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TARGUMS


6° Bibliographie spéciale. — G. B. Winer, De Onkeloso ejusque paraphrasi chaldaica, Leipzig, 1820 ; S.D.Luzzatto, "u : nw Philoxenus sive de Onkelosi chaldaica Pentateuchi versione (en hébreu), Vienne, 1830 ; 2e édit. corrigée, Cracovie, 1895 ; Levy, Ueber Onkelos und seine Uebersetzung des Pentateuch, dans Wissenschaftliche Zeitschrift fur jûdische Théologie, 1844, t. v, p. 175-198, et dans Literaturblatt des Orients, 1845, p. 337, 354 sq. ; R. Anger, De Onkelo chaldaico quem ferunt Pentateuchi paraphraste et quid ei rationis intercédât cum Akila grssco V. T. interprète, deux parties, Leipzig, 1845, 1846 ; Schônfelder, Onkelos und Peschittho. Studien ùber das Aller des Onkelos’schen Targums, Munich, 1869 ; A. Ueiger, Das nach Onkelos benannte babylonische Thargum zum Pentateuch, dans Jûdische Zeitschrift fur Wissenschaft undLeben, 1871, t. ix, p. 85-104 ; Neubùrger, Onkelos und die Stoa, dans Monatsschrift fur Geschichte und Wissenschaft des Judenthums, 1873, p. 566-568 ; 1874, p. 48 ; S. Singer, Onkelos und das Verhâltniss seines Targums zur Halacha, Francfort-sur-le-Main, 1881 ; M. Friedmann, Onkelos und Akylas, Vienne, 1896 ; E. Brederek, Bemerkungen ûber die Art der Uebersetzung in Targum Onkelos, dans Theologische Studien und Kritiken, 1901, p. 351-377. Voir aussi les articles sur Onkelos dans les encyclopédies de Ersch et Gruber et de Herzog.

II. LE TARGOM DES PROPHÈTES DE JONATHAN BEN

uzziel. — 1° Auteur. — Ce targum sur les livres prophétiques, antérieurs et postérieurs, de Josué à Malachie, est attribué à Jonathan ben Uzziel. Le Talraudde Jérusalem n’en parle pas. Il est impossible de concilier les données divergentes que fournit à son sujet le Talmud de Babylone. Quelques rabbins font de lui le plus grand des 80 disciples de Hillel et le condisciple de Jonathan ben Zakkaï. Baba bathra, fol. 134a ; Soucca, fol. 28a. D’autres le mettent en rapport avec les prophètes Aggée, Zacharie et Malachie. Meghilla, fol. 3 a. Ces derniers ajoutent qu’il aurait « dit » le targum des prophètes, que la terre d’Israël a tremblé à l’apparition de ce targum et qu’une voix du ciel lui a demandé à lui-même compte de sa révélation des secrets célestes aux fils des hommes. Les secrets ainsi révélés sont les passages obscurs des livres prophétiques. Si l’on retenait seulement de ces données disparates que Jonathan a été un disciple de Hillel, il en résulterait qu’il serait antérieur à Onkelos. On lui a attribué aussi le targum hiérosolymitain du Pentateuque et un targum sur les Hagiographies. Cf. The Jewish Encyclopsedia, New-York, 1904, t. vii, p. 238. Il semble bien que le targum des Prophètes, qui porte son nom, n’est pas son œuvre, car il ne peut pas remonter au I er siècle de notre ère. Certains passages de ce targum sont attribués, dans le Talmud de Babylone, à Joseph l’Aveugle (270-333), président de l’école de Pumbadita, enBabylonie. Hai Gaon a soutenu cette attribution. L’auteur est donc inconnu. 2° Patrie et date. — Tant qu’on l’a rattaché en quelque manière à Jonathan ben Uzziel, on y a vu une œuvre palestinienne, composée au IIe siècle pour le service liturgique des synagogues dans une langue très apparentée à celle d’Onkelos. Il aurait passé en Babylonie, où il aurait, comme le précédent, été retouché pour la langue et les idées, et où il aurait été généralement reconnu au me siècle. Au ve siècle, on le citait eomme une autorité ancienne. De l’Académie de Pumbadita, il se serait répandu dans tous les pays où les Juifs étaient dispersés. C’est encore la thèse soutenue dans The Jewish Encyclopsedia, New-York, 1906, t. xii. Mais Geiger et Frankel en font, comme du précédent, une œuvre babylonienne, commencée par les rabbins de ce pays au ni" siècle et définitivement rédigée au IVe. Ce targum est postérieur à celui d’Onkelos, qui a été utilisé en quelques passages où l’accord est visible.

Eichhorn et Berthold y avaient distingué plusieurs mains, manifestées, pensaient-ils, par la différence des traductions. Mais Hâvernick et Frankel ont soutenu, avec plus de raison, l’unité de rédaction, établie par le rédacteur définitif. Les passages parallèles, Is., xxxvixxxix ; II Reg., xviii, 13-xx, concordent mot pour mot, et les passages poétiques des livres historiques ont reçu des additions analogues à celles qu’on trouve dans les prophètes. Cf. Jud., v, 8, avec Is., x, 4 ; II Sam., xxm, 4, avec Is., xxx, 26. Des parties anciennes ont-elles été conservées au milieu d’interpolations postérieures, et y a-t-il lieu de distinguer la composition du II" ou du me siècle de l’édition définitive du v » ? Les avis des spécialistes sont partagés.

3° Caractères. — Ce targum est moins littéral et plus paraphrasé que celui d’Onkelos. Dans les livres historiques, il est fait d’après la même méthode et il traduit le texte à peu près littéralement. Dans les livres prophétiques strictement dits, qui sont plus obscurs et plus difficiles, la version est paraphrasée davantage. On y trouve aussi des légendes hagadiques. "Voir, par exemple, ls., x, 32. L’auteur évite encore les anthropomorphismes et les anthropopathismes, et il remplace souvent le nom de Jéhovah par la schekina. Il explique les métaphores en termes propres ; s’il maintient les anciens noms géographiques, il leur donne une forme moderne. L’influence des idées du temps est moins sensible que dans le targum d’Onkelos, quoiqu’elle se fasse néanmoins remarquer. L’auteur interprète un certain nombre de passages prophétiques dans le sens messianique : I Sam., ii, 10 ; xxiii, 8 ; I Reg., iv, 33 ; Is., IV, 2 ; vii, 14 ; ix, 6 ; x, 27 ; xi, 1, 6 ; xvi, 1-15 ; xxyhi, 5 ; xlii, 1 ; xlv, 1 ; lii, 13 ; lxiii, 10 ; Jer., xxiii, 5 ; xxx, 21 ; xxxiii, 13, 15 ; Ose., iii, 5 ; xiv, 8 ; Mich., iv, 8 ; v, 2 ; Zach., iii, 8 ; iv, 7 ; vi, ’12 ; x, 5 ; mais toutes ses explications messianiques ne sont pas fondées. Il n’admet pas le sens messianique d’autres oracles qui ont réellement cette signification, et dans Is., lui, il ne veut pas reconnaître un Messie humble, méprisé, condamné à mort, et il applique ces traits de la prophétie à d’autres objets.

4° Éditions. — La première date de 1494 et a vu le jour à Leiria. Elle a été reproduite dans les Bibles rabbiniques de Bomberg (1517) et de Buxtorf et dans les quatre grandes Polyglottes. Paul deLagarde en a donné une édition manuelle, non vocalisée, d’après un manuscrit de Reuchlin, Prophétie chaldaice, Leipzig, 1872. Cf. Klostermann, dans Studien und Kritiken, 1873, p. 731-767. Merxa reproduit des spécimens de la ponctuation babylonienne dans sa Chrestoniathia rabbinica, déjà citée. On a publié aussi des parties de ce targum d’après des manuscrits de l’Yémen, ayant la même ponctuation. F. Prsetorius, Das Targum zu Josua nach jemenischer Ueberlieferung, Berlin, 1899 ; Dos Targum zum Buch der Bichler in jemenischer Ueberlieferung, Berlin, 1900. Cf. Bâcher, dans Theologische Literaturzeitung, 1900, p. 164 ; 1901, p. 131 ; L. "Wolfsohn, Das Targum zum Propheten Jeremias in jemenischen Ueberlieferung c. i-xii, Halle, 1902 ; S. Silbermann, Das Targum zu Ezechiel nach einer sûdarabischen Handschrift c. i-x, Strasbourg, 1902 ; M. Adler, Targum to Nahum, dans Jewish Quarterly Beview, Londres, 1895, p. 630-637.

Après les versions latines des Polyglottes, signalons la traduction anglaise du targum sur Isaïe : Pauli, The chaldee paraphrase on the prophet Isaiah translated, Londres, 1871 ; H. S. Levy, Targum on Isaiah I, avec commentaire, Londres, 1889.

5° Bibliographie spéciale. — Z. Frankel, Zu dem Targum der Propheten, Breslau, 1892 ; W. Bâcher, Kritische Untersuchungen zum Prophetentargum, dans Zeitschrift der deutschen morgenlândischen Gesellschaft, 1874, t. xxviii, p. 1-72 ; Klein, Bemerkungen