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    1. TAMBOUR##

TAMBOUR, TAMBOURIN

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les secousses données à l’instrument, produisent un composé du battement sourd de la peau et du tintement métallique des sonnailles (fig. 439). Exceptionnellement, un second disque de peau recouvre l’autre côté du châssis.

Le tambourin est tenu de la main gauche devant la poitrine ; on le tapote avec les doigts de la main droite, et aussi de la main gauche quelquefois. On varie les sons en frappant tantôt au milieu du disque de peau, où la résonnance est plus pleine, tantôt plus ou moins près de la circonférence, pour rendre le son plus aigu et plus maigre. Les chanteuses et les danseuses orientales s’accompagnent elles-mêmes avec le tambourin, qu’elles agitent au-dessus de l’épaule et au-dessus de la tête, en le secouant et en le frappant avec les mains. Le cerceau du tambourin, diversement orné, se fait en

-_ Egyptienne moderne jouant du tambourin

bois très léger. Il mesure 0, 05 centimètres environ de hauteur, sur 0, 20 à 0, 25 de diamètre. 5

Les monuments égyptiens mettent le plus souvent le tambourin aux mains des femmes, comme le sistre et les castagnettes, et la Bible confirme cet usage, comme le montreront les textes ci-après ; tel est l’usage actuel en Orient. Cependant en Assyrie, même en Egypte, et dans l’Orient moderne, les hommes battent aussi du tambourin dans les marches religieuses ou militaires et dans les concerts musicaux. Voir fig. 381. t. iv, col. 1349, le dixième musicien.

Le mot hébreu fôf ( « frapper », « tapoter », cf. ^ni), qui désigne le tambourin, répond à l’arabe ^l>, du/f, nom sous lequel sont comprises différentes sortes de tambourins, notamment le petit tambourin de concert appelé Jj., riqq, et le, Uà, (dr, « cerceau », surtout

employé dans les harems. Le type de ces instruments et ses procédés de percussion se retrouvent exactement dans l’usage du tambour de basque, Yaduffa espagnole, dont le nom n’est autre que le duff arabe. Le tambour de basque se joue de même dans tous les pays méditerranéens. Anciennement, les Grecs l’attribuaient aux Bacchantes et aux prêtresses de Cybèle. L’Orient possède d’autres sortes de tambourins,

dont le principal, darabukkék, est fait d’une sorte d’entonnoir en bois, d’un vase à long col en terre cuite, d’une courge, qui porte’une peau tendue sur la partie la plus évasée. L’extrémité allongée formant le manche se tient sous le bras gauche. Cet instrument est aussi soutenu par une courroie passant sur le cou. On le frappe avec les doigts. Les sons sourds mais nets s’entendent de très loin et rythment fortement la danse et le vers. Le même type d’instrument existe en Perse, avec son nom modifié de danibeqe. On le fait de bois léger et on le soutient à l’aide d’une courroie. Les Persans emploient aussi pour la musique de chambre le tambourin en forme de cerceau, de bois de saule, très plat, garni d’anneaux de métal ; et, dans la musique populaire, le tabele de bois dur en forme de cône tronqué, joué avec deux baguettes. V. Advielle, La musique chez les Persans en 1885, Paris, 1885, p. 13, 14.

L’extension des formes du tambourin a produit en

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440. — Tambour égyptien. Musée du Louvre.

Orient diverses formes de tambours. Citons le bendir, grand tambour arabe, du diamètre de m 40 et dont le cercle est aussi garni de lamelles de métal et la peau soutenue à l’intérieur par cinq cordes de boyau pour renforcer la vibration ; le tabb, dont il existe deux variétés, le tabb égyptien et le tabb damasquin ou syrien, monté en cuivre et garni de parchemin. Il s’emploie dans les réjouissances et spécialement dans les processions de derviches. En Perse, le dohol, tambour de grande dimension, se fait de même en cuivre ou en terre cuite. Il est de forme arrondie. Enfin la naqqara arabe, nagere persane, est un double tambour demi-sphérique, en cuivre, mais aussi en bois ou en terre. L’une des deux parties est plus petite que l’autre. L’exécutant les frappe alternativement ou conjointement, au moyen de baguettes. Ces types de grande dimension ont obligé en effet les exécutants à substituer au mode primitif de percussion manuelle l’emploi d’une, puis de deux baguettes de bois ou même de métal, ou encore d’un os de bœuf rembourré.

Les anciens Égyptiens avaient aussi le tambour militaire, en forme de cylindre ou de tonneau, garni de peau sur les deux surfaces (fig. 440). On le portait horizontalement à la hauteur de la ceinture et soutenu par une courroie passant sur la nuque ; le musicien frappait à coups de poing à droite et à gauche. Voir fig. 441. Lors-