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TIGRE — TIMOTHÉE

voyageur prit le poisson qui devait lui servir plus tard à rendre la vue à son père aveugle. Tob., vi, 1-9. On ne peut déterminer avec certitude de quelle espèce était ce poisson. Le fleuve abonde en poissons de diverses espèces et quelques-uns sont de dimensions considérables. Strabon, XI, xiv, 8. Voir Tobie.

4° Le Tigre est mentionné dans Judith, I, 6, mais simplement comme une des limites géographiques de la plaine de Ragaû.

5° L’Ecclésiastique, rappelant les fleuves du paradis terrestre, dit, xxiv, 35, que Dieu répand sa sagesse comme le Tigre répand ses eaux aux jours des nouveaux fruits, c’est-à-dire au moment de son inondation annuelle. Au mois de mars, à l’époque de la fonte des neiges, il croit rapidement, roulant ses eaux rapides et troubles, et grossit jusqu’à la première ou seconde semaine de mai, où il atteint sa plus grande hauteur. Vers le milieu de mai, il commence à décroître. Au milieu.de l’été, il reprend son niveau ordinaire. Une nouvelle crue a lieu en octobre et en novembre, à la suite des pluies d’automne, mais elle est insignifiante relativement à la crue du printemps.

6° Le Tigre apparaît pour la dernière fois dans l’Ecriture dans les visions de Daniel. C’est sur ses bords qu’il eut quelques-unes des plus importantes. Dan., x-xii. Il l’appelle han-nâhâr hag-gâdôl, « le grand fleuve », x, 4. Voir Daniel, t. ii, col. 1276.

2. TIGRE (Vulgate : tigris), carnassier de la famille des félidés, à peu près de la même taille que le lion, mais plus fort et plus féroce. Il vit surtout dans l’Asie méridionale et les îles de la Sonde. Il n’en est pas question dans la Bible. C’est à tort que la Vulgate a traduit par « tigre » le mot layîs, qui est un des noms du lion. Job, IV, 11. Voir Lion, t. iv, col. 267. Les Septante s’éloignent encore plus du vrai sens en traduisant parjj.upu.-r, xo).éo)v, « fourmilion ».

H. Lesêtre.

TIMÉE (grec : Tijjaioç), père de l’aveugle Bartimée, à qui Notre-Seigneur rendit la vue à Jéricho. Marc, x, 46. Voir Bartimée, t. i, col. 1474.


TIMIDITÉ (Septante : oXt-rouy.ia ; Vulgate : pusillanimitas), manque de courage en face du danger ou du devoir. Le timide est appelé hârêd, yârê’, nimhar, rak lêbab, « chancelant de cœur », SetXô ; , oXiyôil’u^oç, ipoêoûfisvo ; , àTîsiOûv, timidus, pavidus, trepidus, formidolosus, pusillanimis.

En face du danger.

La Loi prescrivait de signifier aux timides et aux peureux de se retirer de l’armée avant la bataille, de peur que leur exemple n’entraînât les autres. Deut., XX, 3, 8. — Israël infidèle, dispersé parmi les nations, y gardera un cœur tremblant. Deut., xxviii, 65. — Avant de livrer bataille, Gédéon dut écarter de son armée 22000 hommes qui avaient peur et tremblaient. Jud., vii, 3. — Judas Mæhabée renvoya de même chez eux, « selon la Loi », tous ceux qui avaient peur de combattre. I Mach., iii, 56. — Ézéchiel, xxi, 12, décrit la peur qu’excite en tous l’approche de l’épée de Nabuchodonosor : les cœurs se fondent, les mains faiblissent, les esprits se troublent, les genoux fléchissent. — Les écrivains sacrés donnent plusieurs fois le nom de « femmes » à ceux qui manquent d’énergie dans le danger. Is., iii, 12 ; XIX, 16 ; Jer., li, 30 ; Nah., iii, 13. Ils exhortent à n’avoir pas peur devant l’ennemi. Is., vii, 4 ; Jer., li, 46. Il ne faut pas s’adresser à un timide pour le consulter sur la guerre. Eccli., xxxvii, 12. — Quand les méchants comparaîtront au tribunal du souverain Juge, la timidité succédera à leur arrogance. Sap., iv, 20. — Notre-Seigneur reproche aux apôtres leur timidité et leur manque de foi, pendant la tempête sur le lac. Matth., xiii, 26 ; Marc, iv, 40. — Le vent impétueux, ritah so’âh, devient dans les versions àXiyotyvyJz, pusillanimitas spiritus. Ps. lv (liv), 19.

En face du devoir.

Roboam se montra timide, quand il eût fallu faire acle d’énergie pour rallier à lui tout son peuple. II Par., xiii, 7. Le cœur de Josias fut intimidé par les menaces que contenait le Deutéronome. IV Reg., xxii, 19. Il y a une timidité recommandable et qui se résout en crainte de mal faire. Prov., xviii, 14. Mais il ne faut pas être timide dans le service de Dieu, Is., xxxv, 4, ni dans la prière. Eccli., vii, 9. On doit encourager et consoler les timides. Is., xxxv, 4 ;

I Thés., v, 14. Quant à ceux qui sont timides et lâches dans l’accomplissement du devoir, ils auront un jour le même sort que les pires pécheurs. Apoc, xxi, 8.

H. Lesêtre.


TIMON (grec : Tl’h&iv), le cinquième des sept diacres choisis par les Apôtres pour s’occuper du soin des veuves. Act., vi, 5. Son nom est grec et il était probablement un Juif helléniste, comme les autres diacres qui devaient veiller à ce que les veuves des convertis non palestiniens fussent traitées convenablement. Le texte sacré ne nous apprend rien que son nom. D’après la Synopsis de vita et morte Prophetarum, Apostolorum et DiscipulorumDoniini, du pseudo-Dorothée, Patr. gr., t. xcii, col. 1001, c’était un des soixante-douze disciples, et il devint évêque de Bostra, où il subit le martyre du feu. Voir Acta sanctorum, 19 avril, aprilis t. ii, p. 619.


TIMOTHÉE (grec : Ttfj.68eo ; ), nom de deux étrangers qui combattirent contre les Machabées et d’un disciple de saint Paul.

1. TIMOTHÉE, chef ammonite, qui fut battu à plusieurs reprises par Judas Mæhabée. Quelques commentateurs supposent, à cause de son nom, qu’il était grec d’origine. Judas Mæhabée, ayant pénétré en Ammonitide, y livra plusieurs combats dans lesquels il battit Timothée, le chef des Ammonites. 1 Mach., v, 6. Mais ce dernier porta, quelque temps après, les armes en Galaad, où il fit beaucoup de mal. À la demande des gens du pays, Judas et son frère Simon marchèrent à leur secours. Timothée s’enfuit à leur approche ; les Juifs parvinrent à atteindre son armée et à lui infliger une sanglante défaite. I Mach., v, 11, 20, 24-34, 37-44. Timothée lui-même tomba entre les mains de Dosithée et de Sosipater, qui consentirent à lui laisser la vie sauve. II Mach., xii, 2-25.

2. TIMOTHÉE, général syrien, qui est le même que le précédent d’après les uns, différent d’après les autres. Il faisait partie de l’armée de Nicanor contre Judas Mæhabée. II Mach., viii, 30. On ne peut conclure de la similitude des noms à l’identité des personnes, car les Timothée étaient nombreux parmi les Grecs. Si les passages II Mach., viii, 30 ; IX, 3, ne donnent aucun détail particulier, et ne suffisent pas pour trancher la question de non-identité, quoiqu’il n’apparaisse pas comme général ammonite, il n’en est plus de même du récit, x, 24-37. Après avoir été battu une première fois avec Bacchide par Judas Mæhabée, viii, 30, défaite " qu’Ântiochus Épiphane avait apprise en Perse, x, 3, Timothée, postérieurement à la mort de ce roi, pour venger son échec, rentra en Judée à la tête d’une armée formidable. Judas, avec le secours d’en-haut, remporta contre son ennemi une éclatante victoire. Timothée s’enfuit à Gazara (Gazer). Les Juifs allèrent l’y assiéger, emportèrent la place et le mirent à mort quand ils l’eurent découvert dans une cachette.

II Mach., x, 24-37. Ce fut plus tard, après la mort de Timothée, le général syrien, que Judas Mæhabée battit définitivement Timothée 1, qui commandait aux Ammonites à l’est du Jourdain, et dont la vie futépar-