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TEMPLE


la partie supérieure du mur principal, qui dépassait d’environ d5 coudées Çl m 81) la toiture des chambres. Au milieu de cette description des chambres latérales a été intercalé un verset concernant la toiture, dont il n’est pas question ailleurs. Elle élait faite de poutres et de planches de cèdre et constituait probablement un plafond à solives, dans lequel alternaient les vides et les pleins. Le genre de toiture était le même pour le Temple et pour les chambres. Quant aux escaliers tournants qui permettaient d’accéder à ces dernières, ils n’avaient rien de nos escaliers à vis modernes ; mais le texte sacré ne fournit aucune indication sur leur agencement. On a dans ce qui précède la description sommaire, mais complète, du gros œuvre du Temple, avec ses murs, son pylône, ses dimensions, ses fenêtres, ses chambres adjacentes et sa toiture.— « 7. Durant sa construction, la maison fut bâtie de pierre parfaite dès la carrière : marteaux, haches, aucun instrument de fer ne fut entendu dans la maison tandis qu’on la construisait. » Ce verset se lit au milieu des précédents, dont il interrompt la suite. On en peut conclure qu’il n’est pas à sa place. Il exprime seulement cette idée que les pierres étaient apportées tout appareillées de la carrière et qu’il ne restait plus qu’à les poser. Il ne s’agit donc pas ici de pierres brutes, comme pour l’autel. Deut., xxvil, 5. Sur la fable du ver garnir, dont Salomon se servait pour tailler les pierres, d’après les Talmudistes, Gittin, fol. 68 ; Sola, fol. 48 b, voir Drach, De l’harmonie entre l’Eglise et la Synagogue, Paris, 1844, t. ii, p. 489-492.

2° L’intérieur de l’édifice fut entièrement lambrissé de bois de cèdre et de cyprès, avec une ornementation sculptée et des revêtements d’or. « 15. Il revêtit les parois de la maison de lambris de cèdre, depuis le sol de l’édifice jusqu’aux poutres du plafond ; il couvrit le sol de la maison en planches de cyprès. » La pierre disparaissait donc complètement à l’intérieur sous un revêtement de cyprès pour le sol, et de cèdre, plus précieux, pour les murs. « 16. Il érigea les 20 coudées qui étaient à l’arrière de la maison, avec des planches de cèdre depuis le sol jusqu’aux poutres du plafond, en debir ; 40 coudées constituaient Vhëkal devant le debir. » C’est la division de l’intérieur en debir ou Saint des Saints, long de 20 coudées (I0 m 50), et en hêkal, ou Saint, long de 40 coudées (21 iii). « 18. À l’intérieur de la maison, il y avait du cèdre sculpté en coloquintes et en guirlandes de fleurs ; tout était en cèdre, pas une pierre ne se voyait. 19. Il érigea un debir au milieu de la maison à l’intérieur pour y placer l’Arche de l’alliance de Jéhovah. 20. Le debir avait 20 coudées de long, 20 coudées de large et 20 coudées de haut, et il le revêtit d’or pur. 29. Sur toute l’étendue des murailles tout autour, il sculpta une ornementation en creux figurant des chérubins, des palmiers et des guirlandes de fleurs, à l’intérieur et à l’extérieur. » Il ne peut être question ici de l’extérieur de l’édifice ; il s’agit sans doute de l’intérieur du debir et de son extérieur, soit de’hêkal. À cette description se mêlent d’ailleur3 dans le texte des répétitions et même des indications difficiles à comprendre, comme celle-ci : « 30. Il revêtit également d’or le sol de la maison à l’intérieur et à ^extérieur. » Le texte des Paralipomènes suppose une décoration encore plus riche : « Il couvrit la maison de pierres précieuses pour la décorer, et l’or était de Parvaïm… Il couvrit d’or la maison… Il fit la maison du Saint des Saints… Il la couvrit d’or pur, pour une valeur de 600 talents (56 377 800 fr.)… Il couvrit aussi d’or les chambres hautes. » Les détails de cette décoration n’ont pas été conservés avec assez de précision pour qu’on puisse s’en faire une idée exacte. Il est bien clair que les lambris étaient sculptés, les uns en relief, les autres en creux, et que l’or était prodigué pour les décorer. Mais il ne paraît pas que cet or fût en placages

d’une certaine épaisseur. Rien n’eût été plus facile à Sésac que de l’enlever, et il n’est pas dit qu’il l’ait fait. III Reg., xiv, 26. L’or était donc apparemment employé en feuilles très légères que les ennemis n’eussent eu aucun profit à retirer. Les Égyptiens savaient dorer par l’application de feuilles aussi fines que celles des orfèvres modernes, ou à l’aide de lames forgées à l’enclume. Voir Or, t. iv, col 1838. Les Phéniciens chargés de la décoration du Temple n’étaient pas moins habiles. Ils savaient soit appliquer des feuilles d’or, soit fixer de minces lames à l’aide de clous d’or. Cf. Babelon, Manuel d’archéologie orientale, Paris, 1888, p. 238. — L’auteur sacré mentionne encore l’autel de cèdre revêtu d’or placé devant le debir, les chérubins en bois d’olivier revêtu d’or, hauts de 10 coudées (5 m 25), qui occu 459. — Chambres latérales du temple.

D’après Perrot, Histoire de l’art, t. iv, p. 296.

paient l’intérieur du debir, voir Chérubins, t. ii, col. 661, la porte du debir formée en bois d’olivier, avec deux vantaux ornés de chérubins, de palmiers et de guirlandes revêtus d’or, et celle de Y’hêkal, avec des jambages en bois d’olivier et des vantaux à double valve repliante en bois de cyprès, ornés de la même manière que la porte du debir. Il faut ajouter à cette énumération le voile brodé de chérubins, voir Voile, et les deux colonnes dressées devant V hêkal. II Par., iii, 1417. Voir Colonnes du Temple, t. ii, col. 856. — « 36. Il érigea en outre le parvis intérieur : trois assises de pierres de taille et un rang de poutres de cèdre. » Dans les Paralipomènes, II, v, 9 : « Il fit le parvis des prêtres et le grand parvis avec ses portes, qu’il couvrit d’airain. » Les anciens élevaient des murailles relativement légères en intercalant des poutres dans les assises de pierre. Le parvis intérieur était limité par un mur élevé à quelque distance autour de l’édifice ; c’était le parvis des prêtres, dans lequel se dressait l’autel des sacrifices. Il était probablement plus élevé que le parvis extérieur. Jer., xxxvi, 10. Le parvis extérieur, plus vaste, s’étendait autour du parvis des prêtres. Les deux parvis sont nettement distingués, II Par., vii, 7, quand