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TOLETANUS (CODEX) — TOMBEAU


tion romaine de la Vulgate. Le Codex Toletanus, écrit Samuel Berger, a presque en toutes ses parties des caractères distincts et qui souvent sont uniques, tels beaucoup des" sommaires qu’il met en tête des divers livres de la Bible. C’est une Bible espagnole, antérieure de texte à l’invasion arabe, avec de nombreuses leçons singulières, et en particulier de très curieuses variantes inscrites sur les marges. Beaucoup de leçons de fort bonne nature attestent en même temps l’antiquité de ce texte, dit encore S. Berger. En tête des Épîtres de saint Paul sont reproduits les canons de Priscillien, accompagnés du proœmium sancti Peregrini episcopi. En voir l’édition critique dans G. Schepss, Priscilliani quse supersunt, Vienne, 1889, p. 109 147. On sait que ce Peregrinus episcopus est identifié avec le moine Bachiarius, vers 410. À la fin du manuscrit, une note de seconde main, ancienne, mentionne que le codex a été donné à l’église Sainte-Marie de Séville (Hispalis) par Servandus, évêque de Cordone, en 988. Le codex n’en est pas moins du viij » siècle, et Servandus n’en a été que propriétaire et donateur au xe siècle. Voir Samuel Berger, Histoire de la Vulgate, Paris, 1893, p. 12-14, 391. Un tac-similé est dans Ewald et Lœwe, Exempta scripturæ wisigothicx, 1883, planche xi. La collation de Palomarès, publiée par Bianchini, est reproduite dans Migne, Patr. Lat., t. xxix. P. Batiffol.

    1. TOMBEAU##

TOMBEAU (hébreu : qébûrâh, qêbér, de qabâr, « ensevelir » ; bôr, « fosse », bêt, « maison », èal.iap, « pourriture », ces trois derniers mots désignant le tombeau par sa forme, sa destination ou ses effets ; Septante : u.vï)|j, eiov, pv^iia, tivoi ; Vulgate : sepulcrum, monumentum), lieu où l’on dépose le corps d’un mort.

I. Les anciens tombeaux. — 1° En Chaldée. — Les terres d’alluvions sur lesquelles étaient bâties les villes ne permettaient pas la construction de grands monuments funéraires. L’humidité du sol pénétrait partout et décomposait rapidement les cadavres. On construisait les tombeaux en briques sèches ou cuites, disposées de manière à former une sorte de voûte (fig. 499), ou un réduit assez étroit surmonté d’un petit dôme ou d’un toi*, plat. Voir 1. 1, fig. 324, 325, col. 1162. Une natte imprégnée de bitume recevait le corps, autour duquel on disposait des jarres et des plats d’argile, contenant les aliments et les boissons nécessaires au mort, les armes

étaient simplement enfouis dans le sable, d’autres, plus aisés, se faisaient ensevelir dans un modeste édicule de briques jaunes ou creusaient leur sépulture dans les parois de la montagne. Les plus riches se préparaient un mastaba, tombeau isolé qui se composait d’une chapelle intérieure, d’un puits et de caveaux souter 499. — Tombe voûtée d’Ur.

D’après Taylor, Journal of the R. Asiat. Society, t. xv, p. 273.

rains. La chapelle avait la forme d’une pyramide tronquée, de trois à douze mètres de haut, de cinq à cinquante mètres de côté, et les quatre faces aux quatre points cardinaux (fig. 500). À l’intérieur, était ménagée une chambre oblongue, au fond de laquelle se dressait une stèle représentant quelquefois le mort. C’était comme la porte conduisant à sa demeure et c’est devant cette stèle qu’on lui apportait les offrandes. Elle constituait la partie essentielle du tombeau, celle qui entretenait l’identité du mort, et autour de laquelle on

500. — Mastaba de Gizéh. D’après Lepsius, Denkmaler, ii, 26.

pour les défendre et les objets servant à la parure des femmes. Parfois, on procédait au préalable à la crémation du corps, dont ensuite on enterrait les restes, en ménageant jusqu’au sol des conduits de poterie qui amenaient l’eau de pluie ou d’infiltration au défunt pour qu’il se désaltérât. Les tombes, souvent superposées, s’effondraient sous l’envahissement du sable ou des décombres et ne laissaient guère de traces. Les rois seuls se faisaient inhumer dans des palais abandonnés et y recevaient un culte. Cf. ilaspero, Histoire ancienne, t.i, p. 684-689.

2° En Egypte. — Pendant que les gens du peuple

se plaisait à figurer tous les objets dont il pouvait avoir besoin. La figuration de ces objets équivalait à leur réalité. Un puits de douze à trente mètres descendait jusqu’au caveau, comprenant un couloir très bas et la chambre funéraire. La momie était déposée dans cette chambre avec des provisions ; puis l’entrée du couloir était murée et le puits comblé de matériaux et de terre arrosés d’eau, qui ne tardaient pas à former un ciment compact. Les plus anciens rois se construisaient également des pyramides, dans lesquelles l’accès de la chambre mortuaire était dissimulé par les moyens les plus ingénieux. Ces tombeaux étaient les hârâbût,