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TEMPLE


Temple dans lesquelles on recueillait les prémices, les dîmes, les ustensiles du sanctuaire, ou dans lesquelles se tenaient les prêtres de service, les portiers et les chantres. Il Ësd., x, 32-39 ; xii, 43-45. Éliasib, intendant des chambres, ayant aménagé l’une d’elles pour y faire habiter Tobie, son parent, Néhémie fit remettre les choses en état, et prit de sévères mesures pour que les droits de la maison de Dieu fussent respectés. HEsd., xiii, 4-13, 30, 31. — Pendant le règne d’Artaxerxès II Mnémon (405-359), le. petit-fils d’Éliasib, Jean, devenu grand-prêtre, tua dans le Temple son frère Josué, qui briguait le souverain pontificat, avec l’appui de Bagosès, gouverneur perse. Celui-ci pénétra alors dans le Temple, malgré la résistance des Juifs, et leur imposa une redevance de 50 drachmes (70 francs) par victime immolée. On paya cet impôt pendant sept ans. Josèphe, Ant. jud., XI, vit, 1. — Quand Alexandre le Grand fit la conquête de l’empire perse, le grand-prêtre Jaddus provoqua la colère du roi grec par son loyalisme envers Darius Codornan. Mais, en approchant de Jérusalem (332), Alexandre se calma. Il suivit jusque dans le Temple le grand-prêtre venu à sa rencontre et y fit offrir des sacrifices. Il accorda ensuite aux Juifs différents privilèges. Josèphe, Ant. jud., XI, xiii, 5. —Dans son éloge du grand-prêtre Simon, fils de Johanan ou Onias, lequel est probablement Simon II (219-199), voir Ecclésiastique (Le livre de l’), t. ii, col. 1546, l’auteur de l’Ecclésiastique, L, 1, dit que, de son temps, la maison fut visitée et le Temple fut fortifié. Il y a là l’indication de travaux exécutés dans le Temple pour le réparer et y ajouter des constructions destinées à le mettre à l’abri d’une agression. La précaution n’était pas inutile. Car si Ptolémée Évergète (247-222), cf. Josèphe, Cont. Apion., il, 5, offrit des sacrifices dans le Temple, Ptolémée IV Philopator (222-205), venu à. Jérusalem après sa victoire sur Antiochus III à Raphia, aurait tenté de pénétrer dans le Saint des Saints. IIIMach., i-vii. "Voir Ptolémée IV Philopator, t. v, col. 851. — Le roi de Syrie, Antiochus III le Grand (223-187), qui avait intérêt à ménager les Juifs, voir Antiochus III le Grand, t. i, col. 690, voulut contribuer aux dépenses des sacrifices et autorisa les travaux à entreprendre ou à achever dans le Temple, entre autres un portique. Les matériaux devaient être pris en Judée, au Liban et même ailleurs. Il interdit également à tout étranger de pénétrer dans le parvis du Temple, réservé aux Juifs en état de pureté. Josèphe, Ant. jud., XII, III, 3, 4. — Sous Séleucus eut lieu l’attentat commis contre le Temple par l’envoyé d’Apollonius, Héliodore. II Mach., iii, 1-40. Voir Apollonius, t. i, col. 777 ; Héliodore, t. iii, col. 570. On voit par cet épisode que les Juifs, comptant sur l’inviolabilité du Temple, y mettaient en dépôt l’argent des veuves et des orphelins et même celui de certains riches personnages. II Mach., iii, 10, 11. Héliodore put arriver jusqu’au trésor ; mais là il fut arrêté par une force divine. — Le règne d’Antiochus IV Épiphane (175-164) fut néfaste pour le Temple de Jérusalem. Voir Antiochus IV Epiphane, t. i, col. 693. Afin d’obtenir le souverain pontificat et de payer les sommes promises au roi en retour de cette faveur, Ménélas enleva un certain nombre de vases d’or du Temple. II Mach., IV, 32. Pour châtier une révolte des Juifs, Antiochus vint à Jérusalem (170), pénétra dans le Temple, sous la conduite de Ménélas, et pilla lui-même les objets sacrés et le trésor. IMach., i, 21-25 ; II Mach., v, 15, 16. Parmi les objets ainsi enlevés, le premier livre des Machabées mentionne l’autel d’or, le chandelier, la table des pains, des coupes d’or, le rideau, des couronnes et des ornements d’or qui décoraient la façade, et tout le placage d’or, sans parler des trésors cachés qu’il put découvrir. Cette énuinération donne une idée de la manière dont les Juifs avaient su meubler et orner le Temple de Zorobahel. Arrêté par les Romains dans sa

Dlirr. tir la bible.

quatrième expédition contre l’Egypte, Antiochus se vengea sur Jérusalem. Son envoyé, Apollonius, y multiplia les massacres, las pillages et les, incendies. Il fit de la cité de David une forteresse dressée comme une embûche contre le sanctuaire. Ce dernier fut. souillé par le sang des meurtres et resta désolé comme un désert. 1 Mach., i, 30-42 ; II Mach., v, 24-26. Mais là ne s’arrêtèrent pas les entreprises sacrilèges. Bientôt après, Antiochus envoya à Jérusalem uii prêtre d’Athènes avec mission d’y installer le culte grec. Le Temple fut consacré à Jupiter Olympien ; sui* l’autel, on immola des victimes à ce faux dieu et toutes les pratiques de l’ancienne religion furent proscrites sous peine de mort. I Mach., i, 43-56 ; II Mach., vi, 1-11. La désolation fut complète, mais elle devint le signal de l’insurrection religieuse et patriotique des Machabées. À la fin, frappé d’une horrible maladie, le roi de Syrie promit de rendre au Temple tout ce dont il l’avait dépouillé. Mais il ne tarda pas à mourir. — Après de brillants succès remportés sur les troupes syriennes, Judas Machabée reprit la ville sainte et le’Temple (164). Il fit disparaître toutes traces d’idolâtrie, remplaça par un nouvel autel celui qui avait été profané, restaura et purifia le sanctuaire, orna la façade de couronnes et d’écussons et répara les chambres et les portes. La dédicace du nouvel autel fut célébrée trois ans, jour pour jour, après la profanation de l’ancien. IMach., iv, 36-61 ; II Mach., x, 1-8. Puis, pour protéger le Temple, Judas construisit sur Sion une enceinte de fortes murailles flanquées de hautes tours. Mais ces fortifications ne tardèrent pas à être démolies, en violation des traités, par Antiochus Eupator. I Mach., vi, 61-63. — Nicanor, général de Démétrius I er Soter, roi de Syrie, voulant se faire livrer Judas Machabée, vint au Temple et déclara que, si l’on n’obtempérait pas à ses ordres, il raserait le sanctuaire et lui substituerait un temple dédié à Bacchus. Mais il fut vaincu par les Juifs et périt. Judas lui fit couper la tête et la main, et les suspendit en face du Temple que l’impie avait sacrilègement menacé. I Mach., vii, 34, 35, 47-49 ; II Mach., xiv, 31-33 ; xv, 33-35. - En 159, le grand-prêtre Alcime, dévoué au parti helléniste, voir Alcime, 1. 1, col. 338, entreprit de démolir les murs du parvis intérieur qui servaient de barrière aux gentils. Mais il fut frappé d’un mal soudain et expira dans les tortures. I Mach., ix, 54-56. — Jonathas fit de nouveau entourer Sion de murailles. II Mach., x, 11. Simon fortifia la montagne du Temple du côté de la citadelle prise aux Syriens. I Mach., xiii, 53. Pour reconnaître les services rendus par ce dernier, on grava sur des tables d’airain une inscription qui fut placée en évidence dans la galerie du Temple, et dont une copiefut déposée dans la chambre du trésor. I Mach., xiv, 2549. — Jean Hyrcan avait bâti, au nord du Temple, un palais appelé Baris, « forteresse », et qui devint plus tard la tour Antonia. Voir Antonia, 1. 1, col. 712. Comme Jean Hyrcan était à la fois roi et grand-prêtre, il avait ménagé un passage souterrain qui menait directement du palais au parvis du Temple. C’est dans ce souterrain que, par suite d’une intrigue de cour, Antigone, son fils, périt assassiné. Josèphe, Ant. jud., XIII, xi, 2. — En 95, un autre de ses fils, Alexandre Jannée, exerçait ses fonctions de grand-prêtre dans le Temple pour la fête des Tabernacles. Des hommes du parti pharisien, mécontents de lui, l’insultèrent et lui lancèrent les branches de verdure qu’ils tenaient en main. Alexandre fit avancer sa garde, composée de Pisidiens et de Ciliciens, et 6 000 hommes furent victimes de sa vengeance. Josèphe, Ant. jud., XIII, xiii, 5. — En 65, Aristobule, fils et successeur d’Alexandre Jannée, poursuivi par les Arabes d’Arétas, gagnés à la cause de son frère Hyrcan, grand-prêtre, se retrancha dans l’enceinte du Temple, pendant les fêtes de la

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