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TOMBEAU


beau est de l'époque qu’on lui attribue. La plupart des archéologues y voient un monument de la décadence. V. Guérin, Jérusalem, p. 200, serait plutôt d’avis que la partie monolithe est contemporaine de David et que des enjolivements y ont été ajoutés dans les âges suivants. Il faut d’ailleurs observer que le cippe qu’Absalom s'étaitérigé lui-même de son vivant, II Reg., xviii, 18, n’empêcha pas qu’on lui construisit après sa mort un tombeau proprement dit, ce à quoi David dut se prêter volontiers, à cause de l’affection qu’il portait à son fils rebelle.

3° Tombeaux des Rois. — David fut enterré dans la « cité de David ». III Reg., Il, 10. Il en fut de même

tel art que rien ne paraissait aux yeux de ceux qui pénétraient dans le monument. » Josèphe, Ant. jud., VII, xv, 3 ; XVI, vill, 1. Le tombeau de David n’a sûrement rien de commun avec le cénotaphe que les musulmans conservent dans une salle attenante à celle du Cénacle. Mais à plus de deux kilomètres de cet endroit, à environ 770 mètres au nord de la ville, on trouve la nécropole connue sous le nom de Kobour-el-Molouk, « tombeaux des rois », ou Kobour-el-Selathin, « tombeaux des sultans ». Un escalier de vingt-cinq marches, larges de 9àl0 mètres ettaillées dans leroc, donne d’abord accès dans une cour de 27 mètres de côté, dont le niveau est à 7 ou 8 mètres au-dessous du sol. De cette cour, on passe

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507. — Plan du tombeau des Rois.

des rois de Juda, ses successeurs, ainsi qu’il est rapporté de Salomon, II Par., ix, 31 ; III Reg., xi, 43, de Roboam, III Reg., xiv, 31, d’Abia, III Reg., xv, 8, d’Asa, III Reg., xv, 24, de Josaphat, III Reg., xxii, 51, de Joram, IV Reg., viii, 24, d’Ochozias, IV Reg., ix, 28, d’Amazias, IV Reg., xiv, 20, d’Ozias, IV Reg., xv, 7, de Joatham, IV Reg., xv, 38, d’Achaz, IV Reg., xvi, 20, d'Ézéchias, IV Reg., xx, 21 ; II Par., xxxji, 33. Le grandprêtre Joad fut aussi inhumé dans les sépulcres royaux, à cause des services éminents qu’il avait rendus. II Par., xxiv, 16. Par contre, le roi Joas fut inhumé dans la cité de David, mais non dans le sépulcre des rois. II Par., xxiv, 25 ; IV Reg., xii, 22. Sur l’emplacement de la cité de David, voir Jérusalem, t. iii, col. 13511356. Cette cité occupait la colline d’Ophel. C’est donc là que se trouvaient les tombeaux des rois. Cf. II Esd., m, 15, 16 ; Act., xi, 29. Le grand-prêtre Hyrcan et le roi Hérode pénétrèrent dans l’hypogée royal pour y prendre de l’argent ; « mais aucun d’eux ne parvint aux retraites mystérieuses où reposaient les cendres des rois ; car elles étaient cachées sous terre avec un


dans un vestibule rectangulaire, dont l’entrée est surmontée de superbes motifs de sculpture (voir flg. 329, col. 1545). Ce vestibule mène à une antichambre carrée (flg. 507), par une porte très basse, que fermait un disque de pierre roulant dans une rigole, le long de la paroi extérieure. Cf. t. iii, col. 1477. Dans l’antichambre s’ouvrent trois baies surbaissées, fermées jadis par des portes de pierre qu’on poussait du dehors et qui, grâce à la disposition des crapaudines, se rabattaient d’elles-mêmes. On trouve ensuite sept chambres funéraires, renfermant trente et une tombes. Les sarcophages reposaient soit dans des excavations, soit sur des banquettes surmontées d’arcades cintrées. De Saulcy découvrit, dans une chambre basse inexplorée, un sarcophage intact, maintenant au musée du Louvre (fig. 508), et portant cette inscription en araméen : « Zodan » ou « Zoran, reine », et en hébreu : « Sadah » ou « Sarah, reine ». Il y avait donc là une sépulture royale. On pourrait croire que, pour obéir à une observation d'Ézéchiel, xliii, 7-9, cf. Jer., viii, 1, 2, on a transporté les corps des rois, au retour de le captivité, de la cité de David dans

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