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PHARATHON — PHARISIENS

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rapport à eux, se seraient retirés et « multipliés à l’instar des rameaux d’un arbre touffu ». Chron. samarit., ch. xli, édit. Juynboll, Leyde, 1848, p. 41.

L. Heidet. PHARATHONITE (hébreu : ' hap-Pir’d{ônî ; Septante : 6 $ocpa6n>vÎT>]s ; 6 "tapotfltovj), originaire de Pharathon. Un des juges d’Israël, Abdon, Jud., xiii, 13, 15, et Banaïas, un des vaillants soldats de David, II Reg., xxm, 30 ; I Par., xi, 31 ; cf. xxvii, 14, étaient de Pharathon. Voir Pharathon.

    1. PHARES##

PHARES, nom, dans la Vulgate, de deux Israélites qui ont des noms différents dans le texte hébreu.

1. PHARES (hébreu : Pérès, « brèche » ; Septante : « tapé ; ), fils de Juda et de Thamar et frère jumeau de Zara. Voir Thamar. Au moment de la naissance, Zara présenta le premier la main et la sage-femme y attacha un fil cramoisi, mais il retira la main et son frère, qui fut appelé pour cela Phares, sortit le premier. Gen., xxxviu, 28-30. Ces détails sont donnés par la Genèse, à cause de l’importance des droits d’aînesse. Ces droits paraissent avoir été donnés à Phares, car il est toujours nommé le premier dans les listes généalogiques. Gen., xl vi, 1-2 ; Num., xxvi, 20 ; I Par., ii, 4 ; Matth., i, 3. Ses descendants furent bénis de Dieu, selon le souhait des parents de Booz, Ruth, iv, 12, ils devinrent très nombreux ; Phares fut la tige de la mission royale de David et l’ancêtre de Notre-Seigneur. Matth., i, 3 ; Luc, iii, 33. La postérité de Juda forma quatre familles principales, et Phares fut la souche de deux d’entre elles, celle des Hesronites et celle des Hamulites, par ses deux fils Hesron et Hamul. Num., xxvi, 20. Les deux autres fils de Juda ne furent chefs que d’une famille chacun, Séla de celle des Sélaïtes, et Zaré de celle des Zaréites. Num., xxvi, 20. La généalogie des descendants de Phares est donnée, Ruth, iv, 18-22, jusqu'à David, et plus en détail, I Par., ii, 5, 9-m, 24, jusqu’après la captivité de Babylone. Outre les rois de Juda, tous descendants de Phares, les livres historiques de l’Ancien Testament nous font connaître parmi les Pharésites, les généraux de David, Jesboam, I Par., xxvii, 3, ainsi que Joab et ses frères, Abisaï et Azaël. fils de Sarvia, sœur de David, I Par., ii, 16, qui descendaient de Phares au moins par leur mère ; leur père n’est nommé nulle part dans l'Écriture. Du temps de Zorobabel, 468 des fils de Phares habitèrent Jérusalem. II Esd., xi, 4-6. Cf. I Par., ix, 4.

2. PHARES (hébreu : Péréë ; Septante : $apsç), le premier nommé des fils que Machir eut de Maacha. Il était de la tribu de Manassé. I Par., vii, .16.

3. PHARES, un des mots prophétiques qui furent écrits sur la muraille de la salle du festin de Baltassar. Voir Baltassar 2, t. i, col. 1421-1422.

    1. PHARÉSITES##

PHARÉSITES (hébreu hap-Parsî ; Septante^ : Stjiio ; ô « fcapein ; Vulgate : Pharesitse), descendants de Phares, fils de Juda. Num., xxvi, 20. Voir Phares, 1.

    1. PHARIDA##

PHARIDA (hébreu : Perîdâ', IIEsd., ix, 57 ; Peràdâ', I Esd., ii, 55 ; Septante : *ep18â, II Esd., ix, 57 ; 4>a80upâ, I Esd., ii, 55), éponyme d’une famille de « serviteurs de Salomon » qui retournèrent de la captivité de Babylone en Palestine avec Zorobabel. I Esd., ii, 55 ; II Esd., ix, 57. Dans le premier passage, ta Vulgate écrit Pharuda, conformément à l’orthographe du texte original. Les « serviteurs de Salomon » étaient des Nathinéens. Voir Nathinéens. t. iv, col. 1486.

PHARISIENS. — I. Les sources. — Tout ce que nous savons des pharisiens — ou à peu près — nous

vient de Josèphe, du Talmud et du Nouveau Testament. Josèphe parle souvent des pharisiens et les passages qui suivent sont surtout à étudier : Bell, jud., II. vm, 14 ; Ant. jud., XIII, v, 9 ; XIII, x, 5-6 ; XVII, h, 4 ; XVIII, i, 2-4 ; Vita, 2, 38. Le portrait qu’il nous en trace est doublement précieux, parce qu’il est d’un contemporain et d’un homme qui fut quelque temps affilié au pharisaïsme. Malheureusement, l’historien juif, désireux d'être compris de ses lecteurs païens, nous les présente comme une école philosophique, les assimilé aux stoïciens et les met constamment en opposition avec les sadducéens et les esséniens, qui seraient d’après lui des sectes (a ! pi<reiç) du même genre. Ces réserves faites, les détails qu’il nous donne sont fort instructifs et trouvent dans les faits leur confirmation. — Le Talmud contient, de nombreux détails sur les pharisiens, principalement dans leur contraste avec les sadducéens et le vulgaire Çam hâ'-ârès). On trouvera dans Schùrer, Geschichte des jûdischen Volkes, 2e édit., t. ii, Leipzig, 1898, p. 384-388, les textes de la Mischna à ce sujet. Bien que la Mischna n’ait été rédigée dans son état actuel que vers la fin du second siècle, par Juda le Saint, beaucoup de parties sont antérieures et supposent l’existence du temple. Mais ce qu’il y a dans le Talmud (Mischna, Ghemara et Midrasch) de plus intéressant que les textes particuliers, c’est l’esprit pharisaïque dont il est imprégné d’un bout à l’autre. Non seulement le Talmud est l'œuvre des pharisiens, mais il peut être regardé comme l’image vivante et l’incarnation du pharisaïsme. — Les allusions du Nouveau Testament aux pharisiens ne sont qu’accidentelles et les informations qu’elles nous fournissent ne sont le plus souvent qu’indirectes. Mais les pharisiens jouent un tel rôle dans l’histoire évangélique et apostolique que cette source de renseignements devient pour nous d’une très haute importance. Les récits et les discours de l'Évangile éclairent d’un jour très vif les données étrangères et trouvent aussi en elles leur commentaire et leur explication.

II. Les noms des pharisiens. — Le mot « pharisiens » est en hébreu n>tfns, en araméen ptfns, état emphatique nwis, d’où vient le grec « Sapiaaîot. C’est donc le participe passif de wns, paras, « séparer » ; et la seule question est de savoir si les pharisiens sont ainsi appelés parce qu’ils s'éloignent des choses impures, capables de produire une souillure légale, ou parce qu’ils se séparent des personnes dont le contact et le commerce les souilleraient. Une raison d’adopter le premier sens pourrait être que le dérivé fvtfHs ou rwHS signifie l'éloignement des choses impures, l’exemption de toute impureté. Mais des raisons plus puissantes militent en faveur du second sens. D’abord l'éloignement des choses impures entraîne nécessairement l'éloignement des personnes impures, c’est-à-dire de celles qui n’observent pas les prescriptions relatives aux aliments ou aux contacts impurs. Ensuite toute l’histoire des pharisiens nous les montre séparés du vulgaire et formant entre eux une sorte de cercle fermé. Enfin les écrivains anciens adoptent unanimement cette acception. Clémentine hom., xi, 28, t. ii, col. 296 (les pharisiens et les scribes ot elaiv àjKopKT(iévot) ; Origène, In Matth., xxiii, 2, t. xiii, col. 1611 (dividunt seipsos quasi meliores a multis… qui interpretantur divisi et segregati) ; In Matth., xxiii, 23, t. xiii, col. 1626 ; lbid., xxiii, 29, t. xiii, col. 1633 (recte Pharisæi sunt appellati, id est prsecisi) ; In Joa., vi, 13, t. xiv, col. 240 (5uipr, (i£vo'. tivsxai araatwêsi : ) ; lbid., xiii, 54, t. x’iv, col. 504 ; Pseudo-Tertullien, Contra hser., à la fin du De prsescript., t. ii, col. 61 [additamenta quœdam legi adstruendo a Judseis divisi sunt) ; S. Épiphane, Cant. hœr., xvi, 1, t. xli, col. 249 (sXsfovTO lï "tapiaaîm Stoc tô àfopc<7(tévou< eîvat aûroù ; àna tôv 3).)*>v) ; S. Je-