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TANIS

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poissons de mer. » L’ancienne branche tanitique n’est plus aujourd’hui qu’un canal, le canal du Mûiz, qui, quoique petit, est cependant navigable et encore aujourd’hui souvent sillonné parles barques des pécheurs qui font dans le lac Menzalëh d’abondantes captures. Mariette, et d’autres voyageurs après lui, ont remarqué que ces pêcheurs et les autres habitants indigènes des environs ont un type différent de celui du fellah des autres parties de l’Egypte. Par la structure de leurs membres, leur taille, le profil moins fin de leur visage, ils se distinguent du Copte qu’on retrouve dans le reste du pays ; ils rappellent exactement les figures

plaine avec le centre de Tanis, le nom de Sokkot Zoân, « la plaine de Zoân », nom dont l’origine remonte jusqu’à l’époque de Ramsès II. L’auteur du Psaume lxxviii (Vulgate, lxxvii), 12, 43, se sert exactement de la même expression (sedêh-Sô’an) en voulant rappeler aux Hébreux contemporains les miracles que Dieu fit devant les ancêtres des enfants d’Israël en Egypte dans la plaine de Zoân. »

II. Histoire. — Le livre des Nombres, xiii, 23, dit que Tanis fut bâtie sept ans après Hébron, mais nous ignorons à quelle date remonte la fondation d’Hébron ; nous savons seulement que c’est une ville très an 443. — Sphinx représentant un roi Hyksos. Musée du Louvre.

des sphinx qui représentent les Hyksos ou rois pasteurs (fig. 443), de. l’un desquels Joseph fut premier ministre. Ce sont des Sémites, descendants de ceux qui furent maîtres de ces contrées sous les rois pasteurs et qui devinrent ensuite les serfs de ceux dont ils avaient été d’abord les vainqueurs. Sur ces Khalou, restes des Sémites dans le Delta, voir A. Mariette, Note sur les Baschmourites et les Biamites, dans les Mélanges d’archéologie égyptienne et assyrienne, Paris, 1873, p. 91-93 ; Deuxième lettre de M. Mariette à M. de Rougé sur les fouilles de Tanis, dans la Revue archéologique, mai 1862, p. 297-304.

L’emplacement de Tanis, devenu aujourd’hui une plaine sablonneuse, est couvert, dit Brugsch, L’Eœode et les monuments égyptiens, 1870, p. 19-20, « de ruines gigantesques, de colonnes, de piliers, d’obélisques, de sphinx, de stèles et de pierres de construction ; tous ces débris taillés dans la matière la plus dure du granit de Syène représentent la position de cette ville de Tanis à laquelle les textes égyptiens et les auteurs classiques s’accordent à donner Fépithète d’une grande et splendide ville en Egypte (fig. 444). Selon les inscriptions géographiques, les Égyptiens ont donné à.cette

cienne. Les monuments égyptiens nous apprennent qu’elle fut embellie par les pharaons de la XII » et de la XIII" dynastie. G. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, 4e édit., 1886, p. 100, 122, 124. Elle devint la capitale des rois pasteurs, qui se plurent à l’orner, et c’est sous l’un d’eux que Joseph devint premier ministre et que Jacob et sa famille s’établirent dans le Delta, dans la terre de G-essen. Les Hyksos furent vaincus par le pharaon indigène, Ahmès, et Tanis tomba en ruines. Mariette, Notice des monuments, p. 272-273. Ramsès II la restaura et en fit un de ses séjours préférés. Mariette, Lettres sur les fouilles de Tanis, dans la Revue archéologique, 1860, t. iv, p. 97 sq. Pour les campagnes des Égyptiens en Asie, la grande route qui les conduisait en pays ennemi partait de ce point et c’est là que les pharaons concentraient leur armée pour se mettre en marche vers l’Orient. H. Brugsch, La sortie des Hébreux d’Egypte, p. 1920. Ramsès II résidait probablement à Tanis au moment de la naissance de Moïse ; son fils et successeur y habitait certainement lorsque Moïse vint l’y forcer par les plaies d’Egypte de permettre aux Israélites de se rendre au SinaL. Ni la Genèse ni l’Exode ne nomment