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1981
1982
TAMARIS — TAMBOUR


montre que le mot hébreu’êsél est apparenté à l’arabe , Jof, athal, ou plutôt asal (le th étant prononcé s (z) par les Syriens et. les Égyptiens) et c’est le nom du tamaris. Le rapprochement s’impose également avec l’hiéroglyphe I I, aser, asri, nom égyptien du tamaris,

oci en copte. C’est, dit Ibn Beïthar, Traité des simples, dans Notices et extraits des manuscrits de laBiblioth. nationale, t. xxiii, Paris, 1877, p. 25, un arbre de grande taille et étalé (fig. 438), ayant un bois et des rameaux verts avec des reflets rouges. Sa feuille ressemble au tharfa (Tamaris nilotica). Mais Vaser égyptien, outre le Tamaris articulata, comprenait sans doute plusieurs autres espèces : on en trouve maintenant huit en Egypte. Les débris de la plante recueillis dans les tombeaux, les inscriptions hiéroglyphiques comme celle du scribe Ana (XVIIIe dynastie) ou celle de Knoumhotep (XII « dynastie), "Lepsius, .Denft » âte>-, Abth. ii, pi. 124,

sudation d’une espèce de tamaris. Voir t. iv, col. 659661. Le latin myrica signifie le tamaris, et par extension la bruyère : c’est dans ce dernier sens qu’il faut entendre la Vulgale dans Jer., xvil, 6, et xlviii, 6 (t. i, col. 1955).

Voir Prosper Alpin, De plantis JEgypti, Leyde, 1735, t. ii, p. 18 ; E. F. C. Rosenmùller, Handbuch der biblischen Alterthumskun.de, Leipzig, 1830, Th. IV, p. 244 ; Fr. Wœnig, Die P/lanzen im alten Aegypten, 1886, Leipzig, in-12, p. 341 ; V. Loret, Flore pharaonique, 2e édit., Paris, 1892, p. 79 ; H. B. Tristram, The natural history of the Bible, 8e édit., Londres, 1889, p. 356. E. Levesque.

    1. TAMBOUR##

TAMBOUR, TAMBOURIN (hébreu : 0f ; Septante : xiijiitavov ; ’Vulgate ; lympanum), instrument de percussion formé d’une peau tendue sur un châssis et que l’on frappe avec les doigts pour obtenir un bruit

Le tamaris.

prouvent qu’à des époques reculées le tamaris existait en Egypte et y était cultivé. La Palestine et la Syrie comptent à peu près le même nombre d’espèces : et il en est qui atteignent des proportions considérables, trois à quatre mètres de circonférence, et douze à quinze mètres de hauteur.

Si Abraham planta un arbre près du puits de Bersabée, c’est, reconnaît-on généralement, en témoignage que ce puits était sa propriété. Mais pourquoi choisit-il le tamaris ? C’est, dit-on, parce qu’il n’y a guère d’autre espèce d’arbre qui puisse croître dans ces régions. Peut-être aussi attachait-on dans les traditions du pays une vertu spéciale au tamaris. « J’ai souvent entendu dire aux vieux fellahin, raconte M. Clermont-Ganneau, dans la Revue critique, Paris, 1879, p. 182-183, que lorsqu’on voulait fixer à jamais une limite contestée, on creusait après accord une fosse dans laquelle on enterrait des coquilles d’oeufs et du charbon et à côté l’on plantait un tamaris (arbre de longue vie), c’est-à-dire l’arbre même planté par Abraham. » Chez les Egyptiens le tamaris passait pour un arbre sacré : il en était sans doute de même dans le pays de Chanaan : de là, la coutume d’enterrer aux pieds d’un tamaris (comme on le faisait pour le chêne, Gen., xxxv, 8, ou pour le térébinthe). C’est encore la coutume de faire reposer les santons près d’un arbre sacré.

Certains auteurs ont voulu voir la manne dans l’ex rythmé, propre à marquer les mouvements de la danse et la mesure des chants.

I. Description. — L’archéologie égyptienne nous fournit de nombreuses représentations d’un type de tambourin carré ou rectangulaire, dont le châssis est déformé, sous l’effet de la traction de la peau tendue, par la courbure des bords vers l’intérieur et par les angles terminés en pointe. Voir Danse, t. ii, fig. 474, col. 1287. Tel était vraisemblablement l’instrument que la Bible met aux mains deMarie et des femmes d’Israël après le passage de la mer Rouge. Exod., xv, 20. Ce tambourin carré est demeuré en usage chez les tribus sahariennes. Salvador Daniel, La musique arabe, Alger, 1879, p. 69. Il semble avoir disparu du reste de l’Orient ; cependant il a existé jadis en Syrie, comme l’indique le nom de

JL^_ » ^J, « carré », dans la version syriaque. Exod., xv, 20 ;

Judith, iii, 7. Mais le tambourin syrien, adopté sans doute par les Hébreux après leur entrée en Palestine, était de forme circulaire, tel qu’on le trouve dans tout le reste de l’Asie dès une haute antiquité. Dans l’Orient moderne, le cercle de bois formant le châssis de l’instrument, est recouvert d’une peau corroyée de chèvre, de gazelle ou d’antilope, qu’on assujettit par une ligature ou un collage. Des rondelles légères en métal, engagées dans les irous du cerceau et mises en vibration par la percussion sur la peau tendue ou par