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TIARE — TIBÉRIADE


    1. TIARE##

TIARE (hébreu : iebûlîm, misnéféf, pe'êr, sânîf ; Septante : xiêapit, pfrpa ; Vulgate : liara, mitra, cidaris, diadema, corona, vitta), espèce de coiffure. — 1° La tiare est la coiffure d’Aaron. Elle est faite de lin. Exod., xxviii, 4, 39 ; xxix, 6 ; xxxix, 28. Elle avait la forme d’une espèce de turban. Voir t. III, fig. 64, col. 296. Elle est appelée misnéféf ou pe'êr. Zacharie, m, 5, lui donne le nom de sânîf. — 2° Le prince d’Israël porte aussi le misnéfép. Ezsch., xxi, 31. Le pe'êr est encore le (urban des Israélites, Ezech., xxiv,

492, — Thyrses romains. Celui de gauche porte un bouquet de feuilles de vigne ; celui du milieu, une pomme de pin ; celui de droite, des feuille » de lierre.

17, 23, celui du fiancé, Is., lxi, 10, et la coiffure des femmes élégantes. Is., iii, 20. Ces dernières mettent aussi le sdnîf, Is., iii, 23, et les nomades le portaient au désert. Job, xxix, 14. Les turbans que coiffaient les Chaldéens s’appelaient des tebûlîm. Ezech., xxiii, 15. Les versions donnent le nom de « tiare » au pelas, qui se portait à Babjlone et était une pièce de vêtement plutôt qu’une coiffure. Dan., iii, 21. Les mêmes noms servent ainsi à désigner des coiffures analogues de forme, mais sans doute différentes par la richesse et les ornements. Voir Mitre, t. iv, col. 1135.

H. Lesêtre.

Tl BÈRE (grec : Tt61pioc), le second empereur romain. Il régna seul de l’an 14 à l’an 37 de notre ère, mais il avait été associé par Auguste au gouvernement

dans l'Évangile, Luc, iii, 1, mais il est désigné plusieurs fois indirectement. C’est sous son gouvernement que Notre-Seigneur accomplit son ministère public et que les Apôtres commencèrent à prêcher le christianisme en Palestine. Jean-Baptiste inaugura son ministère « sous Tibère César, la quinzième année de son gouvernement. » Luc, iii, 1. De savants chronologistes pensent que, dans cette date de la quinzième année de son règne, lévangéliste compte les années pendant lesquelles Tibère fut associé à Auguste dans l’administration de l’empire. Tibère n’exerça seul le pouvoir que l’an 14, mais il avait été appelé à partager l’autorité avec le mari de sa mère quelque temps auparavant, à

493. — Monnaie de Tibère.

Tibère lauré, à droite, ti. cæsar divi aug. ꝟ. avgvstvs.

r^. Livie assise tenant une palme, maxim. pontif.

de l’empire, quelque temps auparavant, à une époque dont la date précise est incertaine. Sa mère était Livie, qui l’avait eu de son premier mari, Tibère Claudius Néron. Elle épousa plus tard l’empereur Auguste et c’est grâce à ce' mariage que son fils devint empereur. Il était né à Rome, lel6 novembre de l’an 45 avant l'ère chrétienne et il avait 55 ans quand il devint empereur (fig. 493). Il s'était déjà distingué dans plusieurs guerres, Horace avait célébré ses exploits et ceux de son frère Drusus, Carrn., IV, 4, 14, et il s'était acquis la réputation d’un orateur de mérite et d’un administrateur de talent. Toutes ses qualités s'éclipsèrent dès qu’il eut atteint le pouvoir suprême ; il se montra dissolu, cruel, despotique, dissimulé, et abandonna le gouvernement aux mains des plus indignes favoris. Il mourut à 78 ans, après un règne de vingt-trois. Tibère (fig. 494) n’est nommé qu’une fois par son nom

494. — Buste de l’empereur Tibère. Musée du Louvre.

une époque qui n’est pas certaine, en l’an 11, disent les uns, en l’an 13, disent les autres. Sur ses monnaies, son règne date de Tan 765 de Rome, an 12 de notre ère. Il est le César auquel font allusion les passages de saint Matthieu, XX, 17, 21 ; de saint Marc, xii, 14, 16, 17 ; de saint Luc, xx, 22, 24, 25 ; xxiii, 2 ; de saint Jean, xix, 12, 15. II était encore à la tête de l’empire, lorsque eut lieu la conversion de saint Paul et le commencement de sa prédication.' C’est lui qui avait nommé Ponce-Pilate procurateur de la Judée. Son ami Hérode Antipas bâtit en son honneur Sa ville à laquelle il donna Je nom de Tibériade.

1. TIBÉRIADE (Nouveau Testament : Ti’geptiç), ville de Palestine (fig. 495), sur les bords du lac auquel elle a donné son nom.

1° Elle fut fondée par Hérode Antipas, qui lui donna ce nom en l’honneur de l’empereur Tibère, entre Tan 20 et l’an 30 de notre ère, à peu de distance, un mille environ, au nord des bains chauds d’Emmaiïs, le Hammath de Josué, xix, 35. Il fallut déplacer une nécropole, probablement celle de Hammath, pour avoir largement la place nécessaire à la construction de la