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TITE (ÉPITRE A) — TITRE DE LA CROIX


prouver les miracles de force régénératrice contenus dans la foi nouvelle.

2. Au dehors, iii, 1-11. — Paul veut que le chrétien soit un homme d’ordre, en règle avec l’autorité romaine, vivant en bons termes avec les païens et, en général, avec tous ceux qui ne pensent pas comme lui. Tous les frères semontreront donc sujets soumis, obéissants à l'égard des magistrats et des pouvoirs publics, prêls à faire tout ce qu’on demandera d’eux, hormis ce qui serait contraire aux intérêts de la conscience. Point de mauvaises paroles ni de querelles avec les gens du dehors, païens ou juifs non convertis ; se montrer, au contraire, très polis à leur égard et faire preuve, en toutes occasions, de la plus grande douceur. L’idée qui doit inspirer ces sentiments, c’est le souvenir de ce que les néophytes étaient eux-mêmes avant leur con Calig., xxxviii, 8 ; Dion Cassius, liv, 3. Eusèbe, H. E., v, 1, t. xx, col. 425, rapporte la lettre des chrétiens de Lyon sur le martyre d’Attale, où il est dit qu’on portait devant lui une planchette, n(vx£, où il était écrit : Outoç lerriv "AtioO.o ; à -/pianavoç, « celuici est Attale le chrétien ». Pilate se conforma à cet usage après la condamnation de Jésus. La tablette sur laquelle on écrivait était d’abord enduite de couleur blanche et l’on y traçait les lettres en rouge. Pilate rédigea lui-même le texte de l’inscription. Il voulut qu’il fût écrit en hébreu, langue des habitants du pays, en grec, langue des Juifs de la dispersion et des étrangers, et en latin, langue officielle du gouvernement. Le titre fut fixé en haut de la croix et lu par un grand nombre de Juifs, à raison de la proximité du Calvaire. Joa., xix, 19, 20. Les quatre évangélisles mentionnent

. — Ce qui reste du titre de la croix de Notre-Seigneur, conservé dans l'église de Sainte-Croix de Jérusalem à Rome.

Demi-grandeur de l’original.

version. N'étaient-ils pas hier ce que les autres sont aujourd’hui ? Si tout cela est changé, il ne faut en reporter la gloire que sur l’amour miséricordieux du Dieu Sauveur. La transformation qui fait d’un homme un élu du ciel est le fruit, non de ses mérites, mais de la miséricorde de Jésus-Christ et de l’efficacité de ses sacrements. Il n’y a donc pas lieu de traiter les païens avec hauteur et dureté.

C) épilogue, iii, 12-15. — Saint Paul termine sa lettre par diverses recommandations. Il prie Tite de venir le rejoindre, avant l’hiver, à Nicopolis, en lipire, dès que sera arrivé, pour le remplacer, soit Artémas, soit Tychique, de prendre un soin tout particulier du légiste Zénas et d’Apollos, porteurs de la présente missive. Suivent les salutations de la part de ceux qui lui sont liés par l’affection chrétienne, puis le salut final. — Pour la Bibliographie, voir Timothée 4, col. 2238.

C. Toussaint.

    1. TITRE DE LA CROIX##

TITRE DE LA CROIX (grec : èm-rpa<pvi, tîiXos ; Vulgate : superscriptio, titulus), inscription fixée au sommet de la croix pour indiquer le motif de la condamnation. — Chez les Romains, quand un condamné élait conduit au supplice, on portait devant lui, ou il portait lui-même suspendu au cou, un écriteau indiquant la cause de la condamnation. Cf. Suétone,

le litre et le citent plus ou moins complètement. Saint Marc, xv, 26 : '0 BaoïXsù? r15v 'Io’jBatmv, « le roi des Juifs y>, rex Judseorum ; saint Luc, xxiii, 38 : Outoç èotiv ô BaffiXe’jç zib’i 'IouSaioiv, « celui-ci est le roi des Juifs ï>, hic est rex Judmorum ; saint Matthieu, xxvii, 37 : OOtoç ècjTiv 'iYjffoîj ; ô BatrcXsuç toïv 'IouSaîcov, <( celui-ci est Jésus, le roi des Juifs », hic est Jésus, rex Judmorum ; saint Jean, XIX, 19 : 'I^aovz 6 NaÇrapatoç, ô Bao-iXeùç tûv 'IouSai’wv, « Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs », Jésus Nazarenus, rex Judseorum. Cette dernière rédaction est la plus complète. Elle indique le nom du condamné, son origine et la cause de sa condamnation. Il avait dû être difficile à Pilate de trouver le libellé de cette cause, après avoir reconnu lui-même qu’elle n’existait pas. Joa., xviii, 38 ; xrx, 4, 6. Parmi tous les motifs d’accusation portés à son tribunal, il choisit celui qui avait vaincu ses hésitations, le titre de roi prêté à Jésus et déclaré par les Juifs en opposition avec les droits de César. Joa., xix, 12, 14. C’est pourquoi les quatre évangélistes reproduisent en commun le titre de « roi des Juifs ». Ce libellé excita le mécontentement des ennemis du Sauveur. Jésus, en effet, à s’en tenir au titre, semblait avoir été crucifié parce qu’il était roi des Juifs. Les pontifes allèrent donc trouver Pilate, soit au moment où le titre apparut à leurs yeux au départ du cor-