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TEMPLE


d’hommes, et, en général, on ne venait là que quand on avait à assister à des sacrifices particuliers. Deux portes ouvraient directement sur le parvis d’Israël, la porte de la Maison du foyer, au nord, et celle des Eaux, au midi. Le niveau du parvis des prêtres était plus élevé que celui du parvis d’Israël de 2 coudées 1/2 (l m 12). Pour passer de l’un à l’autre, des degrés étaient ménagés, au moins au centre, de manière à fournir le dôkan ou y.pY)-iu’; , l’estrade sur laquelle les lévites se tenaient pour chanter devant l’autel. II Par., v, 12 ; II Mach., x, 26 ; Eccli., xlvii, 9.

8° Le parvis des prêtres. — Ce parvis, aussi large que les précédents, avait une longueur de 176 coudées (79 m 20), depuis le parvis d’Israël jusqu’au mur qui était derrière le Saint des Saints. À droite et à gauche régnaient des portiques derrière lesquels alternaient de chaque côté trois salles et trois des portes. Au nord, après la porte de la Maison du foyer, la salle où on lavait les entrailles des victimes, à portée de l’endroit où on les avait égorgées et écorchées. Tamid, IV, 2. Après la porte de l’Oblation, la chambre où on salait les peaux des victimes, et après la porte de Nisôs ou de l’Étincelle, la chambre du sel dont on se servait à l’autel. Du côté du midi, après la porte des Eaux, la salle du puits, d’où l’on tirait l’eau au moyen d’une roue. Après la porte des Premiers-Nés, la chambre du bois, dans

avait dit en effet, en parlant de cet endroit : « C’est ici la maison du Seigneur Dieu, et ici l’autel des holocaustes pour Israël. » I Par., xxii, 1. Il ne suit pas de là rigoureusement que l’autel ait occupé le sommet même de la roche. Mais on peut penser légitimement que l’ange apparu à David « près de l’aire d’Oman », II Reg., xxiv, 17, se tenait à l’endroit le plus visible, par conséquent au sommet même, et que l’emplacement ainsi sanctifié fut désigné pour l’autel futur. Cf. de Vogué, Le Temple de Jérusalem, p. m-v, 62, 63 ; Perrot, Histoire de l’art, t. iv, p. 198 ; Tenz, Position de l’autel des holocaustes, dans le Palest. Explor. Fund ? Quart. Stat., avril 1910. Lorsqu’en 636 Omar s’empara de Jérusalem, il déblaya lui-même le sommet de cette roche des immondices qui la recouvraient et jeta les fondements de la mosquée qui garde encore son nom, malgré sa reconstruction. Les musulmans y vénèrent, sous le nom de Sakrâ, n rocher », l’antique sommet de l’aire d’Oman. Ce rocher a 17 mètres de long sur 13 mètres de large et dépasse le sol de l m 25 à 2 mètres. À l’angle sud-est, une petite porte ouvre sur un escalier de-onze marches, qui conduit dans une grotte ou chambra souterraine de 8 à 10 mètres de diamètre. Sur le solde cette chambre se trouve une dalle qui sonne le creux quand on la frappe et donne ainsi à supposer l’existence d’une cavité sous-jacente. Les musulmans appellent

467. — Autel égyptien avec sa rampe. D’après Naville, Deir el-Bahari, t. i, pi. vm.

laquelle on remisait le bois nécessaire aux sacrifices, après avoir soigneusement écarté, parmi les provisions accumulées dans la chambre du parvis des femmes, tout le bois atteint de pourriture ou travaillé par les vers. Enfin, à l’angle sud-ouest, la chambre appelée Liskat gazit, cf. t. iii, col. 1843, dans laquelle le sanhédrin tenait ses séances. Cette salle avait une entrée sur le parvis des prêtres, mais aussi une autre sur le hêl pour ceux de ses membres qui n’étaient pas prêtres. Aux jours de fête, les juges siégeaient sur le hêl même, à cause de l’affluence des assistants. Gem. Sanhédrin, 88, 2 ; Gem. Yoma, 21, 1 ; Middoth, I, 5. D’autres chambres sont signalées au-dessus de celles-là. Au-dessus de la chambre du bois, il y en avait une où le grand-prêtre séjournait pendant les sept jours qui précédaient la lète de l’Expiation. Yoma, i, 1. On cite encore une salle de bains pour les prêtres, sous la chambre de la maison du foyer, et d’autres chambres appelées icauToifôpta, I Mach., iv, 57, dans lesquelles les prêtres pouvaient s’asseoir pour manger les aliments sacrés ; car il ne leur était jamais permis de s’asseoir dans leur parvis. Les talmudistes’ne s’accordent pas toujours sur la dénomination ou la destination des locaux ou des portes du Temple ; leurs indications, en faisant la part de ce qu’elles peuvent avoir de conjectural, suffisent cependant pour donner une idée générale de l’édifice et de ses dispositions intérieures. — Dans la partie antérieure du parvis des prêtres, tout convergeait vers l’autel des sacrifices, dont la forme était empruntée à celle des autels égyptiens (fig. 467), avec des adaptations spéciales aux exigences du culte mosaïque. Il s’élevait à peu près dans l’axe de la porte deNicanor, et, selon toutes les probabilités, sur le sommet de la roche de l’ancienne aire d’Oman. David

cette cavité Bir el-Arwah, « puits des âmes », et prétendent que les âmes des défunts s’y réunissent chaquesemaine pour prier Dieu. On croyait et on disait généralement que cette dalle recouvrait le point de départ d’anciens conduits souterrains par lesquels, à l’époque du Temple juif, le sang des sacrifices et les eaux delavage s’écoulaient jusqu’au Cédron. Pendant les nuits du 2 au 14 avril 1911, les explorateurs de la mission anglaise ont fait des sondages réitérés dans le puits des âmes, par une petite anfractuosité ménagée entre la dalle sonore et le rocher sur lequel elle porte. Ils ont constaté que la cavité avait une profondeur maxima de 25 centimètres et qu’il n’y a là par conséquent ni caveau ni conduit. Cf. Lagrange, La prétendue violation de la mosquée d’Omar, dans la Revue, biblique, 1911, p. 440. À supposer que la grotte de la Sakrd soit l’ancienne citerne d’Oman et que l’autel du Temple ait été construit au-dessus, c’est donc ailleurs qu’il faudra probablement chercher l’ouverture des anciens canaux, lorsque des investigations méthodiques seront possibles.

— L’autel du Temple juif était en pierres non polies qu’on blanchissait deux fois l’an. Middoth, iii, 4. Voir 1. 1, col. 1271. La rampe d’accès, sans marches, partait du midi, large de 16 coudées (7 m 20), longue de 32 (14°>>40) et seulement de 30 (13 m 50) en plan. On y répandait du sel pour empêcher les pieds de glisser à la montée ou à la descente. Erubin, x, 14. On montait ordinairement par la droite et on descendait par la gauche. Sur les actes qui s’accomplissaient à l’autel, voir Libation, t. iv, col. 234 ; Oblation, col. 1725 ; Sacrifice, t. v, col. 1322-1329. En avant de la rampe, à 10 coudées (5 m 25) vers le nord à partir de son commencement, se trouvait une fosse dans laquelle on versait les cendres. Tamid, i, 4. Cette fosse devait communiquer avec