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TERRE

xxvii, 13 ; la terre des Chaldéens, Is., xxiii, 13, etc.

Pays d’une tribu.

Il y a la terre d’Éphraïm et de Manassé, Deut., xxxiv, 2, la terre de Benjamin, Jud., xxi, 21, la terre de Gad, I Reg., xiii, 7, la terre de Nephthali, IV Reg., xv, 29, la terre de Juda. I Par., vi, 55 ; Jer., xxxvii, 23, la terre de Zabulon, Is., ix, 1, etc. La terre du Jourdain, Ps. xlii (xli), 7, désigne les environs du fleuve. Il y a encore la terre de Sodome, Matth., x, 15, la terre de Génézareth, Matth., xiv, 34 ; Marc, vi, 53, etc. Toutes les tribus de la terre, Matth., xxiv, 30 ; Apoc. i, 7, représentent les divers peuples qui habitent le globe.


Pays d’un homme.

C’est la terre de sa naissance, Gen., xxiv, 7, la terre de ses pères, Gen., xxxi, 3, sa patrie, Num., x, 30 ; III Reg., xi, 21 ; Is., xiv, 17. Voir Patrie, t. iv, col. 2184. Les autres pays sont pour un homme une terre de passage, Gen., xvii, 8 ; Exod., vi, 4 ; Ruth, i, 22, ou une terre d’exil. Bar., v. 30, 32. Le pays de Chanaan a été pour Abraham et ses descendants la terre de la promesse. Heb., xi, 9.

Toute la terre.

Cette expression, qui revient souvent dans la Sainte Écriture, n’y a pas toujours le sens d’universalité absolue. Les eaux du déluge se répandirent sur la terre et couvrirent toutes les hautes montagnes qui sont sous le ciel. Gen., vii, 10, 19, 24. Cette manière de parler ne suppose pas nécessairement l’universalité géographique. Voir Déluge, t. ii, col. 1351-1355. À propos de la famine qui sévit en Chanaan et en Égypte, la Vulgate dit qu’elle atteignit « toute la terre », alors que les autres textes disent seulement » la terre », c’est-à-dire le pays. Gen., xli, 30 ; xliii, 1. Il est à remarquer que le mot torzerouf, « la terre entière », était usité en Égypte pour désigner les deux parties du pays, celle du nord et celle du sud, sans qu’il y eût à étendre au delà le sens de ce mot. Cf. Maspero, Les contes populaires de l’Égypte ancienne, Paris, 3e édit., p. 3. Quand Cyrus dit que Dieu lui a donné tous les royaumes de la terre, II Par., xxxvi, 23 ; I Esd., i, 2, il entend se borner à ceux que comprenait l’ancienne domination assyrienne. Holoferne dit à Judith que son nom deviendra célèbre « dans toute la terre », c’est-à-dire dans tout le pays. Judith, xi, 21. Toute la terre, tout le pays de Syrie et d’Israël ne sera que ronces et épines. Is., vii, 24. Alexandre « poussa jusqu’aux extrémités de la terre », et « la terre se tut devant lui, » I Mach., i, 3, expressions qu’il faut restreindre aux pays occupés par ce roi. Le nom de Judas Machabée devint célèbre « jusqu’aux extrémités de la terre », I Mach., iii, 9, la foi des Romains est célébrée « dans le monde entier », Rom., i, 8, la famine du temps d’Élié s’étendit « dans toute la terre », Luc, iv, 25, celle que prédit Agabus devait aussi se faire sentir à « toute la terre ». Act., xi, 28. Dans ces divers passages, et d’autres analogues, « toute la terre » ne signifie que certains pays. Il en faut probablement dire autant des ténèbres qui, à la mort de Jésus-Christ, couvrirent « toute la terre ». Matth., xxvii, 45.

L’ensemble des hommes.

La terre est quelquefois prise pour l’ensemble des hommes qui l’habitent. Avant le déluge, la terre se corrompit devant Dieu et se remplit de violence. Gen., vi, 11. L’arc-en-ciel fut choisi comme signe entre Dieu et la terre. Gen., ix, 13. À un moment, toute la terre n’avait qu’une seule langue. Gen., xi, 1, 9. Moïse, Deut., xxxii, 1, et Isaïe, xxxiv, l, demandent que la terre écoute leurs paroles. Les anges disent que la terre est en repos, Zach., i, 11 ; cf. Is., xiv, 16 ; ils annoncent la paix sur la terre. Luc, ii, 14. Le Sauveur vient apporter le feu sur la terre, Luc, xii, 49 ; un jour, y trouvera-t-il de la foi ? Luc, xviii, 8. Avant la ruine de Jérusalem, la détresse sera grande sur la terre. Luc, xxi, 23.

Connaissances géographiques des Hébreux.

Elles étaient naturellement peu étendues, comme celles de tous les peuples sédentaires. Le chapitre x de la Genèse renferme des notions générales sur l’état du monde habité par les descendants de Noé. Voir Table ethnographique, col. 1970. Au temps de Josué, on dressa une sorte de table des villes de Chanaan, afin d’en faire le partage entre les tribus. Jos., xviii, 8, 9. Mais, en dehors de leur propre pays, les Hébreux ne connaissaient guère que les contrées limitrophes, l’Égypte, l’Arabie, la Syrie et la Phénicie. À l’époque de Salomon, leurs relations commerciales les mirent en rapport, d’ailleurs assez vague, avec les rivages de l’Inde. Voir Ophir, t. iv, col. 1831. Les invasions et surtout la captivité leur firent connaître de plus près l’Assyrie, la Babylonie, la Médie et la Perse. Ces pays étaient pour eux les pays du nord, parce que les envahisseurs arrivaient en Palestine par le nord. Voir Nord, t. iv, col. 1699. Les pays de l’est étaient ceux des benê-Qédém, « fils de l’Orient ». Voir Orientaux, t. iv, col. 1868. Les régions occidentales, insulaires ou continentales, que baignait la Méditerranée, étaient appelées « îles ». Voir Ile, t. iii, col. 841. Après la captivité, le commerce et les émigrations mirent les Israélites en relations plus suivies avec les populations du monde connu, surtout avec celles qui occupaient les différents territoires de l’empire romain. Les Juifs de la dispersion contribuèrent à étendre et à préciser les notions géographiques de leurs compatriotes, Voir Monde, t. iv, col. 1234.

III. Sens physique.

La terre cultivable.

La terre est souvent considérée comme productive des choses qui servent à l’alimentation des animaux et de l’homme. Ps. civ (ciii), 10-23. C’est le sens spécial du mot ṭèbêl. Cf. Gen., i, 11. L’homme est placé dans l’Éden pour le cultiver, Gen., iii, 15, et, après son péché, il a encore à cultiver la terre. Gen., iii, 23. Noé cultive la terre et y plante la vigne. Gen., ix, 20. Abraham achète une terre qui est un champ. Gen., xxiii, 13, 15. C’est Dieu qui donne la graisse de la terre, c’est-à-dire qui la fait produire abondamment. Gen., xxvii, 28. Les Égyptiens viennent vendre leurs terres à Joseph pour avoir du blé. Gen., xlvii, 19. Les fruits de la terre sont les récoltes. Exod., xxiii, 19. Le pays de Chanaan est une terre de lait et de miel, riche en produits de toutes sortes. Exod., xxxiii, 3 ; Num., xvi, 13. Cette terre devra se reposer l’année sabbatique. Lev., xxv, 4. Les autres années, elle est fendue par la charrue. Deut., xxi, 3. Toutes les terres ne sont pas également fertiles. Caleb avait donné à sa fille Axa une terre desséchée ; elle en demanda une qui fût arrosée. Jos., xv, 19 ; Jud., i, 15. La terre a été maudite à cause du péché d’Adam ; elle produit des ronces et des épines, et il faut un rude travail à l’homme pour en tirer sa nourriture. Gen., iii, 17-18. Cependant il y a encore des terres bonnes, Exod., iii, 8 ; Num., xiv, 7 ; Deut., xi, 17 ; Jud., xviii, 9 ; Matth., xiii, 8 ; Marc, iv, 8 ; Luc, viii, 8, dans lesquelles le grain est jeté et meurt, Joa., xii, 24, pour donner ensuite beaucoup de fruit. Is., xxxvi, 17 ; Jacob., v, 7, 18. Il y a aussi la terre d’airain, Lev., xxvi, 19, la terre mauvaise, Num., xiii, 20, la terre aride, Deut., xxxii, 10, la terre de sel, Job, xxxix, 6 ; Ps. cvii (cvi), 34, la terre sans profondeur, Matth., xiii, 5 ; Marc, iv, 5, la terre stérile et digne de la malédiction. Heb., vi, 8. — De cette terre qui produit les végétaux, Dieu a formé le corps de l’homme, Gen., Il, 7 ; iii, 19, et tous les animaux. Gen., ii, 19.

Le sol sur lequel on vit.

La terre est le sol sur lequel vivent et agissent les hommes. Elle forme le rivage solide sur lequel on arrive après avoir navigué sur mer. Joa., vi, 20 ; xxi, 9 ; Act., xxvii, 39, 43. Sur la terre on s’assied, Matth., xv, 35 ; Marc, viii, 6, on s’étend, II Reg., xii, 16, on dort, Gen., xxviii, 13, on gît, Jud., iii, 25, on tombe, Act., ix, 4, on se roule, Marc, xix, 19, on se prosterne, Gen., xix, 1 ; xxxiii, 3 ; xliv, 14 ; Job, i, 20 ; 1 Reg., xx, 41 ; Marc, xiv, 35, on écrit, Joa., viii, 6, on crache, Joa., ix, 6, etc. Sur la terre