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THABOR


plus particulièrement notre attention, Naïm, qu’a jadis consacrée l’un des plus touchants miracles du Christ dans la résurrection du fils unique d’une pauvre veuve ; Endor, où Saûl, dans le déclin de sa puissance et de son règne, alla consulter la pythonisse… Au sud-ouest apparaissent les petits villages de Fouléh et de A’fouléh, témoins, le 16 avril 1799, de la glorieuse bataille du mont Thabor. Plus loin, vers le sud, les montagnes de la Samarie dessinent à nos yeux leurs formes diverses. À l’est, enfin, notre vue plonge dans la vallée du Jourdain ; au delà, se montrent les hauteurs -de [Galaad] et les plateaux accidentés de l’Auranitide et de la Batanée. Puis le regard se perd dans un loin deux montagnes, entre toutes celles de la Palestine, la première comme étant la plus pittoresque, la seconde comme étant la plus haute et la plus imposante.

5. Osée, v, 1, fait allusion aux nombreux oiseaux du Thabor, à qui le chasseur tend des filets. — Jérémie, XL vi, 18, compare Nabuchodonosor, roi de Babylone, au Thabor : il est, parmi les rois, ce qu’est le Thabor entre les montagnes.

6. Ce qui a rendu le Thabor particulièrement célèbre chez les chrétiens, c’est que, d’après une tradition très ancienne, c’est sur le sommet de cette montagne qu’eut lieu la Transfiguration de Notre-Seigneur. Les trois synoptiques, en racontant ce grand miracle, Matth.,

474. — État actuel du plateau du mont Thabor.

tain vaporeux. » V. Guérin, Galilée, 1880, t. i, p. 143151.

2° Histoire. — 1. Le Thabor est nommé pour la première fois dans l’Écriture comme formant la limite entre les tribus d’Issachar et de Zabulon. JoS., xix, 22 ; Josèphe, Ant. jud., V, I, 22 ; Eusèbe et S. Jérôme, Onomasticon, édit. Larsow et Parthey, 1862, p. 208, 209.

2. C’est sur le Thabor que se rassemblèrent les tri-Jjus d’Israël, réunies parBarac, obéissant à l’appel de la prophétesse Débora, afin d’aller combattre Sisara sur les bords du Cison. Jud., iv, 6-14. Le lieu du rendez-vous sur la montagne avait été très habilement choisi pour réunir, sans avoir rien à craindre, les combattants et les préparer à la bataille en sécurité. Cf. Josèphe. Sell. jud., IV, i, 8.

3. Les chefs des Madianites, Zébée et Salmana, massacrèrent les frères de Gédéon sur le mont Thabor. Gédéon mit à mort les princes meurtriers, en qualité de goêl de ses frères. Jud., viii, 18-21.

4. Le Psalmiste, Ps. lxxxviii (hébreu : lxxxix), 13, nous montre le Thabor et l’Hermon comme tressaillant de joie au nom de Dieu. Il semble avoir choisi ces

xvii, 1-8 ; Marc, ix, 1-8 ; Luc, ix, 28-36, ainsi que saint Pierre, II Petr., i, 16-18, disent simplement qu’il eut lieu sur une (haute) montagne, sans la nommer ; cependant, de bonne heure, c’est sur le Thabor qu’on le localisa. Saint Cyrille de Jérusalem, vers 350, semble être le premier chez qui l’on constate cette identification, Catech., xii, 16, t. xxxiii, col. 744, mais il en parle comme d’une chose admise de son temps et sans conteste en Palestine, et non comme d’une tradition nouvelle et douteuse. Saint Jérôme parle de même dans son épitaphe de sainte Paule, Epist. cviii, 13, t. xxii, col. 889, et il ne se serait pas exprimé si affirmativement : Scandebat montem Thabor, in quo transfiguratus est Dominus, s’il y avait eu alors des contradicteurs. L’Évangile des Hébreux désigne déjà le Thabor comme étant le lieu de la Transfiguration. Dès le ive siècle, à cause de cette croyance, la montagne était déjà couverte d’églises (fig. 474). Voir V. Guérin, Galilée, t. i, p. 158-163 ; Barnabe Meistermann, Le mont Thabor, notices historiques et descriptions, in-8°, Paris, 1900 ; Id., Nouveau guide de Terre Sainte, in-16, Paris, 1907, p. 386-393. Cette tradition séculaire est maintenant rejetée par de nombreux contradic-