Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/1082

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
2113
2114
TEXTE DE L’ANCIEN TESTAMENT — TEXTE DU NOUVEAU TESTAMENT

générale, Paris, 1886, 1. 1, p. 274-290 ; P. Martin, Introduction à la critique générale de l’A. T. De l’origine du Pentateuque (lith.), Paris, 1886-1887, t. i, p. 27104 ; F. Buhl, Kanon und Texte des A. T., Leipzig, 1891, § 23 sq. ; A. Loisy, Histoire critique du texte et des versions de la Bible, dans L’enseignement biblique, Paris. 1892, p. 101-204 ; R. Gornely, Introductio generalis, 2e édit., Paris, 1894, p. 263-293 ; Kenyon, Our Bible and the ancient manuscripts being a history of the text and its translations, 2e édit., Londres, 1896 ; Copinger, The Bible and its transmission, Londres, 1897 ; Weir, A short history of the Hebrew text of the Old Testament, Londres, 1899 ; H. Strack, Einleitung in das A. T., 6e édit., Munich, 1906, p. 191-201 ; Realencyclopädie fur protestantische Théologie und Kirche, Leipzig, 1897, t. ii, p. 713-728 ; Hastings, Dictionary of the Bible, Londres, 1902, t. IV, p. 726-732 ; F. Vigouroux, Manuel biblique, 12e édit., Paris, 1906, t. i, p. 165-174.

2° Pour l’étude des éditions imprimées de la Bible hébraïque, voir, 1. C. Wolf, Bibliotheca hebræa, Hambourg, 1721, t. ii, p. 361-385 (Bible complète), p. 385-413 (livres séparés) ; 1733, t. iv, p. 108-123 (Bible complète), p. 123-154 (livres séparés) ; , T. Le Long, Bibliothèque sacrée, Paris, 1723, t. i, p. 1587 ; édit. Masch, Halle, 1778, t. i, p. 1-186 ; J.-B. De Rossi, Annales hebræo-typographici sæc. XV, Parme, 1795 ; Annales… ab anno mdi ad mdxl digesti, Parme, 1799 ; De ignotis nonnullis antiquissimis hebraici textus editionibus ac critico earum usu, Erlangen, 1782 ; B.W. D. Schulze, Vollständigere Kritik über die gewöhnlichen Ausgaben der hebräischen Bibel, Berlin, 1766 ; M. Steinschneider, Catalogus librorum hebræorum in bibliotheca Bodleiana, Berlin, 1852-1860, col. 1-164 ; B. Pick, History of the printed additions of the Old Testament, dans Hebraica, 1892-1893, t. ix, p. 47-116 ; C. D. Ginsburg, Introduction to the massoretico-critical text of the hebrew Bible, Londres, 1897, p. 779-976 ; British Museum. Catalogue of printed books, Bible, Londres, 1892-1899, part. II, col. 245-726.

2.TEXTE DU NOUVEAU TESTAMENT

I. Histoire du texte manuscrit.

— 1° Perte des autographes. — Qu’ils aient été écrits sur papyrus, II Joa., 12, matière fragile, voir t. iv, col. 2079-2084, ou sur parchemin, II Tim., IV, 13, matière plus solide, voir t. iv, col. 2158-2161, les autographes des écrivains du Nouveau Testament ont vite disparu, à cause sans doute du fréquent usage ou de la fragilité des matériaux. D’ailleurs, il faudrait entendre ces autographes dans un sens large, puisque saint Paul semble avoir eu l’habitude de dicter ses lettres, Rom., xvi, 22, se bornant à écrire de sa main la salutation finale. II Thess., iii, 17 ; I Cor., xvi, 21 ; Col., iv, 18 ; cf. Gal., vi, 11. Ils n’ont pas laissé de trace certaine dans l’histoire. Les passages des anciens écrivains ecclésiastiques, dans lesquels on avait cru les voir mentionnés, disent tout autre chose. Saint Ignace, Ad Philad., viii, 2, dans Funk, Patres apostolici, 2e édit., Tubingue, 1901, t. i, p. 270, dans sa discussion avec les hérétiques, n’en appelait pas aux autographes des évangélistes, mais à des arguments, tirés des Évangiles, arguments dont ses adversaires niaient l’existence ou discutaient la signification. Quand Tertullien se référait aux ipsæ authenticæ litteræ des Apôtres et qu’il renvoyait à Corinthe, à Philippes, à Thessalonique et à Rome pour y trouver celles de saint Paul, De prœsc. 36, t. ii, col. 49, il pouvait ne pas penser aux autographes eux-mêmes, mais au texte grec original, au grec authentique, comme il dit ailleurs, De monog., 11, t. ii, col. 946, c’est-à-dire au texte qui fait autorité. Saint Irénée ne parle que de vieux manuscrits pour autoriser une leçon spéciale d’Apoc. xiii, 18. Cont. hær., t, 30, 1, t. vii, col. 1204. Origène n’a pas d’autorité ancienne à opposer à l’exemplaire de saint Jean, dont se servait Héracléon. In Joa., tom. xiii, 11, t. xiv, col. 416.

Les renseignements postérieurs, fournis sur les autographes de saint Jean et de saint Matthieu, n’ont aucune valeur historique. Saint Pierre d’Alexandrie († 311), De paschate, 7, t. xviii, col. 517, 520, dont le témoignage est rapporté dans le Chronicon pascale, t. XCII, col. 77, dit bien que l’autographe du quatrième Évangile était conservé à Éphèse et vénéré par les fidèles. Cette attestation tardive et isolée ne suffit pas à prouver le fait. Plus tard, Philostorge, H. E., vii, 14, t. lxv, col. 551-552, a prétendu qu’un manuscrit de saint Jean, dont le début était en lettres plus grandes, avait été retrouvé dans les ruines du Temple de Jérusalem, lorsque Julien l’Apostat en entreprit la reconstruction. Si Pantène a trouvé, dit-on, dans les Indes (en Ethiopie) un manuscrit de saint Matthieu, écrit en lettres hébraïques, que saint Barthélémy aurait apporté en cette contrée, Eusèbe, H. E., v, 10, t. xx, col. 456, il n’est pas question de l’autographe, mais d’une copie du texte original araméen. Au milieu du VIe siècle, le moine Alexandre publia un Éloge de Barnabé, dont le texte grec est édité Acta sanctorum, t. ii junii, p. 431-447, et une version latine dans la Pat. gr., t. lxxxvii, col. 40874106, où il prétend qu’on a retrouvé en Chypre l’autographe même de saint Matthieu dans le tombeau de saint Barnabé. Cet Éloge dépend des Actes de saint Barnabé, publiés en grec par le pseudo-Marc, dans les Acta sanctorum, ibid., p. 425-429, dans Tischendorf, Acta Apostolorum apocrypha, Leipzig, 1851, p. 64-74, et par M. Bonnet, Acta Philippi et Acta Thomæ, Leipzig, 1903, p. 292-302, et en version française dans le Dictionnaire des apocryphes de Migne. Paris, 1858, t. ii, col. 143-148. Mais ces Actes disent seulement que Jean Marc avait déposé le corps de saint Barnabe avec les écrits que cet apôtre avait reçus de saint Matthieu. À la fin du VIe siècle, Théodore le Lecteur, Collect., ii, 2, t. lxxxvi, col. 184, reproduit la légende du pseudo-Marc. Or, les Actes de Barnabé et l’Éloge du même saint par le moine Alexandre sont des ouvrages cypriotes, composés dans un but intéressé, pour prouver l’autocéphalie de l’Église de Chypre contre les prétentions des patriarches d’Antioche. Ils sont postérieurs à la découverte historique du tombeau de saint Barnabé, survenue en 489 sous Zénon, et attestée par Sévère, patriarche d’Antioche. Assémani, Bibliotheca orientalis, t. ii, p., 81. Dans ce tombeau, on aurait trouvé, non pas l’autographe de saint Matthieu, mais un manuscrit grec du premier Évangile transcrit luxueusement et transporté au palais impérial de Constantinople. Cf. R. Simon, Histoire critique du texte du Nouveau Testament, Rotterdam, 1689, p. 43-45 ; R. A. Lipsius, Die apocryphen Apostelgeschichten und Apostellegenden, Brunswick, 1884, t. ii}}, 2, p. 270 sq. ; L. Duchesne, Saint Barnabé (extrait des Mélanges J.-B. De Rossi, Rome, 1892, p. 9-13). Quant à l’autographe de saint Marc, que Venise et Prague se glorifiaient encore de posséder au xviiie siècle, ce n’est qu’un fragment d’un manuscrit latin de la recension de saint Jérôme, datant du VIe siècle et dont le reste se trouve à Friuli. Il a été édité par J. Bianchini, Evangelium quadruplex, Rome, 1748, appendix, p. dxlviii-dlii, et par J. Dobrowsky, Fragmentum Pragense Evangelii S. Marci, vulgo autographi, Prague, 1778.

Les originaux des écrits du Nouveau Testament ayant disparu, il n’est pas possible de faire une édition diplomatique du texte primitif.

État du texte au IIe et au IIIe siècle. — Les anciennes copies, prises immédiatement ou médiatement sur les originaux, n’ont pas été non plus conservées. À leur défaut, nous ne pouvons nous rendre compte de l’état du texte grec, à cette époque, que par les citations