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TEXTE DU NOUVEAU TESTAMENT

a corrigé le texte reproduit d’après un manuscrit de même nature, et les minuscules qui contiennent la notice signalée, ont des leçons anciennes, qui dérivent peut-être de la recension de saint Pamphile. W. Bousset, Textkritische Studien zum Neuen Testament, dans Texte und Untersuchungen, Leipzig, 1894, t. xi, fasc. 4, p. 45-73. L’auteur de cette correction est Évagre du Pont. Un manuscrit du Xe siècle se rapproche aussi, pour les Actes des Apôtres, du Codex Pamphili. Ed. von der Goltz, dans Texte und Untersuchungen, Leipzig, 1899, t. xvii, fasc. 4, p. 17.

Histoire du texte manuscrit du IVe au XVe et au XVIe siècle. — Elle est tout entière dans la transcription de nombreux manuscrits du Nouveau Testament. Elle n’est pas encore écrite. Longtemps, les critiques se sont bornés à former de longues listes des manuscrits onciaux et cursifs. Voir t. iv, col. 682-688. Plus récemment, l’attention s’est portée sur quelques feuilles de papyrus, qui sont du IIIe au Ve siècle et dont on fait maintenant, à juste titre, une catégorie spéciale, qui s’enrichira, il faut l’espérer, de nouvelles découvertes. Voir t. IV, col. 2087-2090. Le texte que reproduit la plupart est celui de la recension d’Hésychius. Pendant longtemps, on s’est contenté d’étudier les plus anciens manuscrits onciaux, notamment ceux du IVe et du Ve siècle, le Vaticanus, le Sinaiticus, l’Alexandrinus, l’Ephræmiticus, le Codex Bezæ, etc. On avait constaté que le texte des premiers, quoique n’étant pas absolument pur, était le moins altéré et se rapprochait le plus du texte original. On relevait les variantes les plus importantes de certains autres onciaux et de quelques cursifs, qui avaient paru plus intéressants. La masse des copies était négligée et on se contentait d’en dresser le catalogue le plus complet possible. On savait qu’elles reproduisaient, pour la plupart, le texte le moins bon, la recension syrienne, qui avait fini par supplanter les autres textes et par prédominer dans le monde chrétien de langue grecque. Les textes présyriens avaient cependant pénétré plus ou moins dans les manuscrits du texte syrien, ou même avaient persévéré, plus ou moins purs, à l’état sporadique, dans quelques manuscrits cursifs. Hort et Westcott, The New Testament in the original Greek, Introduction, p. 139-146. On étudia quelques-uns de ces cursifs, et on fixa quelques groupes, le groupe Ferrar, d’abord composé des quatre cursifs 13, 69, 124, 346 des Évangiles, successivement enrichi des cursiꝟ. 543, 788, 826, 828 (sans parler des cursifs 211, 561, 624, 626, 709, qui auraient avec eux des affinités ) ; le groupe de Lake, comprenant les cursiꝟ. 1, 118, 131 et 209. On avait signalé aussi la parenté de quelques autres. Voir t. iv, col. 687.

Mais ce n’était là que des résultats de détails. Une étude d’ensemble n’avait pas été tentée. Grâce à la libéralité princière de M l|e Élise Kœnigs, le professeur de Berlin, Hermann von Soden, put envoyer une pléiade de jeunes collaborateurs dans les centres différents où se trouvent les manuscrits grecs du Nouveau Testament, collationner suivant un plan uniforme une grande partie des manuscrits connus. Les variantes recueillies par eux ont permis au maître d’esquisser, sinon l’histoire du texte du IVe au XVIe siècle, du moins un classement méthodique de la masse des manuscrits du Nouveau Testament. Ces documents reproduisent tous l’une ou l’autre des trois recensions, qui existaient dès le début du IVe siècle, mais ils n’ont pas le texte parfaitement pur. En tous, il est plus ou moins mêlé de leçons empruntées aux autres recensions, et ces mélanges variés ont donné naissance à des types distincts, au moins dans les deux recensions K et I. La recension H, nous l’avons déjà dit, a gardé seule son uniformité primitive ; le mélange des leçons étrangères a bien existé, plus ou moins important, dans chacun des manuscrits qui nous sont parvenus, mais il n’a pas été assez notable et assez suivi pour donner naissance à des types distincts de textes de cette recension.

1. De la recension I, M. von Soden a distingué, pour les Évangiles, différents types dont il a discerné les manuscrits et déterminé les caractères distinctifs. C’est le type H r, que représentent, entre autres, les cursifs du groupe Lake, et qui joint au fond de I certaines leçons spéciales de H et quelques leçons propres. On n’a pas d’indices certains sur sa patrie, mais il semble n’avoir pu se produire qu’en Occident. Ce type est ancien, bien qu’il ne se trouve plus que dans des cursifs. Vient ensuite le type J, que reproduisent le* cursifs du groupe Ferrar et beaucoup d’autres manuscrits apparentés à ce groupe. C’est un fils bâtard de I, parallèle à HA II a gardé la plupart des leçons de I, en y joignant des leçons des autres recensions, surtout de K. (à savoir, K 1 avec peut-être quelques leçons de K 1, voir plus loin), et quelques-unes de H avec des leçons spéciales. Ses manuscrits viennent de la Sicile ou de la Calabre. Le plus ancien (s 173) est de l’an 1013, mais il est déjà fortement modifié par des leçons de K. Son archétype est assez antérieur ; il n’est pas certain qu’il ait été constitué en Calabre ou en Sicile, car il a pu être apporté en Occident et y être copié au XIe siècle dans les monastères calabrais. Le type<ï> se trouve dans une série de manuscrits, dont le plus grand nombre se groupe en trois familles, et représente le même texte : sang plus ou moins pur de I, mêlé fortement de leçons de K. La troupe fondamentale $ a est dans cinq manuscrits. « £ b a un plus grand nombre de représentants avec plus de leçons de K. $ c dérive de * a, mais a gardé d’autres leçons de I. Ces trois familles sont demeurées longtemps parallèles. Une autre fille de *, * r, a elle-même trois branches, mais n’a aucune valeur critique. Un type postérieur est le type B, dont le plus grand nombre des manuscrits se rapprochent de K. Ces manuscrits forment deux familles : l’une représente l’archétype et l’autre est plus fortement influencée par K. Au XVe siècle, Georges Hermonymos a copié le texte de la seconde famille dans ses manuscrits, e 520-526, sur le même original, e 605. Le type K » est peut-être sorti parallèlement de la même racine que B, mais il est encore plus rapproché de K (d’où le sigle K a) : il représente une nuance de K, fortement infiltrée de I, et il est formé de K 1 et de I ; toutefois, il paraît plus vraisemblable que les leçons de K ont été introduites en très grand nombre dans un texte de I. Le but de l’auteur était de faire disparaître les différences qui existaient entre I et K 1. Le type 1’a un très petit nombre de leçons particulières ; c’est un simple mélange de K (9 %) et de I (1 %). Les manuscrits qui le représentent forment trois groupes. La collation des Évangiles, faite à Jérusalem dans les commentaires des Pères antiochiens À », ressemble à I r. Ces deux textes sont donc le produit du même travail critique exécuté au v* et au VIe siècle à Antioche et à Jérusalem. Die Schriften des N. T., t. i, p. 10421179. Signalons encore le type 0, dont les manuscrits, proviennent de Yàyloi Spo ; (de la sainte montagne de l’Athos), qui mêle au texte de I des leçons du K 1. Mais le type le plus rapproché de I est K Il est représenté, entre autres, par le Codex Bezæ (3 5) ; il contient des leçons propres avec des leçons de K (modifications de passages parallèles), Ibid., p. 1259-1348.

Pour les Actes des Apôtres et les Épîtres, les manuscrits de la recension I ne forment que trois types de textes : I a, l b et Ie. Pour les Actes, I b et Ie se présentent sur deux lignes différentes : des groupes de fond, I M et I cl, et des groupes distincts, I b2 et I e2. Les commentaires d’André de Césarée sur les Actes représentent I*. lbid. I p. 1686-1709, 1841, 1931-1947.

2. Les types de la KotvTJ sont assez nombreux encore ; ils se trouvent dans la masse des manuscrits, et cela se-