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TENTATION — TENTE


faire porter par les Anges, enfin à l’adorer lui-même, pour en obtenir la jouissance de tous les royaumes du monde. À chaque invitation, le Sauveur oppose un texte de l’Écriture qui l’autorise à la décliner, de manière que Satan n’est pas plus renseigné qu’avant et ne s’éloigne du Sauveur que pour un temps. Matth. ; iv, 1-11 ; Marc, i, 12, 13 ; Luc, IV, 1-13. Les trois tentations se rapportent à la sensualité, à la vaine gloire et à la jouissance des biens de ce monde. Nos premiers parents ont succombé à cette triple tentation, le Christ en triomphe. Il faut noter cependant que la tentation pouvait avoir et eut en effet un écho dans le cœur

    1. TENTE##

TENTE (hébreu : ’ohél, sukkdh ; Septante : oxr, vïj, oïxo ;  ; Vulgate : tabernaculum, tentorium, papilio), abri mobile à l’usage des nomades, des soldats en campagne, et de ceux qui sont obligés de passer leur vie loin des habitations fixes (fig. 471).

1° Sa disposition. — Les tentes ont été de première nécessité pour les nomades, obligés de changer constamment de place, à la recherche de pâturages suffisants pour leurs troupeaux. La Bible en fait remonter l’usage à l’un des descendants antédiluviens de Caïn, Jabel, « le père de ceux qui habitent sous des tentes et au milieu des troupeaux. » Gen., iv, 20. Déjà aupara 471. — Tentes arabes.

d’Adam et d’Eve, tandis que l’âme du Sauveur était inaccessible à toute suggestion extérieure. Les termes don se servent les Évangélistes donnent à penser que la tentation ne fut pas seulement imaginative, mais réelle, que Satan se montra à Jésus sous une forme sensible, qu’il lui fit remarquer les pierres à changer en pains, le transporta au sommet du Temple et lui montra du haut d’une montagne les royaumes de ce monde. Comme la tentation n’eut pas de témoins, il faut en conclure qu’elle a été racontée par Jésus lui-même à ses Apôtres. — Satan revint plusieurs fois à la charge, pour savoir si Jésus était vraiment le Fils de Dieu ; mais le Sauveur agissait de manière à ce qu’il ne fût pas renseigné. Marc, v, 7 ; Luc, iv, 41 ; viii, 28 ; Matth., xxvii, 40. — Les ennemis du Sauveur le tentèrent souvent, c’est-à-dire, cherchèrent, par des questions captieuses, à obtenir de lui des réponses capables de le compromettre. Ce fut toujours en vain. Matth., xvi, 1 ; six, 3 ; xxii, 18, 35 ; Marc, viii, 11 ; x, 2 ; xii, 15 ; Luc, x, 25 ; xi, 16 ; xx, 23 ; Joa., viii, 6. — « C’est parce qu’il a souffert et a été lui-même éprouvé, lenlatus, que le

Christ peut secourir ceux qui sont éprouvés, tenlanivr. » Heb., ii, 18.

H. Lesêtre.

vant, les hommes s’étaient groupés pour habiter dans une ville. Gen., iv, 17. Les tentes servaient à préserver des ardeurs du soleil, Is., iv, 6, du froid de la nuit et des intempéries. À l’origine, elles furent faites avec des peaux d’animaux. Exod., xxvi, 14. On employa ensuite des étoffes grossières fabriquées en poils de chèvres ou de chameaux. Exod., xxvi, 7. Voir Cilice, t. ii, col. 760. Ces étoffes étaient de couleur sombre ou noire. L’Épouse, au teint hâlé par le soleil, se dit « noire comme les tentes de Cédar. » Gant., i, 4. Aquila et saint Paul exercèrent le métier de fabricants de tentes, <rxï)vojio’.oé. Act., xviii, 3. Divers accessoires étaient nécessaires pour que la tente fût mise en place. Isaïe, liv, 2, y fait allusion : « Élargis l’espace de ta tente, qu’on déploie les tentures de la demeure, ne ménage pas la place, allonge tes cordages et affermis tes pieux. » Les pieux plantés en terre maintenaient les étoffes à la hauteur voulue. De leur sommet parlaient des cordages, solidement attachés à de fortes chevilles de bois enfoncées dans le sol, et destinés à assurer la stabilité de l’ensemble. Jahel prit une de ces chevilles pour l’enfoncer dans la tête de Sisara. Jud., iv, 21. Les pieux, ainsi que d’aulres pièces transversales, per-