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TOMBEAU


une nécropole située hors de la ville. Exception aurait été faite pour David et pour Salomon, dont les tombes étaient encore dans la cité de David aux époques de Néhémie, d’Hyrcan et d’Hérode. Mais il n’est fait aucune mention de ce transport, et le passage d’Ézéchiel peut ne s’appliquer qu’aux rois de l’avenir. Comme il est fort probable que les rois seuls étaient inhumés dans la cité de David, on a pensé que les Kobour-el-Molouk étaient la sépulture destinée à leurs femmes et à ceux de leurs descendants qui n’arrivaient pas au trône. C’est ce que présume V. Guérin, Jérusalem, p. 215. De Saulcy a défendu son identification des sépultures royales dans plusieurs publications : Voyage autour de la mer Morte, rp. 219-281 ; dans la Revue archéologique, t. ix, 1, 1852, p. 229 ; t. ix, 2, 1853, p. 398-407 ; Voyage en Terre Sainte, Paris, 1865, t. i, p. 345-410 ; dans les Comptes rendus de l’Acad. des Inscript, et Belles-Lettres, , p. 105-113. Quatremère, dansiîeime archéologique, t. ix, 1, 1852, p. 92-113, 157-169, a cru

reconnaître la sépulture des princes asmonéens, car le tombeau du grand-prêtre Jean Hyrcan était voisin des murs de la ville, à moins d’une portée de flèche. Cf. Josèphe, Bell, jud., V, vi, 2 ; vii, 3 ; ix, 2 ; xi, 4.

4° Tombeaux des Juges. — Ils se trouvent à vingt-cinq minutes au nord-ouest de Jérusalem, vers la naissance de la vallée de Josaphat. Ils s’annoncent par une façade décorée d’un élégant fronton avec acrotères aux angles et au sommet (fig. 509). Ils se composent d’une série de chambres funéraires, à différents niveaux, renfermant soixante fours superposés en deux rangées parallèles, dans lesquels on ne pouvait placer que des corps sans sarcophages. Les Kobour-el-Kodha, « tombeaux des Juges s, n’ont pas contenu les anciens Juges d’Israël, presque tous inhumés dans leur propre tribu, mais probablement les magistrats présidents du tribunal suprême, qui devint plus tard le sanhédrin. Le monument paraît être contemporain des rois de Juda. L’ornementation a fort bien pu, ici comme dans d’au 508. — Sarcophage juif. Musée du Louvre.

démontrer que cette nécropole était celle des Hérodes. Cette opinion n’est plus soutenable aujourd’hui. Il paraît beaucoup plus probable que ces tombes sont celles d’Hélène, reine d’Adiabène, de son fils Izates, qui eut à lui seul vingt-quatre garçons, et d’autres membres de la famille royale. Josèphe, Bell, jud., V, ii, 2 ; Ant. jud., XX, iv, 3, a signalé le tombeau d’Hélène au nord et à trois stades de la ville. Saint Jérôme, Epist. cvm, 9, t. xxii, col. 883, note aussi que, pour entrer à Jérusalem, sainte Paule « laissa à gauche le tombeau d’Hélène, reine d’Adiabène. » L’emplacement coïncide donc bien avec celui du tombeau des Rois. La reine Zoran, Zodan ou Zaddan, dont le sarcophage avait été respecté par les pillards, serait une princesse d’Adiabène. Plus récemment, on a retrouvé parmi les décombres un morceau de terre cuite portant l’estampille ttihn « Helena », en vieille écriture hébraïque. Cf. Euting, Sitzungsberichte der Berlin. Akad., 1885, p. 679. Ces indices confirment le bien fondé de l’attribution du tombeau à la famille de la reine Hélène. L’identification est acceptée par Robinson, Palâstina, 2 8 édit., Londres, 1856, t. iii, p. 251 ; R. Rochette, dans Revue archéologique, t. ix, 1, 1852, p. 22-37 ; Renan, dans les Comptes rendus de l’Acad. des lnscript. et Belles-Lettres, 1886, p. 113-117 ; Sepp, Jérusalem, Schaiïhouse, 1873, t. i, p. 307-317 ; Lortet, La Syrie aujourd’hui, Paris, 1884, p. 295 ; Schûrer, Geschichte des jûd. Volkes, t. iii, p. 121 ; Socin, Palâstina und Syrien, Leipzig, 1891, p. 111, etc. Il faut également écarter la pensée d’y

très nécropoles, être modifiée ou exécutée à une époque très postérieure. Notre-Seigneur suppose ces remaniements quand il remarque que les scribes et les pharisiens bâtissent les tombeaux des prophètes et ornent les monuments des justes. Matth., xxiii, 29. Cf. F. de Saulcy, Voyage, p. 332-336 ; V. Guérin, Jérusalem r p. 268-270,

5° Tombeaux des prophètes. — Cette nécropole est située à mi-côte du mont des Oliviers, à l’ouest. Elle, se compose de deux galeries semi-circulaires, reliées entre elles par trois galeries rayonnantes partant d’une chambre centrale et par deux autres petites galeries intermédiaires. La galerie la plus excentrique est pourvue d’une trentaine de fours à cercueil. Sur la foi du nom de Kobour-el-Anbia, « tombeaux des prophètes », attribué à cette catacombe, on a longtemps cru qu’elle était d’origine juive. On a même pensé qu’il fallait y reconnaître le columbarium, 7uspt<rrepewv, dont parle Josèphe, Bell, jud., Y, xra, 2. Cf. de Saulcy, Voyage, p. 281-287 ; V. Guérin, Jérusalem, p. 270-271. Un examen plus attentif du procédé de construction et des graliltes tracés sur les parois anciennes a permis de conclure qu’on était en présence d’une catacombe creusée au rv « ou Ve siècle de notre ère, à l’usage des pèlerins chrétiens qui mouraient à Jérusalem. Cf. H. Vincent, Le tombeau des prophètes, dans la Revue biblique, 1901, p. 72 88.

6° Tombeau de Josaphat. — La vallée du Cédron, appelée aussi quelquefois vallée de Josaphat, voir t. iii,