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PHARAON DE JOSEPH


et lui remettait en grande pompe le sceau royal sous la forme d’un anneau d’or massif (fig. 38). Joseph reçoit de plus un collier d’or. Voir Collier, t. n. flg. 308, col. 837. C'était la récompense royale par excellence. La scène se reproduit souvent dans les tombeaux des grands fonctionnaires et les inscriptions ne manquent pas de noter Je nombre de fois que le Pharaon gratifia de la sorte le défunt. Ahmès d’El-Kab, le bras droit de son homonyme Ahmès I er dans l’expulsion définitive des Hyksos, reçut jusqu'à sept fois l’or de la vaillance. E. de Rougé, Mémoire sur le tombeau d' Ahmès, 1849, p. 61. Il suffira de renvoyer à Newberry, Rock Tombs of el-Amarna, part, ii, 1905, pi. xxxm et p. 36-37 (Mémoire xiv de Y Archeological Survey), où Mérira est

aujourd’hui encore les sais des équipages cairotes. Cf. en particulier Newberry, The rock tombs of elvmarna, loc. cit., pi. xiii, xv, xvi, xvii, où Khounaton sur son char est suivi de la reine et de ses filles également sur leurs chars. — Sur abrek, du héraut de Joseph, cf. Spiegelberg, Aegyptologische Randglossen zum Alten Testament, 1904, p. 14-18, et voir Abrek, t. i, col. 90 ; sur le nom donné à Joseph, voir Çafnat Pa’nêah. En changeant le nom de Joseph, le Pharaon se conformait à une coutume égyptienne. Plus haut nous avons déjà rencontré portant des noms égyptiens plusieurs étrangers. Un certain Sarebibina, grandprêtre d’Amon et prêtre de Baal et d’Astarté, sous Améhophis IV, s’appelait en égyptien Abaï. Lepsius, Denk 39. — Triomphe d’Aménophis III. Stèle découverte dans le temple funéraire de Mënephtah. Musée du Caire 1377. — Le tableau est double. La partie de gauche, incomplète ici, montre le pharaon sur son char marchant sur les Syriens. — La partie de droite est complète : le pharaon foule sous son char les vils Éthiopiens dont les chefs sont liés sur les chevaux. En légende, on lit : a (Le Dieu bon) maître du glaive, puissant à les enchaîner (ses ennemis du Sud) ; détruisant la face de la vile KouS, amenant leurs chefs en prisonni ers vivants. »

accablé d’or littéralement, et à la stèle C 133 du Louvre où Séti I er de son balcon tend les mains vers son favori Horkhem pendant qu’on passe au cou de celui-ci le collier d’or. Cf. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit. t. ii, p. 128-129.

6° Il fallait que le peuple qui devait, obéir à Joseph connût aussi son élévation, et c’est pourquoi Pharaon le fait monter sur son second char. Gen., xli, 43. Ce n'était plus la litière des anciens temps portée à épaules d’hommes ou assujettie entre deux ânes, mais le vrai char asiatique introduit en Egypte avec le cheval par les Hyksos. À partir de cette époque les monuments représentent partout le Pharaon paradant, combattant et triomphant sur un char enlevé par de grands chevaux (fig. 39). Il en est de même pour les hauts fonctionnaires. Naturellement la hiérarchie des chars suivait la hiérarchie des personnages, et comme Joseph était établi le premier après le roi, il devait marcher immédiatement après lui. Cf. Heyes, Bibel und Aegypten, ï fasc, p. 250-253. Grâce aux tombes de Tell el-Amarna, il n’est pas difficile de reconstituer Pharaon sur son char et son cortège, s’avançant au vent des grands éventails, précédé de ses coureurs que nous rappellent

màleraus Aegypten und Aethiopien, publiés par Naville, Sethe et Borchardt, t. ï, p. 16-17. Un chef des orfèvres, Kertana, devint Nefer-renpit. Naville, Das âgyptische Totenbuch der 18-30 Dynastie, 1886, Introduction p. 64. Ben-Matana, que nous connaissons, fut pour tous les Égyptiens Ramsès-m-per-ra, « Ramsès dans le temple de Ra » avec le surnom de Mer-on « aimé d’Héliopolis ». La princesse héthéenne qu'épousa Ramsès II ne nous est connue que par le nom égyptien que lui imposa le Pharaon : Our-ma-neferou-ra, « la grande qui voit les beautés de Ra ». Maspero, Histoire ancienne, t. ii, p. 405-406.

7° Quant au mariage de Joseph avec une fille d’un prêtre d’Héliopolis, il était des plus honorables. Le sacerdoce d’Héliopolis occupait J’undes premiers rangs par son antiquité et parla qualité de son dieu. À défaut de ses filles, le Pharaon alliait ses favoris à des filles de prêtre. Lui-même ne croyait pas déroger en choisissant parmi elles son épouse principale. La femme d’Amasis, la mère de Psammétique III, était de race sacerdotale. Wiedemann, Aegyptische Geschichte, 1880, p. 659.

8° On ne pouvait entrer en Egypte ou en sortir sans