Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/1098

Cette page n’a pas encore été corrigée
2145
2146
THAMMUZ — THAMNATHA


brant solemnitatem, in qua plangitur a mulieribus quasi mortuus, et postea reviviscens canitur atque laudatur. Saint Jérôme nous apprend, Epist. lviii, ad Paulin., t. xxii, col. 581, qu’il y eut à Béthléhem un bois consacré à Adonis et qu’on se lamentait sur sa mort dans la grotte où naquit le Sauveur.

Le culte de Thammuz était d’origine babylonienne. C’était primitivement le dieu Soleil, fils d’Éa et de la déesse Sirdou, le fiancé de la déesse Istar. Il habitait à l’ombre de l’arbre de vie dans le jardin d’Éridou, arrosé par le Tigre et l’Euphrate. Les poèmes babyloniens le représentent comme un berger, mort à la fleur de l’âge ou tué par un sanglier. Macrobe, Sa£wra., i, 21. Istar descendit aux enfers pour le retrouver etlui rendre la vie, en franchissant les sept portes du séjour des morts. C’est ce qui est raconté dans le poème de la Descente d’Istar aux enfers. Le second jour du quatrième mois de l’année babylonienne, correspondant à la fin

475. — Culte d’Adonis. Plat d’argent de Curium (Chypre), maintenant conservé au Metropolitan Muséum de NewYork.

— Adonis avec une pomme et Astarté devant une table sacrée ; procession de musiciens et d’adorateurs apportant des présents. A une autre table sacrée, derrière les musiciens, trois autres personnages portent divers présents à Adonis.

de juin et au commencement de juillet, on récitait ce poème pour célébrer le souvenir de la mort de Thammuz, et c’est à cause de cette fête que ce mois portait le nom de Thammuz. Son culte passa de Babylonie en Phénicie, où il fut honoré sous le nom d’Adôn ou d’Adonaï, d’où les Grecs firent Adonis, comme ils firent, d’Istar ou d’Astoreth, Aphrodite, lorsque sa légende passa en Grèce. Elle avait déjà pris pied en Palestine, mais non sans subir de transformations dans ces différents voyages. On ne le confondait plus avec le soleil, il était devenu le symbole de la végétation qui s’épanouissait et se développait au printemps et était ensuite desséchée et brûlée par les chaleurs de l’été, ce qu’on exprimait par la mort d’Adonis, mais comme la sécheresse arrivait plus tard en Chanaan qu’en Babylonie, l’anniversaire de la mort d’Adonis se célébrait deux mois plus tard en Phénicie.

A l’époque de la XXVIe dynastie égyptienne, Adonis de Byblos fut identifié avec Osiris l’Égyptien et la fête de sa résurrection fut célébrée avec l’anniversaire de sa mort, sur le récit des Alexandrins, d’après lesquels Isis avait retrouvé à Byblos les membres épars d’Osiris. Lucien, De dea Syra, 7. Le même auteur raconte comment on l’honorait, ibid., 6, dans le Liban. La fête anniversaire de la mort et de la résurrection d’Adonis se célébrait surtout à Byblos. À la fonte des neiges, le fleuve Adonis, aujourd’hui Nalir Ibrahim, roule des eaux rougies par les terrains qu’il traverse. On croyait que c’était le sang d’Adonis qui leur donnait leur couleur sanglante. Ce phénomène se renouvelle à la suite de


violents orages. Les femmes pleuraient tous les ans la mort d’Adonis. On les voit représentées sur les bords d’une coupe où sont reproduits les principaux épisodes de son culte (fig. 475). Pour rappeler la mort du dieu, elles plantaient dans un vase, qu’on exposait sur la terrasse des maisons, de la laitue, de l’orge et du fenouil. Dans les sanctuaires, on faisait brûler des parfums. Là se trouvait le simulacre d’Adonis qu’on enterrait. Le sixième jour, le dieu ressuscitait et on célébrait sa résurrection par de hideuses bacchanales. — Voir H. Zimmern, Der babylonische Tamûz, in-8°, Leipzig, 1909 ; St. Langton, Sumerianand Babylonian Psalms, in-8°, Paris, 1909.

2. thammuz, THAMMOUZ, quatrième mois de l’année hébraïque, de 29 jours, comprenant la fin de juin et le commencement de juillet. Il n’est pas nommé dans l’Écriture, mais seulement dans les anciens écrits juifs.

    1. THAMNA##

THAMNA (hébreu : Timna’; Septante : Oajrvi), nom de deux personnes et de deux villes.

1. THAMNA, femme de second rang d’Éliphaz, fils d’Ésaù, et mère d’Amalec, père des Amalécites. Gen., xxxvi, 12 ; I Par., i, 36 (où l’on doit probablement regarder Thamna comme une fille). Elle était sœur de Latan. Gen., xxxvi, 22 ; 1 Par., i, 39.

2. THAMNA, un des chefs d’Édom, descendant d’Ésaù, le premier nommé dans la liste de Genèse, xxxvi, 40, et de I Paralipomènes, i, 51. D’après le texte de la Genèse, cette liste contient plutôt les noms des familles et des territoires des’allûfim que leur nom propre.

3. THAMNA (hébreu : Timnâh, « portion » ; Septante : )Jëa), ville voisine de Bethsamès. Jos., xv, 10 ; II Par., xxxviii, 18. La Yulgate l’appelle ordinairement Thamnatha. Yoir Thamnatha.

4. THAMNA (hébreu : Timnâh ; Septante : ©au, va6â), ville de la partie montagneuse de la tribu de Juda. Jos., xv, 57. Elle faisait partie du groupe d’Accaïn et Gabaa. C’est aujourd’hui Tibna, près de Gabaa, à deux heures et demie environ à l’ouest de Béthléhem. On y voit encore quelques fondements de vieilles constructions. Palestine Exploration Fund, Memoirs, t. iii, p. 53. Il est possible que ce fut là que Juda, le fils de Jacob, rencontra Thamar. Voir Thamnas.

    1. THAMNAS##

THAMNAS (hébreu : Timnâh ; Septante : ©a^vâ), ville sur le chemin de laquelle se tenait la belle-fille de Juda, déguisée en courtisane, Gen., xxxviii, 12, 13, 14, et dont il eut Phares et Zara, ꝟ. 29-30. Voir Thamna 4. j

    1. THAMNATA##

THAMNATA (Septante : @au.vâ8a), place forte de Judée, reconstruite par Bacchide (t. i, col. 1373). Elle est nommée entre Bélhel et Pharathon. I Mach., IX, 50. D’après un grand nombre de savants, c’est la même ville que Thamnatha ; d’après d’autres, elle est différente. La première opinion paraît la plus probable. Josèphe, Bell, jud., III, iii, 5, nous apprend qu’elle était le cheflieu d’une toparchie.

    1. THAMNATHA##

THAMNATHA (hébreu : Timnâh ; Septante : 0au.v5, 0ap.va95), ville située sur la frontière septentrionale de la tribu de Juda. Jos., xv, 10. C’était une ville philistine enclavée dans la tribu de Dan, Jos., xix, 43 (Vulgate : Themna), dont le nom s’est transformé en Tibnéh, sur la pente méridionale de la vallée de Sorec, Ouadi es-Surar, à l’ouest de Bethsamès. Voir Sorec, col. 1845. Le site est aujourd’hui désert, mais on y

V. - C8