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THUYA — THYATIRE


qui sont verticillées parqualre, au lieu d’être opposées. Les feuilles sont aplanies etsubulées sur les jeunes rameaux ; plus tard, sur les branches adultes, elles deviennent fortement apprimées-soudées et squamiformes, paraissant verticillées, mais réellement opposées-décussées et inégales deux à deux. Le fruit est un strobile pointu, de la grosseur d’une noisette, formé par quatre écailles cordiformes, un peu inégales, concaves en dehors, brièvement mucronulées au-dessous du sommet, recouvrant six graines irrégulièrement coniques, bordées de chaque côté d’une aile membraneuse.

L’arbre atteint rarement plus de six mètres de hauteur, ramifié dès la base, puis formant une cime pyramidale ou même dilatée en parasol. Les ramules terminaux sont articulés, comprimés et presque dichotomes. Il forme un élément très important des massifs boisés de l’Algérie, sur les coteaux d’altitude moyenne. De végétation lente, il a un bois dense, blanc dans l’aubier,

488. — Thuya articulata.

rouge-brun vers le cœur, doué d’une odeur caractéristique, et imprégné de résine sandaraque. Son grain fin et homogène, lourd et presque indestructible, le rend propre à une foule d’usages : il fournit en outre un charbon de bonne qualité. Mais ce sont surtout les broussins souterrains, provoqués sur les souches par les incendies dus aux pasteurs arabes, qui fournissent à l’ébénisterie un bois de placage de nuances riches et finement moucheté (fig. 489). F. Hv.

II. Exégèse. — Le £û).ov 615ïvov, lignum thyinum, n’est mentionné que dans l’Apocalypse, xviii, 12. Il figure parmi les produits précieux que la Babylone symbolique ou Rome recevait de l’étranger : à côté des marchandises d’or, d’argent, de pourpre, on voit le bois de thuya. Les auteurs grecs et latins parlent souvent de ce bois, qu’ils appellent titre. Pline, dans son H. N., xui, 29, 30, donne une longue description de ce bois, de ses qualités, de ses emplois. Il cite les tables les plus célèbres, fabriquées avec ses racines. « On conserve encore aujourd’hui la table de Cicéron, payée malgré sa fortune médiocre un million de sesterces (210000 fr.). On cite aussi celle d’Asinius Gallus, qui coûta 1100000 sesterces (231000 fr.). Un incendie a consumé récemment une table qui venait de Céthégus et qui fut vendue 1400000 sesterces (294000 fr.). La plus grande table qu’on eût encore vue est celle de Ptolémée, roi de Mauritanie : elle était faite de deux

demi-circonférences réunies ensemble ; elle avait quatre pieds et demi de diamètre et trois pouces d’épaisseur ; et l’art, en cachant la jointure, avait rendu cette table plus belle que si elle avait été naturellement d’une seule pièce. La plus grande d’une seule pièce est la table de Nomius, affranchi de l’empereur Tibère : elle a quatre

439. — Coupe de bois.

pieds moins trois quarts de pouce, et elle est épaisse de six pouces environ. Ce qui sert à faire les tables est un nœud de la racine ; on estime surtout les nœuds qui ont été tout entiers sous la terre… Le principal mérite de ces tables, c’est d’avoir des veines disposées en cheveux crêpés ou en petits tourbillons. Dans la première disposition, les veines courent en long : tables tigrées ; dans la seconde, elles reviennent surelles-mèmes : tables panthérines. Il y en a encore à ondulations crêpées, recherchées surtout si elles imitent les yeux de la queue du paon… Pour toutes, la qualité prééminente est la nuance ; la nuance de vin miellé avec des veines brillantes est au premier rang. Après la couleur, c’est Ja grandeur qu’on prise : on veut des troncs entiers et plus d’un dans une seule table. » Pline, H. N., xiii, 29, 30. Le bois est très odorant. On faisait venir ce bois de la région de l’Atlas, ou encore de la province de Grenade, Strabon, XVI, iii, 4 ; 0. Celsius, Hierobotanicon, in-8°, Amsterdam, 1748, t. ii, p. 22-29. — La Vulgate, dans III Keg., x, 11, 12, et dans le passage parallèle, II Par., IX, 10, 11, traduit par thuya le mot hébreu algûmîm. Il s’agit du bois de Santal. Voir t. v, col. 1468.

E. Levesque.

    1. THYATIRE##

THYATIRE (Nouveau Testament : ©udtTeipa), ville de Lydie (fig. 490), aujourd’hui.A fc Hissar dans la vallée

490. — Monnaie de Ttayatïre.

Néron lauré à droite. NEPQN KAAVd KAIcAP CEBA. r). Hache

bipenne. erATEIPHNQN.

du Lycus. —. 1° Séleucus Nicator, roi de Syrie, y établit une colonie de Macédoniens entre 301 et 281 avant notre ère. La ville existait sans doute auparavant, mais c’est alors qu’elle commença à prendre de l’importance et à devenir le centre d’un commerce florissant. Elle rendait un culte au soleil, npoxxrcop 8eoç "HXioç IIûOioç T-jptp.vaîo ; ’AnoXXwv (Clerc, De rébus Thyat., 1893, p. 71), comme on le voit par ses inscriptions et par ses monnaies. Les colons macédoniens, sous les rois