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TITRE DE LA CROIX — TOBIE


tège, soit quand ils le virent en haut de la croix, et ils lui demandèrent de le modifier. Ils auraient voulu qu’il écrivit : « Je suis le roi des Juifs, » pour faire ressortir ainsi la prétention qu’ils attribuaient à leur victime. Pilate refusa sèchement d’acquiescer à leur requête, « c Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit, » se contentat-il de dire. Joa., xix, 20-22. — Le titre de la croix, retrouvé en même temps que la croix elle-même, fut apporté à Rome, où il est maintenant conservé dans la basilique de Sainte-Croix de Jérusalem. La planchette qui le constitue était de chêne, de peuplier ou de sycomore ; mais elle est tellement piquée qu’on n’en peut plus déterminer exactement la nature. Elle a dû avoir primitivement 65 centimètres sur 20 ; elle n’en a plus que 23 sur 13. En 1492, les deux lettres uni du dernier mot latin manquaient déjà. En 1564, les mots Jésus et Judseorum n’existaient plus. Aujourd’hui, la relique est encore bien plus réduite (fig. 498). Les lettres sont rouges sur fond blanc ; elles sont légèrement en creux, soit qu’elles aient été tracées avec une sorte de gouge, soit que la couleur rouge ait eu plus d’action sur le bois que le blanc. Elles ont de 28 à 30 millimètres de hauteur, ce qui permettait assez aisément de les lire du bas de la croix et à petite distance. Uue particularité de l’inscription prouve son authenticité : les mots grecs et latins sont écrits à la manière de l’hébreu, de droite à gauche. Dans le principe, les Grecs écrivaient en eflet de cette manière ; ils adoptèrent ensuite le système (30uorpo<p7180v, celui des bœufs qui labourent, commençant une ligne par la gauche, la suivante par la droite et ainsi de suite. Le système actuel avait prévalu depuis plusieurs siècles en Grèce et en Italie, à l’époque évangélique. Mais l’inscription de la croix fut rédigée sous cette forme archaïque, soit pour répondre à une coutume juive de l’époque, soit pour ménager un certain parallélisme entre les trois textes. On voit, par ce qui en reste, que l’inscription avait été exactement reproduite par saint Jean. Des mots hébreux, il n’y a plus que la partie inférieure de six jambages assez difficiles à identifier. Il est certain pourtant que l’inscription hébraïque a été composée, non en hébreu ancien, mais dans le dialecte araméen alors parlé en Palestine, et que les lettres ont été tracées en écriture cursive. Des jambages subsistants, les deux premiers à droite représenteraient la partie inférieure du ii, article précédent le nom de Nazaréen ; le troisième est l’extrémité du 2, le quatrième celle du "i, le cinquième celle du i très allongé dans l’ancienne écriture, et le sixième celle du 3 tel qu’il s’écrivait alors. Dans l’inscription grecque, assez inhabilement exécutée, au lieu de NocÇwpafoc, on a transcrit le mot latin, NAZAPEN8C = NAZARENVS, alors qu’il eût fallu plutôt NAZAPHNOC pour rendre exactement Nazarenus. S. Ambroise, De obit.Theodos., 45, t. xvi, col. 1401, dit que sainte Hélène trouva écrit sur le titre de la croix : Jésus Nazarenus rex Judseorum, et Sozomène, H. E., ii, 1, t. lxvii, col. 929, raconte que le titre fut trouvé écrit dans les trois langues ; et il en cite le texte grec avec le mot NaÇwpaîoç, qu’il reproduit d’après saint Jean et non d’après le titre lui-même. Il faut observer en outre que la dernière lettre de gauche de l’inscription grecque paraît bien être le B de BaaOîJî, qui, par conséquent, n’aurait pas été précédé de l’article O, comme dans le texte de saintjean,

— Cf. J. Bosius, Crux triumphans, Anvers, 1617, i, 11 ; H. Niquet, Titulus sanctse crucis, Anvers, 1670 ; Gosselin, Notice historique sur la sainte couronne, Paris, 1828, p. 40-55 ; Rohault de Flcury, Mémoire sur . les instruments de la Passion, Paris, 1870, p. 183198 ; Vigouroux, Le N. T. et les découv. archéol. mod., Paris, 1896, p. 183-187 ; D. Donadiu y Puignau, Le vrai titre de la croiæ, dans le Compte rendu du IV’Congr. scient, internat, des catholiques, Fribourg,

1898, " sect., p. 65-77.

H. Lesêtre.
    1. TITUS##

TITUS (grec Tîtoc), nom de trois personnes dans l’Écriture.

. TITUS, prénom du légat romain Manilius. II Mach., xi, 34. Voir Manii.ius, t. iv, col. 656.

2. TITUS JUSTUS, prosélyte de Corinthe, chez qui logea l’apôtre saint Paul dans cette ville. Sa maison était attenante à la synagogue. Act., xviii, 7. Le nom de Titus ne se lit pas dans la plupart des manuscrits

grecs.

3. TITUS, disciple de saint Paul. Voir Tite.

TOB (TERRE DE) (hébreu : ’ères Tôb ; Septante : Y ?) Twê), endroit où se réfugia Jephté quand il fut chassé par ses demi-frères., fud., xi, 3. Il y réunit autour de lui une troupe de gens hardis et prêts à tout, comme plus tard David persécuté par Saiil, et il vécut avec eux de pillage, jusqu’à ce qu’il fut appelé par les anciens de Galaad, opprimés par les Ammonites, pour se mettre à leur tête. Voir Jephté, t. iii, col. 1250. — Tob devait se trouver non loin de Galaad, probablement dans le désert, à l’est, mais sa situation précise est jusqu’à présent inconnue. On croit généralement que le petit royaume araméen d’Istob, qui fournit des hommes aux Ammonites pour résister à David, n’est pas différent de Tob. II Reg. (Sam.), x, 6, 8. Voir Istob, t. iii, col. 1010. — Les Tubianéens ou habitants de Tubin, dont il est question I Mach., v, 13 ; II Mach., xii, 17, sontpeut-être aussi des habitants de Tob. Voir Tubin. La position de Tubin est définie, II Mach., xii, 3, 17, comme étant à 750 stades de Charax ou Characa, voisine de Tob, en partant de Casphis, mais ni Casphis ni Characa ne sont identifiés.

    1. TOBIAH BEN ÉLIÉZER##

TOBIAH BEN ÉLIÉZER, juifdeMayence, mortvers 1107. Il consacra près de vingt ans de sa vie, 1088-1107, à un commentaire du Pentateuque et des cinq Megilloth, c’est-à-dire du Cantique des cantiques, de Ruth, des Lamentations, de l’Ecclésiaste et d’Esther. Ce commentaire porte le nom de Leqah Tob, « leçon bonne », par allusion à son nom. Les commentaires duLévitique, des Nombres et du Deutéronome ont.été publiés à Venise en 1546 ; en traduction latine par Ugolino, Thésaurus antiquil. sacr., t. xv et xvi, Venise, 1766. A. Jellinek a publié des extraits des commentaires des cinq Megilloth, Leipzig, 1855-1858. —Voir M. Sel. TobiaBenMoses ha-Abel, dans Jewish Encyclopedia, t. xii, 1906, p. 166 ; Fùrst, Bibliotheca judaica, t iii, p. 427.

    1. TOBIE##

TOBIE, nom de six personnages de nationalité diverse, dans la Vulgale. Dans le texte original, ils ne sont pas tous écrits de la même manière. Voir ThOBIAs, II Par., xvii, 8, col. 2195.

1. TOBIE (hébreu : Tôbïydh), chef d’une famille dont les descendants retournèrent en Palestine avec Zorobabel, mais sans pouvoir établir leur généalogie.

I Esd., ii, 60 ; II Esd., vii, 62-65.

2. TOBIE (hébreu : Tôbïydh), esclave ammonite.

II Esd., ii, 10, 19. C’était un homme intelligent, qui fit la plus vive opposition à Néhémie. Il était le gendre de Séchénias, fils d’Arèa, II Esd., VI, 18, et s’immisçait ainsi dans les affaires des Juifs. Le moabite Sanaballat partageait sa haine contre les enfants d’Abraham et tous les deux, réunissant l’aversion de la race de Moab et de celle d’Ammon contre Israël, s’entendaient ensemble pour l’empêcher de relever Jérusalem de ses ruines. Néhémie écarta avec soin ces loups qui voulaient se mêler à son troupeau pour le dévorer. « Vous n’avez ni part, ni droit, ni souvenir dans Jérusalem, »