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TEMPLE


avaient 30 coudées de haut (13 m 50) et 15 de large (6° » 75) elles s’ouvraient sur un portique carré de 30 coudées de côté et de 40 (18 iii) de haut, formant vestibule, et soutenu par deux colonnes de 12 coudées (5 m 40) de tour. Chacune de ces portes était double. La porte orientale s’appelait la « Belle Porte ». Voir Belle Porte, t. i, col. 1568. Elle menait au parvis des femmes. Les deux premières portes latérales y conduisaient également. Six autres portes ouvraient sur les parvis d’Israël et des prêtres ; au midi, les portes de l’Embrasement, des Premiers -Nés et des Eaux ; au nord, celles de Nisôs ou de l’Étincelle, de POblation et de la Maison du foyer. Middoth, i, 4 ; Gem. Yoma, 19, 1 ; Gem. Keluboth.

5.

466. — Porte Dorée. D apies une photographie.

106. La dixième porte était à l’intérieur, faisant face à la Belle Porte, à l’autre extrémité du parvis des femmes. Elle était en bronze, haute de 50 coudées (22 m 50) et large de 40 (18 iii). On l’appelait porte de Nicanor, probablement du nom de celui qui, croyait-on, l’avait sauvée du naufrage en la rapportant d’Alexandrie. C’est celle que Josèphe, Bell, jud., V, v, 3, appelle « la Corinthienne », semble-t-il, bien que son texte soit assez ambigu. Elle surpassait toutes les autres portes par sa magnificence. C’était la seule porte du Temple qui eût la mézuza, Gem. Yoma, ii, 1. Voir Mezuza, t. iv, col. 1057.

6° Le parvis des femmes. — C’était un espace à ciel ouvert qui allait de la Belle Porte à celle de Nicanor. Il avait 135 coudées de long (60-75) et autant de large. Il n’était pas exclusivement réservé aux femmes ; mais il portait ce nom parce que les femmes ne pouvaient s’avancer au delà. Josèphe parle de ce parvis, mais sans en donner de description. On en est donc réduit aux maigres renseignements fournis par la Mischna. D’après Middoth, ii, 5, il y avait autour du parvis des femmes un podium surélevé d’où elles pouvaient voir d’en haut, sans se mêler aux hommes qui se tenaient

en bas. Cette indication est plus que problématique, car il y avait sur les deux côtés du parvis des dépendances auxquelles tous devaient pouvoir accéder. Aux quatre angles du parvis étaient quatre chambres carrées de 40 coudées de côté (18 iii) et couvertes seulement en partie. Al’angle nord-est, la chambre des provisions de bois, Eduyoth, viii, 5 ; à l’angle nord-ouest, la chambre des lépreux, où ceux-ci faisaient leurs ablutions avant de se présenter à la porte de Nicanor, Negaïm, xiv, 8 ; à l’angle sud-ouest, la chambre des provisions de vin et d’huile ; al’angle sud-est, la chambre des nazaréens, où ils coupaient leurs cheveux et cuisaient leurs sacrifices. Entre ces deux dernières chambres en étaient deux autres consacrées au trésor. Voir Gazophylacium, t. iii, col. 133. Celles-ci étaient précédées d’un portique à hautes et magnifiques colonnes. Josèphe, Bell, jud., V, v, 2. En face, sur le côté nord, devait se trouver un portique semblable, et, en arrière, deux autres chambres dont la destination n’est pas indiquée. De ce même côté étaient placés les treize troncs en forme de trompettes dans lesquels on déposait les diverses offrandes. Voir t. iii, col. 134.

7° Le parvis d’Israël. — Du parvis des femmes, quinze marches de faible hauteur conduisaient à la porte de Nicanor. À cette porte se présentaient pour leur purification les lépreux, les femmes devenues mères et celles qui étaient soupçonnées d’adultère. Sota, l, 5. Là aussi s’accomplissaient tous les actes qu’il fallait faire « devant la face de Dieu ». Jer. Sota, 17, 1. En réalité, la porte de Nicanor divisait le hiéron en deux parties très distinctes : à l’orient, le parvis des femmes, à l’occident, le grand parvis, dont les prêtres occupaient la plus grande partie, mais à l’entrée duquel les simples Israélites avaient accès. Du parvis des femmes, on n’apercevait qu’imparfaitement ce qui se passait dans le grand parvis, car l’ouverture de la porte de Nicanor ne laissait libre que le tiers central de la clôture et ne permettait guère que devoir l’autel. Dans l’épaisseur de la clôture étaient ménagées différentes chambres ouvrant sur le parvis d’Israël. À droite, une première chambre dans laquelle on cuisait les pains destinés à l’autel, et une seconde appelée bê( môqéd, « maison du foyer », dans laquelle on entretenait un feu constant pour réchauffer les prêtres qui servaient pieds nus dans le sanctuaire. Middoth, , 6 ; Schabbath, i, 11. On y gardait, suspendues dans un réduit pratiqué sous le pavé, les clefs du parvis et là dormaient les prêtres qui devaient commencer leur service dès l’aube. À ces deux chambres se rattachaient des locaux où l’on préparait les pains de proposition, celui où l’on gardait les agneaux destinés au sacrifice quotidien, toujours au nombre de six au moins, Erachin, iii, 5, et un autre où l’on conservait les pierres de l’autel profané sous Antiochus le Grand. I Mach., iv, 46 ; Gen. Yoma, 15, 1. Cf. Tamid, iii, 3. A gauche, le-vestiaire des prêtres, la chambre des instruments de musique et la chambre des vases ou ustensiles du Temple. Temura, 1, 6 ; vii, 1, 2 ; Erachin, vnu 6 ; Schekalim, iv, 8 ; v, 6. L’espace réservé aux simples Israélites au delà de la porte de Nicanor avait toute la largeur du parvis des femmes, 135 coudées (60 m 75), mais seulement Il coudées (4 m 95) de profondeur, ce qui parait bien peu de chose à côté des dimensions attribuées au parvis des femmes. Aussi plusieurs auteurs ont-ils pensé que l’indication fournie ici parla Mischna, Middoth, ii, 6, était défectueuse. Malheureusement on n’en a pas d’autre à lui substituer. Il faut donc admettre que les hommes avaient également accès dans le parvis des femmes, comme le prouvent d’ailleurs la présentation des lépreux devant la porte de Nicanor, et la présence de Notre-Seigneur, de ses disciples et de beaucoup d’autres auprès des chambres du trésor. Luc, xxi, 5 ; Joa., viii, 20. Le parvis d’Israël, avec ses 300 mètres carrés, pouvait contenir aisément un millier