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2023

    1. TÉMOINS##

TÉMOINS (LES DEUX) DE L’APOCALYPSE — TEMPLE

2024

auprès des Juifs, et qui mourront martyrs de leur’zèle (cf. ꝟ. 7)… Il ne saurait y avoir de doute au sujet d’ÉIie, d’après la suite de la description, et surtout d’après Malachie, iv, 5. L’accomplissement que cet oracle du dernier prophète de l’Ancien Testament a reçu en saint Jean-Baptiste (cf. Matth., xvii, 12 ; Luc, i, 17, etc.) n’est que partiel et temporaire, comme l’a dit expressément Notre-Seigneur. Cf. Matth., xvii, Il sq. Elie réapparaîtra donc avant le second avènement de Jésus-Christ, et il lui préparera une voie dans les cœurs avec tout son ancien zèle. Quant à Enoch, saint Jude, ꝟ. 14 sq., reconnaît aussi son caractère de prophète et de prédicateur de la pénitence, et la croyance juive associe son retour à l’arrivée de la fin du monde. » C’est là l’interprétation que les Pères et les anciens auteurs ecclésiastiques ont généralement donnée de ce passage de l’Apocalypse (voir Trochon, Apocalypse, 1873, p. 109), quoiqu’elle ne soit plus admise aujourd’hui par un certain nombre de catholiques qui substituent Moïse à Enoch, ou voient dans les deux témoins l’Église et la Synagogue, ce qui est difficilement conciliable avec le texte de saint Jean.

    1. TEMPE##

TEMPE (hébreu : raqqâh ; Septante : xpoxâçoç ; "Vulgate : tempus), partie latérale de la tête, sur le côté du front. À l’endroit de la tempe, différents os du crâne se réunissent et forment un point plus vulnérable. — Jahel tua Sisara en lui enfonçant dans la tempe une cheville de bois. Jud., iv, 21, 22 ; v, 26. —Par extension, le nom de raqqâh est donné à la joue, située elle-même au-dessous de la tempe. Cant., iv, 3 ; vi, 7. — Au Psaume cxxxii (cxxxi), 5, les versions nomment les

tempes au lieu des paupières.

H. Lesêtre.
    1. TEMPERANCE##

TEMPERANCE (grec : crwçpotTÛvïj, atoçpovitjfjuiî, èyxp « T£i’a ; Vulgate : sûbrietas, abstinentia), modération dans l’usage des choses de ce monde, spécialement du boire et du manger. La Sagesse, viii, 7, range la tempérance au nombre des quatre vertus que nous appelons cardinales. L’EcclésiasIique, xxxi, 19-22, en rappelle les règles. — Ces règles s’imposent aussi aux chrétiens. La sobriété doit être la vertu de tous, I Thess., v, 6, 8 ; I Pet., I, 13 ; v, 8, surtout des ministres sacrés, I Tim., iii, 3 ; TH., 1, 7, des vieillards, Tit., ii, 2, et des femmes. I Tim., m, 11. On ne doit pas se laisser aller aux excès de la table et du viii, Rom., xiii, 13, parce que le royaume de Dieu n’est ni le manger ni le boire. Rom., xiv, 17. Dieu a donné aux chrétiens l’esprit de modération, II Tim., i, 7 ; il faut donc renoncer aux convoitises mondaines pour vivre dans le siècle avec tempérance, TH., ii, 2, vertu qui doit être unie à la foi. II Pet., i, 6.

H. Lesêtre.

TEMPÉRATURE en Palestine. Voir Palestine, t. iv, col. 2021-2023.

    1. TEMPÊTE##

TEMPÊTE (hébreu : Sa’âvâh, sod, sô’âh, êa’ar, ée’ârâk ; Septante : xaToaytç, xX’Mtov, XaO, a<l, j^sipiûv ; Vulgate : procella, tempestas), agitation produite sur terre ou sur mer par le vent violent.

1° Au sens propre. — Les écrivains sacrés décrivent des tempêtes qui soulèvent les flots de la mer, Ps. cvn (cvi), 24-29 ; celles que subirent Jonas, i, 4-16, et saint Paul, Act., xxvii, 14-26, sur la Méditerranée, et celles qui s’élèvent sur le lac de Génézareth. Matth., viii, 2426 ; Marc, iv, 37-39 ; Luc, viii, 23, 24. Voir Tibériade (Mer de). Un ciel rouge permet de prévoir la tempête. Malth., xvi, 3. Mais elle sort de retraites cachées, Job, xxxvii, 9, et échappe à l’œil de l’homme. Eccli-, xvi, 21. Dieu la déchaîne, Eccli., xliii, 18, et la calme à sa volonté. Ps. cvn (cvi), 29 ; Tob., iii, 22. Elle disperse l’écume légère, Sap., v, 15, et renverse le mur mal bâti. Ezech., xiii, 11. Voir Ouragan, t. iv, col. 1930 ; Tonnerre.

2° Au sens figuré. — Les phénomènes atmosphériques qui ont accompagné la théophanie du Sinaï, Heb., xii, 18, font dire que la tempête est autour de Jéhovah, Ps. li (l), 3, et qu’il marche dans la tempête. Nah., i, 3. — La tempête est l’image des châtiments que Dieir déchaîne contre les coupables. Ps. lxxxiii (lxxxii), 16 ; Jer., xxiii, 19 ; xxx, 23 ; Ezech., xiii, 13. À la tempête ressemblent le jour de la colère du Seigneur, Is., xiii, 6, l’épouvante qui assaille les méchants, Prov., i, 27, 1& malheur qui fondra sur Jérusalem, Is., xxix, 6 ; liv, 11, les ennemis qui arrivent à l’improviste, Is., xxviii, 2, Gog, Ezech., xxxviii, 9, et le roi du septentrion, Dan., xi, 40, le châtiment qui brisera les impies, Job, IX, 17, et emportera les juges iniques, Ps. lvih (lvii), 10, et les pervers au milieu de la nuit. Job, xxvii, 20. L’hypocrite est comme un vaisseau au milieu de la tempête. Eccli., xxxiii, 2. — Le méchant passe comme la tempête, Prov., x, 25, et un roi juste e%t un abri contre la tempête, c’est-à-dire contre les calamités.

Is., xxxii, 2.

H. Lesêtre.
    1. TEMPLE##

TEMPLE (hébreu : bayît, bîrâh, hëkal ; Septante : oîxoç, vaô ; , iepo’v, àysaff^a, ayiov ; Vulgate : domus, templum, sancluarium), édifice destiné à la célébration du culte divin. — Les anciens peuples élevaient des temples à leurs dieux. Il y en eut de plus ou moins magnifiques chez les Egyptiens, les Babyloniens, les Phéniciens, les Grecs, les Romains, etc. Les Chananéens, prédécesseurs des Israélites en Palestine, avaient aussi les leurs, beaucoup plus modestes, dont les ruines ont été retrouvées à Tell es-Safieh, à Gazer, à Mageddo, à Tell Ta’annak. Cf. Revue biblique, 1900, p. 113 ; 1903, p. 115, 288 ; 1907, p. 123. De leur entrée en Chanaan jusqu’à Salomon, les Israélites n’eurent qu’un sanctuaire portatif, le tabernacle. Voir Tabernacle, col. 1952. Salomon bâtit le premier Temple, qui fut détruit par les Chaldéens, relevé par Zorobabel, agrandi et embelli par Hérode le Grand. Les Israélites en élevèrent en Egypte à Éléphantine et à Léontopolis, et les Samaritains se bâtirent un temple schismatique sur le mont Garizim.

I. Templede Salomon.— j. préparatifs.— 1°David eut le premier l’idée d’élever un temple définitif à Jéhovah, pour remplacer le Tabernacle. Il avait acheté, sur le mont Moriah, voirMoRiAH (Mont), t.iv, col. 1283, l’aire d’Areuna ou Oman, le Jébuséen, sur laquelle l’ange du Seigneur lui était apparu, et il y avait élevé un autel. II Reg., xxiv, 15-25 ; I Par., xxi, 18-30. C’est à cet endroit qu’il se proposait de bâtir le Temple. I Par., xxii, 1 ; II Par., iii, 1. Mais Nathan, après avoir encouragé le roi à exécuter son projet, vint le lendemain lui dire de la part de Dieu que cette exécution était réservée à son fils. II Reg., vu", 13 ; I Par., xvii, 12. David, en effet, avait trop versé le sang pour être admis à entreprendre une pareille œuvre. I Par., xxii, 7-10 ; xxviii, 2, 3. Il se contenta donc de préparer les matériaux, les ouvriers et les ressources nécessaires à la construction future. Il accumula l’or, l’argent, l’airain et le fer. Le texte parle de cent mille talents d’or et d’un million de talents d’argent, I Par., xxii, 14, somme qui comporterait plusieurs milliards et a été évidemment le produit d’une majoration due aux copistes. Il n’en faut pas moins conclure que David laissait à Salomoit des ressources très considérables en vue de l’œuvre à exécuter. Il ordonna également aux chefs d’Israël de seconder l’entreprise de tout leur pouvoir. I Par., xxii, 2-19. Il fit à son fils les recommandations les plus expresses à ce sujet. Il lui remit des plans et des modèles de tout ce qui devait être exécuté, porlique, bâtiments, chambres, ustensiles, etc. ce Tout cela, lui dit-il tous les ouvrages de ce modèle, Jéhovah m’en instruisit par un écrit qui, de sa main, est venu à moi. » I Par., xxviii, 2-19. David veut faire entendre par là que-