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TEMPLE


Hauteur du temple, Middoth, iv, 6 :

Soubassement en pierre 6 coudées ( 2°70)

Mur des chambres 40 — (18°)

Toiture des chambres 5 — ( 2°25)

Mur supérieur du temple 40 — (18°)

Toiture du temple 5 — ( 2°25)

Balustrade 3 — ( 1-35)

Aiguilles 1 — ( 0°48)

. 100 coudées (45°)

Les Paralipomènes, II, iii, 4, dans leur texte actuel attribuent 120 coudées (63™ d’après la coudée du temple, 54 m d’après la coudée commune) au grand pylône du Temple de Salomon. Mais ces chiffres sont probablement altérés. Le Temple lui-même n’avait que 30 coudées de hauteur (15™ 75 ou 13° 50). III Reg., vi, 2. Le Temple de Zorobabel était ou devait être haut de 60 coudées (31 m 50 ou 27 iii). IEsd., vi, 3. Sous ce rapport, le Temple d’Hérode l’emportait donc sur les deux précédents. Plus tard, Agrippa II voulut élever le Temple de 20 coudées, pour atteindre la hauteur marquée dans les Paralipomènes. Dans ce but, il fit venir à grands frais des bois du Liban. Mais la guerre survint, et Jean de Giscala employa ces matériaux à des travaux de défense. Josèphe, Bell, jud., V, i, 5.

Largeur du vestibule du midi au nord :

Mur extérieur méridional 5 coudées ( 2°25)

De ce mur à celui des chambres… 10 — ( 4 ii, 50)

Du mur des chambres au hêkal… 25 — (11° 25)

Largeur du hêkal 20 — ( 9°)

Du hêkal au mur des chambres… 25 = (11*25)

Dumurdeschambresaumurextérieur. 10 — ( 4°50)

Mur extérieur septentrional 5 — ( 2°25)

100 coudées (45°)

Longueur du Temple de l’est à l’ouest 4_

Mur du vestibule 5 coudées ( 2°25)

Vestibule 11 — ( 4°95)

Mur du Saint 6 — ( 2-70)

Le Saint 40 — (18°)

Intervalle des voiles 1 — ( 0°45)

Le Saint des Saints 20 — ( 9°)

Murdufond 6 — ( 2-70)

Chambres 6 — ( 2°70)

Mur des chambres 5 — ( 2°25)

100 coudées (45°)

15° Aspect général. — Josèphe, Bell, jud., V, v, 6, termine sa description du Temple par quelques réflexions dans lesquelles il exagère peut-être, mais qui, adressées à des hommes qui avaient vii, ne peuvent s’écarter trop de la vérité. « L’extérieur du Temple n’avait rien que d’admirable pour l’esprit et pour les yeux. La façade était partout recouverte d’épaisses lames d’or. Aussi, au lever du soleil, il rayonnait d’un éclat pareil à celui du feu, et ceux qui avaient à le contempler devaient en détourner les yeux comme des rayons solaires. Aux hôtes qui arrivaient de loin, il apparaissait comme une montagne de neige ; car, là où il n’était pas revêtu d’or, il était complètement blanc. Sur le faîte, il était hérissé d’aiguilles d’or très aiguës, pour empêcher les oiseaux de s’y poser et de le souiller. » Tacite, Hist., v, 8, dit que le Temple était d’une « c immense opulence ». Il est difficile de se rendre compte de l’effet produit. La situation du monument, dont rien n’obstruait la vue, permettait de l’apercevoir dans son ensemble, surtout du mont des Oliviers. Mais on ne peut dire si, à la richesse des matériaux, répondait le caractère artistique de l’ensemble et des détails. On voit que ce qui frappait surtout les Apôtres, .d’ailleurs peu artistes, c’était la dimension des pierres. Matth., xxiv, 1 ; Marc, xiii, 2 ; Luc, xxi, 5. Mais Hérode avait une prédilection pour le style grec ; il le fit prédominer dans son œuvre. Les portiques, les exè dres, les colonnes, les chapiteaux, Jes portes s’inspi^ raient de ce style. Sans doute, ce furent les prêtres qui construisirent le hiéron. Mais on a vu qu’Hérode les avait fait initier à l’art de bâtir, et ce fut certainementaux règles de l’art grec qu’il les forma. L’agencement général était juif ; c’était imposé par la tradition et par les nécessités du culte ; mais ce monument juif était habillé à la grecque. D’ailleurs, même dans le hiéron, bien des objets, comme la porte de Nicanor, arrivaient tout préparés, et par conséquent avaient le caractère du style adopté. Cf. Schûrer, Geschichte des jûdischen Volkes, t. ii, . 1898, p. 48. L’intérieur du Saint et du Saint des Saints n’est pas décrit par Josèphe. Il devait être entièrement lambrissé de cèdre et rehaussé de sculptures et d’ornements d’or, comme dans le Temple de Salomon. Ces revêtements de bois, les poutres intercalées dans la bâtisse et toutes celles de la toiture expliquent comment le feu put consumer l’édifice et le ruiner tout entier. Cf. Reland, Antiquitates sacrée, p. 41-64.

m. s À dignité. — Le Temple était pour les Juifs le lieu saint par excellence. C’était le centre religieux vers lequel ils se rendaient de toute la Palestine et même de tous les pays étrangers. Voir Pèlerinages, t. v, col. 24. Il était le symbole visible de la nationalité israélite et il semblait aux Juifs que, aussi longtemps que subsisterait le Temple, ils n’auraient pas à désespérer de voir se réaliser leurs espérances de domination universelle. De là, l’acharnement avec lequel les assiégés de 70 le défendirent et leur consternation en voyant que les Romains allaient le détruire. Ce sentiment explique l’accusation portée contre Notre-Seigneur. Il avait dit qu’on pouvait détruire le Temple de son corps et qu’il le reconstituerait en trois jours. Matth., xxvi, 61 ; Marc, xiv, 58 ; Joa., ii, 19. On lui fit de cette parole un grief de mort, et, quand il fut sur la croix, on se moquait de lui en la lui rappelant. Matth., xxvii, 40 ; Marc, xv, 29. La même accusation fut formulée contre saint Etienne, Act., vi, 14, et contre saint Paul. Act., xxi, 28. Parler de détruire le temple, c’était en effet attenter à l’honneur et à l’existence même de la nation. Ces sentiments dataient de loin. Déjà, du temps de Jérémie, VU, 4, on répétait : « C’est ici le Temple de Jéhovah, le Temple de Jéhovah, leTempIe de Jéhovah ! » et l’on pensait que tout était dit pour assurer le salut commun. — Si le Temple ne justifiait pas cette confiance présomptueuse, il méritait le plus grand respecta cause de sa destination religieuse. Il représentait le ciel, qui est souvent appelé le temple de Jéhovah. Ps. xi (x), 4 ; xxviii (xxvii), 2 ; xxix (xxviii), 9 ; Is., vi, 1 ; Dan., iii, 53 ; Apoc, xi, 19 ; etc. C’était la maison de la prière. Matth., xxi, 13 ; Marc., xi, 17. Aussi le Sauveur exerça-t-il sa sévérité pour empêcher qu’on ne la profanât par un trafic malhonnête et par la licence qu’on se donnait de la traverser avec des fardeaux, comme un lieu profane. Matth., XXI, 12 ; Marc, xi, 15, 16 ; Joa., ii, 14. Les rabbins disaient eux-mêmes : <> Quel respect est dû au Temple ? C’est que personne ne vienne dans le parvis avec son bâton, avec ses chaussures, avec sa bourse, avec de la poussière aux pieds, qu’on ne s’en serve pas comme de chemin en le traversant et qu’on n’en fasse pas un endroit à cracher par terre. » Berachoth, ix, 5 ; Bab. Jebamoth, 6 6. On jurait par le Temple, comme par une chose sacrée se rapportant directement à Dieu. Mais les docteurs, habiles à compliquer la loi du serment pour en éluder les obligations, distinguaient de manière à ne prêter aucune valeur aux serments faits avec certaines formules. Cf. Schebuoth, î. 35, 2. Ils disaient donc : Jurer parle Temple ne vaut, mais jurer par l’or du Temple oblige. Sur quoi basaient-ils cette distinction ? On ne le sait. Mais Notre-Seigneur corrige leur interprétation, en enseignant que jurer par l’or du Temple, c’est jurer par le Temple lui-même qui sanctifie l’or, et que jurer par le Temple, c’est jurer par le Dieu