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THAPHUA — THARACA


plusieurs éditions de la Vulgate, son nom est écrit Taphua. Voir Taphua 1, col. 1994.

    1. THAPSA##

THAPSA (hébreu : fifsah ; Septante : Qépaa.), ville d’Israël. IV Reg., xv, 16, nous lisons : « Manahem frappa Thapsà et tous ses habitants, avec son territoire depuis Thersa, parce que les habitants n’avaient pas voulu lui en ouvrir les portes et il en tua toutes les femmes enceintes. » " ! C’est vraisemblablement la Tafsa actuelle, au sud de Sichem.

THAPSAQUE. Voir Thaphsa, col. 2150.

    1. THARA##

THARA (Septante : ®appâ), un des deux eunuques, portiers du roi Artaxercès — Assuérus, qui avaient conçu le dessein de le mettre à mort. Mardochée déjoua leur complot en révélant au roi le péril qui le menaçait et celui-ci les prévint en les faisant exécuter. Esther, XII, 1-3. Voir Bagathan, t. i, col. 1383. Thara est le même que Tharès, Esth., ii, 21-23, où le même fait est raconté, et vi, 2, qui rappelle ce même événement. Voir Tharès, col. 2157.

    1. THARAA##

THARAA (hébreu : Tahrê’a, Par., ix, 41 ; Ta’erê’a, I Par., viii, 35, par le changement du heth, ii, en N, aleph ; Septante : ©apdc/J, fils de Micha et petit-fils de Méribbaal ou Miphiboseth, de la tribu de Benjamin et de la descendance de Saiil.

    1. THARACA##

THARACA (hébreu : Tirhàkâh ; Septante : ©apaxà ; le [ j-j  1 Tharaka ou Tahr(u)k des hiéroglyphes ; leTarqu-udes cunéiformes ; leTâpxoçou Tapaxôç de Manéthon, Muller-Didot, Fragmenta historicorum grsecorum, t. ii, p. 593 ; le Teapx.<i ; ou TEâpxwv de Strabon, I, iii, 21, et XV, i, 6 ; le Tctpcrîxïiç de Josèphe, Ant. jud., X, 1, 4), roi d’Egypte et d’Ethiopie (fig. 478).

I. Le personnage,-rTharaca est le troisième des quatre pharaons éthiopiens qui remplissent la XXVe dynastie, de 712 à 663, à la suite des victoires de Piankhi. Legrain, Recherches généalogiques, dans Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l’archéologie égyptiennes et assyriennes, t. xxxi, 1909, p. 8. L’ordre de succession, Sabaka, Sabataka, Tahraka, nous est garanti par la série des cotes du Nil à Thèbes, Legrain, Textes gravés sur le quai de Karnak, dans Zeitschrift fur àgyptische Sprache und Alterthumskunde, t. xxxiv, 1896, p. 114-116, et confirmé par Manéthon, dans Syncelle, Chronographia, édit. Dindorꝟ. 1829, t. i, p. 140. Il règne quelque incertitude sur les liens de parenté qui unissent entre eux ces souverains d’une même famille. On sait toutefois, par la stèle de Psammétique I er, lig. 3, Legrain, Deux stèles trouvées à Karnak en février 1897, dans Zeitschrift fur âgypt. Sprache, t. xxxv, 1897, p. 16, que Tharaca était le frère de Sapenapit II. Or, celle-ci était la fille de Piankhi, Golenischeff, Catalogue du Musée de l’Ermitage, 1891, p. 220, probablement le Piankhi vainqueur de Tafnekht. Legrain, Recherches généalogiques, loc. cit. ; Breasted, Ancient Records, t. iv, 1906, p. 481. Cf. Amélineau, Nouvelles fouilles d’Abydos, 1905, t. i, p. 52 ; Daressy, Notes et remarques, clxxiv, dans Recueil de travaux, t. xxii, 1900, p. 142. Quoi qu’il en soit, Tharaca était sûrement le neveu de Sabaka et le cousin de Sabataka, si ce dernier est le fils de Sabaka, comme le veut Manéthon (Syncelle), loc. cit. Tharaca était donc tout qualifié pour être envoyé dans le Delta, comme Sabaka y avait été envoyé avant lui, voir Sua, col. 1870, et y jouer un des premiers rôles. Et cela d’autant mieux qu’il paraît avoir été d’un caractère très entreprenant à côté de Sabataka, pharaon quelque peu effacé. Il avait vingt ans lorsqu’il quitta Napata, se

, séparant de sa mère, « sœur de roi et mère de roi », dont le nom reste problématique. Cf. toutefois E. de Rougé, Élude sur quelques monuments du règne de Tahraka, dans Mélanges d’archéologie égyptienne et assyrienne, 1873, 1. 1, p. 12 ; Maspero, Histoire ancienne de l’Orient classique, 1899, t. iii, p. 361 et n. 2, qui la nomment Akelaou Akelak, Akalouka, d’après Lepsius, Denkmâler, v, 7 c. Bien accueilli à la cour du nord, probablement par Sabataka, il reçut une dotation en terres fertiles, prit rang parmi les enfants royaux et plus que tous le roi l’aima. Stèle de Tanis, dans Pétrie, Tanis, part. 2, 1888, pi. ix. lig. 1-13, et p. 29-30 (Fourth’Memoir of the Egypt Exploration Fund). Cf. E. de Rougé, loc. cit., p. 16, 21-22. On convient assez généralement que Tharaca monta sur le trône vers 693. E. de Rougé, loc. cit., p. 13 ; Maspero, loc. cit., p. 361 ; Pétrie, À history of Égypt, 1905, t. iii, p. 296 ; contre Breasted, loc. cit., p. 451, 465 et 492, qui le fait régner de 688 à 663 et le regarde comme le prédécesseur immédiat de Psammétique Ie’. S’il faut en croire une tradition postérieure, Tharaca s’empara du pouvoir par la violence. Unger, Chronologie des Maneiho, 1867, p. 251. Cf. Muller-Didot, loc. cit. Aux fêtes de son couronnement, il associa sa mère, mandée de Napata. Stèle de Tanis, dans Pétrie, loc. cit. Plus tard, dans une chapelle qu’il éleva à Karnak, sur le quai septentrional du Lac sacré, il reproduisit les cérémonies de son intronisation. Tharaca gouvernait donc l’Egypte entière : le royaume de Napata ; Thèbes, devenue sous les Éthiopiens une principauté théocratique régie par des femmes, filles ou sœurs et épouses du roi régnant ; le reste du pays, partagé entre des dynastes dont on avait reconnu les droits au prix de leur allégeance. Vingt ans durant, les Assyriens furent retenus au loin ou leur élan se brisa à la frontière de l’Egypte. Ce répit permit à Tharaca de bâtira Thèbes et surtout à Napata. Cf. Maspero, loc. cit., p. 363-366. Ses malheurs datent de ses dernières années. Il régnait encore en 667 ou 666, puisque l’Apis mort à la fin de l’an XX de Psammétique I" et enterré au début de l’an XXI était né l’an XXVI de Tharaca. Chassinat, Textes provenant du Serapeum de Memphis, dans Recueil de travaux, t. xxii, 1900, p. 19-20 ; Breasted, loc. cit., p. 492.

II. Ses luttes contre les Sargonides. — 1° Contre Sennachérib (701). — Tout portait les pharaons à s’immiscer dans les affaires de Syrie : leur antique suprématie sur ce pays, la nécessité d’y exciter à l’occasion une révolte où, loin du Nil, s’épuiserait le choc assyrien, les appels des populations courbées sous la dure tutelle du Sargonide, pour qui « dévaster était le cri de son cœur, » Is., x, 7 ; cf. xxx, 1-9, populations confiantes, malgré tout, dans la vieille gloire et les chars de l’Egypte. Is., v, 28 ; xxxvi, 5-8 ; cf. xxx, 16 ; xxxi, l, 3. A ce jeu dangereux, qui réussit un temps, mais qui allait attirer sur lui tout le poids de la colère ennemie, Tharaca se trouva mêlé bien avant son intronisation. Profitant des embarras de Sennachérib, aux prises, ses quatre premières années, avec Mérodach-Baladan et les Cosséens, les pays d’Amourrou et de Canaan avaient refusé le tribut. Padii, roi d’Accaron, demeurant fidèle à Ninive, fut livré par ses sujets à Ézéchias de Juda. Libre enfin du côté du midi et de l’orient, Sennachérib paraît en 701. Comment il parcourt en vainqueur la Phénicie et la Philistie, prend Ascalon et pousse vers Accaron, il nous le raconte lui-même. Prisme de Taylor, col. ii, lig. 34-73, dans Schrader, Keilinschriftliche Bibliothek, t. ii, p. 80 sq. ; Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., 1896, t. iv, p. 24-26. Cf. Dhorme, Les pays bibliques et l’Assyrie, dans Revue biblique internationale, 1910, p. 506-509. Accaron avait commis le crime d’appeler à son aide * les rois d’Egypte (Mu$uri) », c’est-à-dire les dynastes, et « le roi d’Ethiopie (Méluhha) », c’est-à-dire