Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/1107

Cette page n’a pas encore été corrigée
2157
2158
THARÉ — THASI


avancé et sans doute à cause de quelque invasion ou de quelque guerre, il quitta sa patrie avec son fils Abram, sa belle-fille Saraïetson petit-fils Lot dont le père, Aran, était déjà mort. Il se dirigea vers l’ouest pour aller dans la terre de Chanaan, mais il s’arrêta à Haran, en Mésopotamie. Voir Haran 3, t. iii, col. 424. C’est là qu’il mourut à l’âge de deux cent cinq ans. Gen., xi, 31-32. — Josèphe, Ant. jud., i, VI, 6, attribue le départ de Tharé delà Chaldée à la douleur que lui causa la mort de son fils Aran. Les anciens Juifs imaginèrent à son sujet beaucoup de fables dont un grand nombre se trouve dans le Bereschit Rabba.

Saint Etienne, dans le discours qu’il prononça avant son martyre, Act., vi, 1-4, rappelle la migration de Tharé et d’Abram. Il présente l’ordre de quitler la Chaldée comme adressé par Dieu à Abraham lui-même, parce que ce qui concernait le père concernait aussi spécialement le fils et que c’était la vocation d’Abraham qui intéressait particulièrement les Juifs du premier siècle de notre ère. Voir Abraham, t. i, col. 7475. Sur les difficultés historiques que présente le discours du premier diacre, voir Etienne, t. i, col. 2034.

2. THARÉ (hébreu : Tarai. ; Septante : Tapie), station des Israélites dans le désert du Sinaï. Elle est nommée entre celle de Thahath et celle de Methca. Num., xxxiii, 27-28. La situation en est inconnue.

    1. THARÉLA##

THARÉLA (hébreu : Tar’âlâh ; Septante : ©aperça), ville de la tribu de Benjamin. Jos., xviii, 27. Elle est nommée entre Jaréphel et Séla. Sa position est inconnue.

    1. THARÈS##

THARÈS (hébreu : TéréS ; omis dans les Septante ; excepté Esther, xii, 1 : ©appà), eunuque du roi Assuérus, qui conspira contre lui et fut pendu. Esth., ii, 21-23 ; vi, 2. Voir Thara, col. 2151.

THARSÉE(Septanle : ©pacraïoç ; Vulgate : Tharsseus), père d’Apollonius. Celui-ci fut gouverneur de la Cœlésyrie et de la Phénicie, sous Séleucus IV Philopator. II Mach., iii, 5. Voir Apollonius 4, t. i, col. 777.

    1. THARSIS##

THARSIS (hébreu : TwUS), nom de trois personnages et d’un pays.

1. THARSIS (Septante : ©ipo-siç), fils de Javan, petit-fils de Japhet. Gen., x, 4 ; I Par., i, 7. Il peut être l’éponyme de Tharsis 4.

2. THARSIS (Septante : ©apcrf), (ils de Balan, descendant de Jadihel, de la tribu de Benjamin. I Par., vii, 10.

3. THARSIS (omis dans Septante), un des sept grands de Perse qui voyaient la face du roi. Esth., i, 14 % Voir F. Vigouroux, Le livre d’Esther, dans La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., t. iv, p. 665-666.

4. THARSIS (Septante : ©apafç), ville du sud de l’Espagne où les Phéniciens s’étaient établis et faisaient un grand commerce, d’étain et d’argent. Cf. Jer., x, 9 ; Ezech., XXVII, 12. Le nom de Tharsis apparaît pour la première fois comme celui d’un fils de Japhet. Voir Tharsis i. Lorsque les Phéniciens en eurent fait un de leurs centres commerciaux importants, ils construisirent pour leurs voyages à cette destination éloignée des navires de fort tonnage qui s’appelèrent « des vaisseaux de Tharsis », et ce nom s’appliqua dès lors, non seulement aux grands vaisseaux qui allaient à Tharsis, mais aussi à ceux qui allaient ailleurs au loin, comme à Ophir, quand ils avaient de grandes dimensions. III Reg., x, 22 ; Ps. xlviii(xlvii), 8 ; II Par., x, 21 ; XX, 36, 37 ; Is., ii, 16. Voir Fillion, La sainte Bible commentée, 4e édit., t. iii, 1902, p. 171.

Le commerce phénicien était très florissant à Tharsis du temps des rois de Juda et les voyages assez fréquents entre cette ville et la Phénicie. C’est sur un vaisseau qui partait pour Tharsis que Jonas s’était embarqué à Joppé au lieu d’aller à Ninive. Jon., i, 3 ; iv, 2. — Dans sa prophétie contre Tyr, Isaïe, xxiii, 1, 6, 10, 14, prédit que ses habitants seront obligés d’aller chercher un refuge à Tharsis, et que celle-ci sera affranchie du joug de la métropole. À l’époque messianique, les vaisseaux de Tharsis seront au service de Jérusalem triomphante. Is., lx, 9. La Vulgate a traduit naves maris au lieu de naves Tharsis. Elle a également rendu, Is., lxvi, 19, Tharsis par mare. Le texte hébreu de ce passage porte que Jéhovah enverra ses prédicateurs aux Gentils pour leur prêcher la foi nouvelle et il énumère parmi eux plusieurs peuples en tête desquels est nommée Tharsis. Cf. Ps. lxxi (lxxii), 10.

On identifie généralement Tharsis avec Tartessus, région du sud de l’Espagne, à l’ouest dès colonnes d’Hercule. Le nom de Tartessus est celui par lequel les auteurs grecs et romains désignent cette contrée. D’après l’ensemble des passages où Tharsis est nommée dans l’Ancien Testament, on voit que son nom désignait pour les Hébreux la partie la plus occidentale de la terre, telle qu’elle leur était connue. Les auteurs latins, Ovide, Metam., xiv, 416 ; Silius Italicus, iii, 399 ; Claudien, Epîst., III, v, 14, placent aussi Tartessus à l’ouest. — Le commerce de Tharsis, alimenté par la Phénicie, s’étendant en Afrique et jusqu’aux Cassitérides, dans le pays de Cornouailles en Grande-Bretagne, Slrabon, I, iii, 263 ; Hérodote, iv, 196, l’avait élevée à un très haut degré de prospérité. Strabon, III, iii, 15. L’histoire de sa décadence est inconnue, mais elle paraît remonter assez haut ; vers le commencement de l’ère chrétienne, on ne savait plus rien de bien précis à ce sujet. — Tharsis, Judith, ii, 13, désigne Tarse en Cilicie.

    1. THARTHAC##

THARTHAC (hébreu : Tarfâq ; Septante : ©apôcbi), divinité adorée par les Hévéens (de’Avah), qui avaient été transportés en Samarie par les Assyriens après la ruine du royaume d’Israël. IV Reg., xvil, 31. Ils lui rendaient un culte en même temps qu’à Nébahaz (Nibhaz). D’après le Talmud de Babylone, Hanhedr., ꝟ. 63 b, Tharthac était honoré sous la forme d’un âne, mais c’est là probablement une fable populaire. On n’a point constaté jusqu’ici dans la religion assyrobabylonienne l’existence d’un dieu à forme d’âne.

    1. THARTHAN##

THARTHAN (hébreu : (artân ; Septante : 6af.0àv, IV Reg., xviii, 17 ; TavaOàv, Is., xx, 1), chef d’armée. Ce mot a été pris pour un nom propre pendant des siècles, jusqu’aux découvertes assyriennes de la dernière partie du XIXe siècle. C’est en réalité un titre de dignité correspondant dans l’armée assyrienne à celui du général. Dans la liste des grands personnages assyriens, Western Asiatic Inscriptions, t. ii, pi. 31, lig. 26, 27, on trouve mentionné le turtanu îmnu ou tartan de droite, et turtanu Sumêlu ou tartan de gauche, c’est à dire le général en chef et le général en second. Voir Frd. Delilzsch, Assyrisches Handwôrterbuch, sub voce, p. 716. On lit tartan deux fois dans l’Écriture. Isaïe, xx, 1, date une de ses prophéties de l’année ou le tartannu de Sargon, roi d’Assyrie, prit la ville philistine d’Azot. Quelques années plus tard, Sennachérib, fils et successeur de Sargon, envoya son tharthan, avec son rabsaris et son rabsacès, à Jérusalem, pour sommer la ville de se rendre. IV Reg., xviii, 17. Le tartannu n’est pas mentionné dans le passage parallèle d’Isaïe, xx, 1, mais seulement le rabsacès.

    1. THASI##

THASI (grec : &x.iati), surnom de Simon Machabée. I Mach., ii, 3. On l’a expliqué comme signifiant « zélé »,