIE (grec : Toitapyja), mot employé, IMach., xi, 28, pour désigner trois divisions territoriales ou districts. Ces trois toparchies étaient Aphæréma (qui manque dans la Vulgate, t, 34), Lyda (Lydda) et Ramatha, t- 34, comprenant chacune la ville même et ses environs ou dépendances. Voir Aph^eréma, t. i, col. 721 ; Lydda, t. iv, col. 444 ; Ramatha, t. v, col. 944. Le nom de « toparchie » est remplacé en grec par véjio ; , « division, section », et appliqué aux trois mêmes villes. I Mach., x, 30, 38 ; xi, 34 (Vulgate : civitates). Vers 145 avant J.-C, Démétrius II Nicator confirma la possession de ces trois toparchies de la Samarie à Jonathas Machabée. IMach., xi, 34. Antiochus VI Dyonisos renouvela cette donation, en y ajou tant un quatrième « nome » (Vulgate : civitates), qui n’est pas nommé. D’après Josèphe, Bell, jud., lit, iii, 5, la Judée était divisée en onze toparchies.

    1. TOPAZE##

TOPAZE (hébreu : pitddh ; Septante : T<ma ?iov ; Vulgate : topazius), pierre précieuse.

La topaze de la Bible n’est pas la belle pierre jaune d’or que nous appelons aujourd’hui de ce nom, mais que les anciens nommaient chrysolithe. La topaze des anciens, d’un beau vert jaune, se rapprocherait plutôt de la chrysolithe moderne. Pline, H. N., xxxvii, 32, vante le beau vert de la topaze et en distingue deux espèces, la prasoïde et le chrysoptère, lequel ressemble à la chysoprase par sa couleur, qui est celle du suc de poireau. Généralement on comprend sous le nom de topaze des anciens une pierre dérouleur jaune verdâtre, ou vert jaune, rapportée à la cymophane ou au péridot. Ce n’est pas sans doute la même composition chimique ; l’une étant un aluminate de glucine, l’autre un silicate de magnésie et de fer. Mais les anciens, dans leur dénomination des pierres précieuses, faisaient surtout attention à l’aspect extérieur et rangeaient sous le même terme des espèces en réalité différentes. À l’article Chrysolithe, t. ii, col. 741, fig. 275, nous avons donné en regard l’un de l’autre des cristaux de chrysolithe et de topaze.

On a remarqué que les consonnes du mot grec ou latin sont les mêmes que celles du mot hébreu, avec une simple transposition : t. p. d. du grec et du latin (on trouve topadius pour topazius) ne sont avec métathèse que le p. t. d. de l’hébreu. On a aussi rapproché ces dénominations du mot sanscrit pîla, qui signifie jaune. Le Targum appelle cette pierre, Np"i » nSsio, margela’yarqa’, « la perle verte », qui rappelle Vuriku assyrien, la pierre verte à reflets jaunes, c’est-à-dire la chrysolithe.

La topaze ainsi entendue se rencontrequatre fois dans l’Ancien Testament et une fois dans le Nouveau. C’est la seconde pierre du rational, d’après Exod., xxviii, 17, et xxxix, 19. Voir t. v, col. 422423, et la planche en couleur. Dans l’énuméralion des pierres du rational, Josèphe, Bell. jud. V, v, 7, et Ant. jud., III, vii, 5, conserve le même rang à cette pierre et la nomme to7tai ; o ; . Sur cette pierre du rational, placée la seconde du premier rang, devait être gravé le nom de Siméon.

— La topaze figure parmi les pierres précieuses qui ornaient les vêtements du roi de Tyr. Elle est nommée comme une pierre de très haut prix dans une comparaison du livre de Job, xxviii, 19 :

La possession de la sagesse vaut mieux que les perles, La topaze d’Ethiopie ne l’égale pas.

Ce texte marque en même temps le lieu d’origine, qui serait la terre de Cousch ou d’Ethiopie. C’est dans une île d’Arabie appelée Cytis, ou en Thébaïde, que d’après Pline on trouvait cette pierre précieuse. Cette ile de Cytis n’est sans doute pas différente de celle que Strabon, XVI, iv, 6, appelle Ophiodès, et où l’on rencontre une pierre transparente aux reflets d’or.

Nous retrouvons cette pierre dans l’Apocalypse, XXI, 20, comme un des fondements de la Jérusalem céleste ; mais au lieu d’être placée au second rang comme dans le rational, elle est au neuvième. Voir t. v, col. 424.

Cf. Ch. Barbot, Guide du joaillier, 4e édit., Paris, in-12, p. 74, 112, 279, 341 ; F. Leteur, Traité élémentaire de minéralogie pratique, Paris, in-4°, p. 129 ; Cl. Mullet, Essai sur la minéralogie arabe, Paris, 1868, in-8°, p. 61 ; J. Braun, Vest-ilus sacerdotum hebrœorum, Leyde, 1680, p. 638-520. E. Levesque.

    1. TOPHETH##

TOPHETH (hébreu : Tôfèf ; Septante : T09J6, Tu ?é8, Taqaê8), endroit où l’on offrait des sacrifices dans la vallée de Hinnom. Il n’est nommé que dans IV Reg.,