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PHASÉLIDE — PHASGA


il, 178. Son trafic était très considérable. Straion, XIV, m, 9 ; Thucydide, ii, 69 ; viii, 88 ; Polybe, xxx, 9. Le mont Solyme, au-dessous duquel elle était située, servait comme de phare aux navires qui se dirigeaient vers Phasélide. « Sur la côte orientale de Lycie, dit Elisée Reclus, Nouvelle géographie universelle, t. v, 1884, p. 480, se dresse, à 2375 mètres, la montagne de Takh talou, le Solyma des anciens, à la base entaillée de gorges, aux pentes moyennes couvertes d’arbrisseaux ; c’est sur le versant méridional de ce pic superbe que brûle jour et nuit la Chimère dont parlent les géographes grecs et romains et qui adonné lieu à tant de fables La source du feu, le Yanar ou Yanar-tach, jaillit d’une ouverture profonde d’un mètre environ, au-dessus de laquelle s'élèvent les débris d’un temple. Aucune fumée n’accompagne la flamme ; à quelques mèlrës de distance, la roche serpentineuse d’où s'élance le feu mystérieux n’a pas une température supérieure à celle

42. — Monnaie de Phasélide. Poupe de galère ; dans le champ *AEH. — Éj. Minerve Promachos. À droite un monogramme dans un cercle, à gauche <ï>.

des terrains environnants ; des arbres croissent dans le voisinage et un ruisseau serpente sous l’ombrage… Une autre ouverture du rocher, semblable à celle du Yanar, est maintenant éteinte. » — Phasélide à l'époque des Romains, devint un repaire de pirates. P. Servilius les attaqua et détruisit la ville. Cicéron, Verr., iv, 10 : Elle perdit son indépendance en 72-75 avant J.-C. Elle fut restaurée, mais elle ne recouvra jamais sa première prospérité. On y voit encore des ruines de ses anciens monuments ; son port est devenu un marais d’où s’exhalent des miasmes délétères. Elle porte aujourd’hui le nom de Tekrova.

C’est à l'époque où la piraterie ne prédominait pas encore à Phasélide que les Romains écrivirent aux habitants de cette ville et de quelques autres, situées la plupart sur la route que suivait le commerce maritime de la Lycie en Italie, pour leur demander de porter aide et appui à Simon Machabée et aux Juifs. I Mach., xv, 23. Phasélide avait donc une colonie juive vers 139 avant notre ère. — Voir Fr. Beaufort, Karamania or description of the south Coast of Asia minor, in-8°, Londres, 1817, p. 53-65 ; Ch. Texier, Asie Mineure, in-12, Paris, 1862, p. 697-699 ; G. F. Hill, Catalogue of Greek, Coins in the Brit. Muséum, Lycia, 1897, p. lxvii.

F. Vigourotjx.

    1. PHASÉRON##

PHASÉRON (grec : "Êamptôv), nom d’une tribu nabuthéenne, « les fils de Phaséron, » qui fut battue par Jonathas Machabée, I Mach., ix, 66, dans les environs de Bethbessen. Cette tribu est inconnue.

    1. PHASGA##

PHASGA (hébreu : Pisgdh), montagne du pays de Moab. Dans le texte hébreu, ce nom est toujours précédé de l’article : hapPisgâh. Il n’est jamais employé seul, mais précédé tantôt de rô'S, a. sommet duPhasga », tantôt de 'asdôf, mot qui est diversement interprété. On n’est pas d’accord sur le point de savoir si Pisgâh est un nom propre ou un nom commun ; les deux opinions ont des partisans. La Vulgate l’a toujours considéré comme un nom propre ; les Septante l’ont rendu tantôt comme an nom propre et tantôt comme un nom commun : $a<r{â dans Deut., iii, 67 ; xxxiv, 1 ; Jos., XII, 3 ; xiii, 20 ; et xopuçri toO Xe>aÇeu|iévou, « sommet du (mont) taillé », escarpé, dans Num., xxi, 20 ; xxiii.

14. Saint Jérôme, Onomast., édit. Larsow, 1862, p. 73 et 227, explique aussi le sens de Phasga par abscissum et eœcisum. On peut l’interpréter par « section, partie ». Gesenius, Thésaurus, p. 1114. — Sur les 'asdôf Pisgdh, mentionnées Deut., iii, 17 ; iv, 49 ; Jos., xii, 3 ; xiii, 20, voir Asédoth, t. i, col. 1076.

1° L'Écriture dit expressément que le Phasga est dans le pays de Moab, Num., xxi, 20 ; vis-à-vis de Jéricho, Deut., xxxiv, 1, et du désert de Jésimoth, Num., xxi, 20, à l’est de la pointe septentrionale de la mer Morte. Deut., iv, 49 ; Jos., xii, 3. — Le mont Phasga fait partie de la chaîne des Abarim. Deut., xxxii, 19, comparé avec xxxiv, 1. Les monts Abarim s'étendent du nord au sud, à l’est de la mer Morte, depuis l’ouadi Hesban jusqu’au Zerka Maïn. Voir Abarim, t. i, col. 17. Le mont Nebo était un des pics des Abarim. Voir Nébo 2, t. iv, col. 1544. Phasga est-il un autre nom de la chaîne ou d’une partie de la chaîne des Abarim, ou bien un des pics du mont Nébo ou bien enfin simplement un nom commun, désignant le sommet du mont Nébo ? Dans ce dernier cas, la phrase du Deutéronome, xxxiv, 1, « Moïse monta sur le mont Nébo, au sommet du Phasga, » devrait se traduire : « Moïse monta sur le mont Nébo, au sommet de la hauteur. » On peut alléguer en faveur de cette version, outre les passages des Septante rapportés plus haut, le Targum de Jérusalem et celui du Pseudo-Jonathan qui rendent invariablement Pisgâh par ramafa, « colline, élévation », et ne le regardent pas comme un nom propre. Cette explication est difficile à concilier avec les textes qui représentent le Phasga comme une montagne au pied de laquelle campèrent les Israélites, cf. Num., xxiii, 14 et xxiv, 2, et d’où jaillissaient des sources d’eau. Deut., m, 17 ; iv, 49 ; Jos., xii, 3 ; xiii, 26. Les divers passages dans lesquels l’Ecriture nomme le mont Phasga semblent s’expliquer plus commodément en admettant que c'était une montagne de la chaîne des Abarim distinguée, par ce nom propre, des autres parties de la chaîne. C’est du mont Nébo que Moïse, Deut., xxxii, 49, contemple la Terre Promise avant de mourir. Or nous lisons, Deut., xxxiv, 1, « Moïse monta des plaines de Moab sur le mont Nébo, au sommet du Phasga ; » ce dernier sommet paraît donc bien n'être qu’un pic du Nébo, mais, à cause de son élévation, il désignait sans doute aussi toute la montagne. — Les voyageurs modernes n’ont pas trouvé de traces du nom de Phasga dans la Moabitide. Quelques-uns d’entreeux identifient le Phasga avecie Djebel ou Rds Siaghah, C. R. Condër, Palestine, 1889, p. 259, mais le Djebel Neba, à l’est du Siaghah est plus élevé.

2° Le mont Phasga est nommé pour la première fois dans les Nombres, xxi, 20. En s’approcha nt de la Terre Promise pouren faire la conquête, les Israélites allèrent camper « de Bamoth (voir Bamoïh-Baal, 1. 1, col. 1423) à la vallée qui est dans le pays de Moab au sommet du Phasga, en vue du désert (de Jésimon) ». De là, Moïse fit demander à Séhon, roi des Amorrhéens, qui régnait à Hésébon, dans le voisinage, l’autorisation de traverser pacifiquement son territoire. Séhon ne l’accorda point, mais, au contraire, attaqua Israël. Il fut battu et les Israélites allèrent camper sur la rive orientale du Jourdain vis-à-vis de Jéricho. — Balac, roi de Moab, ne se sentant pas de force à les arrêter, eut recours à Balaatn, et lui demanda de maudire ses ennemis, afin qu’il pût ainsi les mettre en fuite. Balaam prononça son second oracle, au sujet d’Israël, du champ de ?ofim (Vulgate : « d’un lieu élevé, » in locum sublimem), au sommet du Phasga. Num., xxiii, 11-24. — Le Phasga est nommé ensuite plusieurs fois comme marquant la frontière orientale de la Terre Promise qui doit s'étendre à Test « jusqu'à la mer de sel ou mer Morte » au pied de 'Asdof hap-Pisgdh. Deut., iii, 17 ; iv, 49 ; Jos., xii, 3. — Moïse donna 'Asdôf hap-Pisgdh à la tribu de Ruben. Jos., xiii, 20. — Enfin Moïse, sur l’ordre de Dieu,