Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/1152

Cette page n’a pas encore été corrigée
2247
2248
TISSERAND — TITE (ÉPITRE A)


Astarthé, IV Reg., xxiii, 7, sans doute en étoffes précieuses. — Isaïe, xix, 9, parle de ceux qui, en Egypte, travaillent le lin peigné avec une carde (fig. 497), et tissent le coton. — Ézéchias, déplorant sa mort prochaine, dit que Dieu l’ôte de la trame pendant que, comme un tisserand, il enroulait le tissu de sa vie. Is., xxxviii, 12. Le prophète compare encore l’œuvre des méchants à celle que tissent les araignées. Is., lix, 5. — Anne, femme de Tobie, travaillait à gages, yipcôsûero, pour gagner sa vie ; la Vulgate ajoute qu’elle allait tous les jours tisser de la toile. Tob., ii, 19. — Ontissaitle byssus à Beth-Aschbéa. I Par., iv, 21. Voir Aschbéa, 1. 1, col. 1073.

497. — Carde égyptienne pour peigner le lin.

D’après Wilkinson, Manners and customs of the ancient

Egyptians, 2- édit., t. ii, p. 174.

A l’époque évangélique, il y avait dans le quartier neuf de Jérusalem des marchands de laine et un marché aux habits. Cf. Josèphe, Bell.jud., V, viii, 1. L’industrie des lainages y florissait, Erubin, x, 9 ; Baba kamma, x, 9, de même que celle des tissus de lin à Scythopolis, en Galilée. Cꝟ. 1er. Kidduschin, ii, 5 ; Mùller, Geographi gr. min., 31, t. ii, p. 513 ; Edict. Dioci., 26-28. Voir Tarse, col. 2012.

H. Lesêtre.
    1. TITAN##

TITAN (FILS DE) (Septante : Uol Ti-révwv), géants dans la mythologie grecque. La version des Septante, à laquelle la Vulgate a emprunté cette expression, Judith, xvi, 8, a traduit vraisemblablement ainsi dans un sens figuré l’hébreu gibbôrîm, « . forts », de même qu’elle a rendu refa’îm par ysyavrec, « géants ». D’après la mythologie hellénique, les Titans étaient fils d’Uranus, « le Ciel », et de Gaia, « la Terre ». Ils furent vaincus par les dieux de l’Olympe et Zeus (Jupiter) les condamna à demeurer dans le Tartare. Les poètes latins, Horace, Od, , iii, 4, 42, etc., les confondirent avec les géants. Dans l’usage, ces expressions étaient devenues synonymes de « forts, valeureux ». Les Septante rendirent l’hébreu Refa’îm par ily » Yteç, Gen., xiv, 5 ; Jos., xii, 4, etc. Saint Jérôme conserva le mot hébreu et le transcrivit par Raphaïm, dans plusieurs passages ; dans d’autres, il le rendit par giganles. Voir Raphaïm 1, col. 976. Le mot Titan ne se lit dans la Vulgate que Judith, xvi, 8.

1. TITE (grec Tréoç), l’un des plus chers et des plus dévoués collaborateurs de saint Paul, qui l’a plusieurs fois mentionné dans ses Epitres, Gal., ii, 1, 2 ; II Cor., n, 13 ; vii, 6, 13 ; viii, 6, 16, 23 ; xii, 18 ; II Tim., iv, 16 ; Tit., i, 4. Le silence des Actes à son égard a fait conjecturer, par plusieurs critiques fWieseler, Chron., p. 204), queTite était le n.om d’emprunt d’un des compagnons de saint Paul et on a cherché tour à tour à l’identifier soit avec Timothée, soit avec Silas, soit avec Titus Justus. Act., xviii, 7. Aucune de ces suppositions ne mérite créance. La forme latine de ce nom ne donne aucune indication sur l’origine ou le pays du disciple

en question. On ignore son lieu de naissance. Cependant diverses légendes le placent en Crète, saint Chrysostome à Corinthe, les Actes de Thècle, c. ii, à Icône. Quelques-uns le mettent à Antioche parce que c’est là qu’il semble avoir fait connaissance avec l’Apôtre et s’être attaché à lui. Ce qu’on peut affirmer, c’est qu’il était d’origine païenne, Gal., ii, 3, et qu’il fut probablement converti par saint Paul (l’vijdccp tsxvco, Tit., i, 4). L’Apôtre se rendit avec lui à la conférence de Jérusalem, le présenta aux Apôtres et aux anciens et s’opposa avec énergie aux injonctions des judaïsants, qui voulaient qu’il fût circoncis. Gal., n, 3. À la troisième mission, Tite paraît avoir pris la place de Silas et, dès ce moment, avoir suivi partout l’Apôtre dans ses courses évangéliques et ses fondations. Il devait être du nombre de ceux dont parle l’Épitre aux Galates, ot aùv ly.oi, i, 2. On suppose qu’il séjourna longtemps à Éphèse avec son maître. C’est sans doute de là qu’il se rendit à Corinthe pour remplacer Timothée, calmer les esprits, organiser la collecte. Dans ces diverses tâches il déploya tant de zèle, de courage et d’intelligence qu’il rétablit la paix dans l’Église de Corinthe, se conciliant les sympathies de tous. II Cor., vu, 13. Inquiet sur l’issue de sa mission, l’Apôtre n’eut de repos que lorsqu’il vit son disciple le rejoindre en Macédoine et lui apporter de consolantes nouvelles. II Cor., ii, 14 ; vii, 11, 15. Il l’envoya de nouveau à Corinthe, en avant-garde, avec deux frères de Macédoine choisis par les Églises, II Cor., viii, 23, afin d’achever la collecte pour les Saints de Jérusalem. Il n’est plus question de Tite qu’après la première captivité romaine. Cette omission, par saint Luc, d’un collaborateur de Paul aussi important est, dans les Actes, un des points les plus obscurs. Sans les Pastorales, on aurait complètement perdu la trace d’un des ouvriers évangéliques les plus en vue du Nouveau Testament. L’Épitre à Tite nous apprend, en particulier, qu’après sa libération l’Apôtre se rendit en Crète, évangélisa plusieurs villes de cette contrée (xatà ttiSaiv, i, 5), et laissa Tite continuer l’œuvre commencée, avec mission d’organiser les, nouvelles communautés. Le zélé disciple rencontra dans l’île de vraies résistances, surtout de la part des Juifs, qui y étaient nombreux. Tite, 1, 10. Ce n’est pas sans raison qu’on associe d’ordinaire les noms de Tile et de Timothée. Tous deux semblent avoir été les deux disciples préférés par l’Apôtre. Chacun d’eux avait pourtant son individualité à part. En comparant 1 Tim., iii, 12, avec Tit., ii, 15, on peut conclure que Tite était plus âgé que Timothée, avec plus d’expérience et de fermeté. I Cor., xv, 10 ; II Cor., vu, 15. Il était surtout apprécié par les Églises où dominait l’élément d’origine païenne. II Cor., vii, 15. Comme Timothée, il marche dans les voies de l’Apôtre, II Cor., xii, 18, il est son fils chéri, Tit., i, 4, son frère bien aimé, II Cor., ii, 13, son précieux collaborateur. Il Cor., viii, 23. On ignore l’histoire de ses dernières années. La seconde Épitre à Timothée, IV, 10, indique qu’il est en Dalmatie, peu de temps avant la mort de saint Paul. Les écrivains ecclésiastiques le font vivre et mourir en Crète. Eusèbe, H. E., III, iv, 6 ; t. xx, col. 220 ; Const. Apost., vii, 46, t. i, col. 1053. Cf. Lipsius, Die Apokryph. Àpostelgeschichte, t. ii, p. 401406. André de Crète en a fait un panégyrique, Orat. xvi ; Pair, gr., t. xcvii, col. 1141-1169. Le corps de Tite a été conservé à Gortyne pendant plusieurs siècles, puis transféré à l’église de Saint-Marc, à Venise. L’Église latine célèbre sa fête le 6 février ; les Églises grecques, syriaque et maronite, le 25 août.

C. Toussaint.

2. TITE (épître A). — I. Introduction. — 1° Situation historique. — Comme dans les lettres à Timothée, on n’a pour se renseigner que ce que suggère l’Épitre elle-même. Voici les faits. qu’elle suppose. Quand saint