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TOILETTE — TOLETANUS (CODEX)


cinq objets entrant dans la composition de leur toilette. On peut voir aussi la description de la toilette que fait Judith, avant de se présenter devant Holoferne. Judith, x, 3. Une fille de roi portait des tissus d’or et une robe de couleurs variées. Ps. xlv (xliv), 15. Les jeunes tilles avaient un goût particulier pour la parure. Jer., ii, 32 ; Bar., vi ; 8. Il était recommandé de ne pas tirer vanité de sa toilette : « Ne te glorifie pas des habits qui te couvrent. » Eccli., xi, 4. — Saint Jacques ne veut pas qu’on ait plus d’égards pour le chrétien portant un anneau d’or et un vêtement magnifique, que pour un pauvre à l’habit sordide. Jacob., ii, 2-4. Saint Pierre recommande aux femmes la simplicité : « Que votre parure ne soit pas celle du dehors : les cheveux tressés avec art, les ornements d’or ou l’élégance des habits. » Elles doivent se préoccuper avant tout de la parure de leur âme. « C’est ainsi qu’autrefois se paraient les saintes femmes qui espéraient en Dieu. » I Pet., iii, 3-5. Saint Paul dit de même : « Que les femmes soient en vêtements décents, se parant avec pudeur et simplicité, sans tresses, or, perles ou habits somptueux, mais par de bonnes œuvres, comme il convient à des femmes qui font profession de servir Dieu. » I Tim.. ii, 9, 10. Il veut également « que les femmes figées fassent paraître une sainte modestie dans leur tenue. » Tit., ii, 3. H. Lesèire.

    1. TOISON##

TOISON (hébreu : gêz, gizzâh ; Septante : mixoç, xovpâ, « tonte » ; Vulgate : vellus), laine de la brebis qui a été tondue. — L’Israélite devait offrir les prémices de ses toisons. Deut., xviii, 4. — Pour connaître la volonté divine, Gédéon se servit d’une toison, et demanda successivement que la rosée s’arrêtât dans la toison sans aller jusqu’au sol, et qu’ensuite elle humectât le sol sans mouiller la toison. Jud., VI, 36-39. — On employait des toisons pour se couvrir pendant la nuit ; Job, xxxt, 21, eu prétait aux indigents pour cet usage.

— Mésa, roi de Moab, payait au roi d’Israël un tribut de 100 000 agneaux et 100000 béliers avec leurs toisons, c’est-à-dire avant la tonte. IV Reg., iii, 4. — Il est dit du Messie qu’il « descendra comme la pluie sur le gêz, et comme des eaux qui gouttent sur la terre. » Ps. lxxii (lxxi), 6. Il est possible que le psalmiste fasse allusion au miracle de Gédéon, comme le fait elle-même l’Église en se servant de ce texte. In Circumcis. Dom., ad laud., ant. 3. D’autres pensent que gêz est pris ici dans le sens d’herbe ou de gazon, qui est comme

la toison du sol.

H. Lesêtre.

TOIT (hébreu : gdg, mikséh ; Septante : Sôjia, axiyo ; , Û7ta18pov, « en plein air » ; Vulgate : tectutn, solarium, doma), couverture d’une maison ou d’un édifice.’1° Le toit oriental diffère des toits construits dans les pays où il faut pourvoir à l’écoulement de pluies fréquentes et de neiges. Ce toit est plat et en forme de terrasse entièrement exposée au soleil, solarium, et au grand air, <irou6pov. « Les maisons de Palestine et de Syrie ont pour couverture une terrasse faite d’une épaisse couche d’argile, reposant sur un plancher grossier. L’herbe y pousse pendant l’hiver et se dessèche au soleil du printemps. Parfois, quelque mouton, quelque chèvre y va brouter l’herbe ; puis on arrache le chaume pour serrer de nouveau la terre avec un rouleau de pierre, aux premières pluies d’automne. » M. Jullien, L’Égijpte, Lille, 1891, p. 263. Autrefois, on avait des toitures plus solides, mais moins étanches, composées de dalles de pierre ou de tuiles qu’on pouvait facilement lever. Luc, v, 19. Ces sortes de toitures avaient un inconvénient. À la saison des pluies, elles laissaient parfois goutter l’eau à l’intérieur, de laplus désagréable façon. C’était alors une gouttière continue, délêf torêd. Prov., xix, 13 ; xxvii, 15. Pour éviter les accidents de chute, la loi ordonnait de mettre une ba lustrade tout autour du toit. Deut., xxii, 8. On accédait au toit par un escalier extérieur, qui permettait d’y arriver de la cour, même quand la maison était pleine. Luc, v, 19. Voir t. iv, fig. 181, 183, col. 590, 592. L’herbe poussait sur ces toitures, autrefois comme aujoud’hui ; mais elle se desséchait dès que le soleil succédait à la pluie. Cette herbe était l’image de tout ce qui est éphémère. IV Reg., xix, 26 ; Ps.cxxix(cxxviii), 6 ; Is., xxxvii, 27. Le toit n’avait pas seulement pour raison d’être d’abriter la maison ; il servait encore à toutes sortes d’usages. Quand les espions israélites vinrent à Jéricho, Rahab les cacha sur son toit, sous des tiges de lin. Jos., Il, 6, 8. On montait sur le toit pour converser à son aise, I Reg., IX, 25, 26 ; pour éviter une compagnie importune, Prov., xxi, 9 ; pour se baigner, mais seulement d’après la Vulgate, II Reg., xi, 2 ; pour certains actes qu’on voulait accomplir devant de nombreux témoins, II Reg., xvi, 22 ; pour voir ce qui se passait aux alentours, II Reg., xi, 2 ; pour se faire entendre de loin à ceux qui étaient dans les rues ou sur les autres terrasses, Malth., x, 27 ; Luc, xii, 3 ; pour se réjouir, Is., xxii, 1 ; pour se lamenter, Is., XV, 3 ; Jer., xlviii, 38 ; quelquefois, pour se livrer à certains cultes idolâtriques. IV Reg., xxiii, 12 ; Jer., xix, 13 ; xxxii, 29 ; Soph., 1, 5. On élevait sur les toits des cabanes de feuillage pour la fête des Tabernacles. IIEsd., viii, 16. Notre-Seigneur dit à ceux qui devront fuir avantle siège de Jérusalem de ne pas descendre de leur toit afin de prendre quelque chose dans leur maison, mais de se sauver sans arrêt, tant le péril sera pressant. Matth., xxiv, 17 ; Marc, xiii, 15 ; Luc, xvii, 31. Quelquefois un oiseau était solitaire sur le toit d’une maison. Ps. en (ci), 8. — 2° La Sainte Écriture mentionne encore le toit de l’arche de Noé, Gen., viii, 13, le toit du Tabernacle, Exod., xxvi, 7, voir Tabernacle, col. 1955 ; le toit de la tour de Thébès, du haut duquel une femme lança sur la tête d’Abimélech un morceau de meule, Jud., ix, 51, le toit du temple de Dagon, sur lequel 3000 personnes avaient pris place pour voir danser Samson, Jud., xvi, 27, et le toit du Temple de Jérusalem. Ezech., XL, 13. — 3° Être sous un toit, c’est êtredansune maison. Jud., xix, 18 ; , Ter., xxx, 18 ; Sap.,

xvii, 2 ; Matth., viii, 8 ; Luc, vii, 6.

H. Lesêtre.
    1. TOLET François##

TOLET François, théologien et exégète espagnol, né à Cordoue, le 4 octobre 1532, mort le 14 septembre 1596. Il entra dans la Compagnie de Jésus le 3 juin 1558. Il fut appelé à Rome pour y professer la philosophie et la théologie. Clément VIII le fit cardinal le 17 septembre 1593. On a de lui, sur l’Écriture Sainte : In sacrosanctum Joannis Evangelium Commentarii, in-f°, Rome, 1598, plusieurs éditions ; In duodecim capita… Evangelii secundum Lucam, in-f°, Rome, 1600 ; Commentarii in Evangelium secundum Lucam, in-f°, Cologne, 1611 ; Commentarii et Annolationes in Epistolam B. Pauli ad Romanos, in-4°, Rome, m.cd.ii ; Emendationes in Sacra Biblia vulgatse edilionis, in-f°, 1590. — Voir C. Sommervogel, Bibliothèque delaCompagnie de Jésus, t. viii, 1898, col. 64-82.

    1. TOLETANUS##

TOLETANUS (CODEX). Ce manuscrit, un des manuscrits importants de la Rible latine, appartient à la Bibliothèque nationale de Madrid, où il est coté « 2, 1°, sa cote de la bibliothèque du chapitre de Tolède, au fonds duquel il appartient. L’écriture, wisigothique, est du VIIIe siècle. Il compte 375feuillets à trois colonnes, chaque colonne de 63 à 65 lignes. Il mesure 438 mill. sur 330. Notes arabes sur les marges. Le texte commence avec Gen., l, 22, et, avec quelques lacunes accidentelles, donne tonte la Bible. Ce manuscrit, en 158$^ fut collationné par le bibliothécaire du chapitre de Tolède, Cristobal Palomarès, pour le cardinal Antoine Carafa et la commission romaine qui préparait l’édi-