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TÊTE — TEXTE DE L’ANCIEN TESTAMENT

19, ou externe. Jon., iv, 8. Il est plusieurs fois question de têtes coupées, celles de l’officier du pharaon, Gen., xl, 19, de Goliath, I Reg., xvii, 51, de Saül, I Reg., xxxi, 9, d’Isboseth, II Reg., iv, 7, d’Holoferne, Judith, xiii, 10, de Nicanor, II Mach., xv, 30, de saint Jean-Baptiste, Matth., xiv, 8, 11, de saint Jacques le Majeur, Act., xii, 2, etc. Notre-Seigneur fut couronné d’épines et frappé à la tête. Matth., xxvii, 29, 30 ; Marc, xv, 19 ; Joa., xix, 2. Il inclina la tête en mourant. Joa., xix. 30.

Par extension.

La tête est prise pour la personne. On compte par têtes, c’est-à-dire par personnes. Exod., xvi, 16 ; Num., i, 18 ; iii, 47, etc. On prend une tête sur cinquante. Num., xxxi, 30. Les gardes de la tête sont les gardes de la personne. I Reg., xxviii, 2. Être, aux yeux de quelqu’un, une tête de chien, c’est être traité par lui comme un animal. II Reg., iii, 8. La tête est prise aussi pour la vie elle-même. I Reg., xxix, 4. Condamner sa tête, c’est courir péril de mort. Dan., i, 10.

II. Au sens figuré.

La responsabilité.

Une chose repose sur la tête de quelqu’un quand il en est responsable. Jos., ii, 19 ; I Reg., xxv, 39 ; II Reg., i, 16 ; III Reg., ii, 32, 37, 44 ; viii, 32 ; Ezech., xxii, 31 ; Dan., xiii, 55, 59 ; Act., xviii, 6 ; etc.

La puissance.

Relever la tête de quelqu’un, c’est le rétablir plus ou moins dans son état primitif. IV Reg., xxv, 27. La tête qui touche aux nues marque un orgueil démesuré. Job, XX, 6. La race de la femme doit écraser la tête du serpent, c’est-à-dire sa puissance. Gen., iii, 15. Pour les charbons mis sur la tête, voir Charbons ardents, t. ii, col. 582.

La primauté.

Celui qui est à la tête est le chef. Am., vi, 1. Être à la tête, c’est occuper le premier rang, dans l’armée, Num., i, 16 ; x, 4, etc., dans une tribu, I Reg., xv, 17 ; I Par., v, 12 ; ix, 34 ; etc., parmi les nations, II Reg., xxii, 44 ; Jer., xxxi, 7 ; etc. Israël sera à la tête ou à la queue des nations, suivant sa fidélité. Deut., xxviii, 13, 44. La tête et la queue désignent aussi deux classes opposées d’une nation. Is., ix, 14 ; xix, 15. La ville la plus importante d’un pays en est la tête, la capitale. Is., vii, 8 ; etc. L’homme est la tête, c’est-à-dire le chef de la femme. Eph., v, 23. Jésus-Christ est la tête de l’Église. Eph., i, 22 ; Col., i, 18 ; ii, 10.

L’emplacement.

La tête du lit est l’endroit du lit où la tête repose. Gen., xlvii, 31. Il en est de même de la tête et des pieds d’une tombe. Joa., xx, 12. Un guerrier dort la lance à sa tête. I Reg., xxvi, 7, 16. Élie vit à sa tête un gâteau tout cuit. III Reg., xix, 6. « Des pieds à la tête » désigne la totalité. Lev., xiii, 12 ; cf. Joa., xiii, 9. On donne aussi le nom de tête à ce qui est au commencement : l’embranchement d’un fleuve, Gen., ii, 10. le commencement des chemins, Prov., i, 21 ; Is., li, 20 ; Lam., ii, 19 ; iv, 1 ; Ezech., xvi, 31 ; xxi, 19, 21, la pierre qui forme l’angle d’un mur, Ps. cxviii (cxvii), 22 ; Matth., xxi, 42, l’endroit qui est marqué pour être lu le premier dans un livre. Ps. xl (xxxix), 8 ; Heb., x, 7. De même, la tête d’une montagne est sa cime, Ose., iv, 13 ; Jo., ii, 5, et la tête d’une colonne est son chapiteau. III Reg., vii, 16 ; etc.


TETH (hébreu : ט), neuvième lettre de l’alphabet hébreu, dont le nom désigne le serpent, et dont le son est celui du t emphatique. Les Septante l’ont rendu ordinairement par τ : Σατανᾶς = ṡâtân ; Tωϐίας = Tôbiyâh (excepté II Sam. (Reg.), v, 16 : Ἐλιφαλάθ = Élifâlét).


TÉTRADRACHME, monnaie de la valeur de quatre drachmes ou d’un statère. Voir Monnaie, 3°, t. iv, col. 1253 ; Statère, t. v, col. 1859.


TÉTRAPLES d’Origène. Voir Hexaples, t. iii, col. 689.


TÉTRARQUE (Nouveau Testament : τετράρχης), mot qui désignait primitivement un chef qui gouvernait le quart d’une région divisée en quatre parties. On rencontre le mot de τετράρχία pour la première fois dans Euripide, Alcest., 1154, appliqué aux quatre divisions de l’administration civile de la Thessalie partagée en quatre parties. Voir aussi Démosthène, Philip., iii, 26 ; Strabon, IX, v, 3. Chacune des trois tribus de Galatie avait également quatre tétrarques. Strabon, XII, v. 1. Pompée en réduisit le nombre, mais en conserva le nom. Appien, Mithrid., 46 ; Syr. 50 ; Tite-Live, Epitome, 94. Le sens propre du mot fut dénaturé par l’usage et les Latins donnèrent le titre de tétrarques à des chefs subalternes, qui jouissaient cependant de quelques-uns des droits de la royauté, tout en étant inférieurs aux rois et aux ethnarques. On les rencontre surtout en Syrie. Josèphe, Ant. jud., XVII, x, 9 ; Pline, H. N., v, 74 ; Salluste, Calig., xx, 7 : Cicéron, Milo, xxviii, 36 ; Horace, Satir., i, iii, 12 ; Velleius Paterculus, ii, 55 ; César, Bell. civ., iii, 3 ; Tacite, Ann., xv, 25 ; Plutarque, Antonin., 36.

Le titre de tétrarque fut conféré par Antoine à Hérode le Grand, en 41 avant notre ère, et à son frère Phasaël, Josèphe, Ant. jud., XIV, xiii, 1, sans qu’il correspondît à aucune division territoriale. Dans le Nouveau Testament, le titre de tétrarque est porté :

1° par Hérode Antipas, qui est distingué ordinairement des autres Hérodes par sa qualité de tétrarque, Matth., xiv, 1 ; Luc, iii, 1, 19 ; ix, 7 ; Act., xiii, 1, bien qu’il soit aussi qualifié de « roi » par Matth., xiv, 9, et Marc, vi, 14, 22, 25, 26. Saint Luc, avec sa précision ordinaire, l’appelle toujours « tétrarque (de Galilée) ». Il avait reçu effectivement, de même que son frère Philippe, un quart de la succession du territoire de son père Hérode le Grand, tandis qu’Archélaüs, « l’ethnarque », avait hérité des deux autres quarts. Josèphe, Ant. jud., XVII, xi, 4 ; Bell. jud., II, vi, 3. Sa tétrarchie comprenait aussi, d’après Josèphe, Ant. jud., XVII, viii, 1 ; Bell. jud., II, vi, 3, la Pérée. Quand il eut été banni, sa tétrarchie fut donnée par Caligula à Hérode Agrippa Ier. Josèphe, Ant. jud., XVIII, vii, 2.

2° Hérode Philippe II, fils d’Hérode le Grand et de Cléopâtre, fut tétrarque de Trachonitide et d’Iturée. Luc, iii, 1. Voir Hérode 5, t. iii, col. 649.

3° Lysanias est aussi qualifié par saint Luc, iii, 1, tétrarque d’Abilène. Voir Lysanias, t. iv, col. 455.


1. TEXTE DE L’ANCIEN TESTAMENT. Il est impossible, faute de documents suffisants, d’écrire l’histoire de ce texte, au sens strict du mot. Les manuscrits hébreux sont récents et ne témoignent que de l’état de la recension massorétique. Les anciennes versions, directement faites sur l’hébreu, les citations et les explications des rabbins et des Pères de l’Église qui ont recouru au texte original fournissent seules quelques indications ou des termes de comparaison avec l’édition des massorètes. Grâce à elles, il est permis d’esquisser une histoire bien incomplète du texte de l’Ancien Testament. On peut la diviser en quatre périodes :
1° celle qui précède la version des Septante ;
2° celle qui va de l’époque de cette version à la constitution du texte massorétique ;
3° la période des massorètes ;
4° celle qui leur est postérieure.

I. Période qui précède la version des Septante.

C’est la plus obscure de toutes, car nous ignorons dans quelles conditions le texte original des livres de l’ancienne alliance s’est transmis depuis l’époque de leur composition en hébreu ou, pour une minime partie, en araméen, jusqu’au moment où la version grecque, dite des Septante, la plus ancienne de toutes, nous renseigne sur l’état dans lequel se trouvait le texte original qu’elle traduit.

Quelques Pères de l’Église, sur la foi, sans doute, du