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TABLE ETHNOGRAPHIQUE DE LA GENÈSE — TAILLE


II. Moïse énumère les descendants des trois fils de Noé, Sem, Cham et Japhet, et les pays qu’ils occupèrent. Il commence par les Chamites. — 1° Chamites. — Ce furent les premiers hommes qui, après le déluge » s’éloignèrent du centre commun. La Genèse nomme quatre fils de Cham : — 1. Chus, dont les descendants s’établirent depuis Babylone jusqu’à l’Ethiopie en traversant l’Arabie. Voir Chus 1, t. ii, col. 743-746. — 2° Mesraïm dont les fils peuplèrent l’Egypte. VoirMESraïm, t. iv, col. 1028. — 3. Phuth, t. v, col. 341, peupla les côtes septentrionales de l’Afrique. — 4. Chanaan habita la contrée à laquelle il donna son nom et qu’ont rendue célèbre les Phéniciens et les diverses peuplades dont le nom revient si souvent dans l’histoire de l’Ancien Testament ; elles occupèrent le pays situé entre la Méditerranée et la mer Morte avant l’établissement des Hébreux dans la Terre Promise. Voir Chananéen 1, t. ii, col. 539.

2° Sémites. — La postérité de Sem occupa les pays qui s’étendent entre la mer Méditerranée et l’Océan indien, d’une part, et de l’autre depuis l’extrémité nordest de la Lydie jusqu’à la péninsule arabique : Aram s’établit en Syrie et lui donna son nom sémitique ; Arphaxad peupla la Mésopotamie ; Assur, l’Assyrie ; Élam, l’Élymaïde, qui devint plus tard une province persane ; Jectan, l’Arabie. Voir ces différents noms.

3°Japhétites. — De Japhet sortirent : 1. Gomer, père des races kymris ou cettes, qui s’étaient d’abord établies au nord duPont-Euxin, puis au midi de cette mer, Hérodote, iv, 11-13 ; 2. Magog, des races scythiques et teutoniques ; 3. Madaï, des races iraniennes : Bactriens, Mèdes et Perses ; 4. Javan, d’Élisa, Tharsis, Céthim ; Dodanim, des races pélasgiques, hellènes, italiotes, etc. ; 5. Thubal des Thabuliens, Ibères ; 6. Mosoch des Cappadociens ; 7. Thiras d’une partie des races scythes et slaves. Voir Japheth 1, t. iii, col. 1125.

III. « Moïse, en exposant la filiation des peuples, dit la Civiltà cattolica, 15 février 1879, p. 436-437, se borne à une seule des grandes races humaines, à celle qui tient indubitablement le premier rang et l’emporte sur toutes lesautres, c’est-à-direla race blanche ; il ne dit rien des trois races inférieures, la jaune, la rouge et la noire, qui sont pourtant une partie de l’espèce humaine. …Le but de Moïse ne fut pas de décrire l’origine de tous les peuples qui composent l’humanité, mais seulement de ceux que connaissait le peuple hébreu ou qu’il lui importail le plus de connaître. De ce nombre furent naturellement exclus ceux de l’extrême Orient asiatique, comme les Chinois, les Mongols, etc. (race jaune) ; ceux de l’Amérique, alors inconnue (race rouge), et ceux du Grand Océan, Papouans, Mélanésiens, etc. (race nègre océanique). : les Hébreux ne les connaissaient pas et ils n’avaient nul besoin de les connaître. Quant aux nègres de l’Afrique intérieure, les Hébreux, qui avaient demeuré en Egypte, les connaissaient certainement, car [ils étaient nombreux dans ce pays]… Moïse ne parle point d’eux, peut-être parce qu’ils avaient toujours été… étrangers à l’histoire du peuple hébreu. » Voir Nègres, t. iv, col. 1561.

Quant à l’origine de ces races, rien n’empêche de croire qu’elles proviennent d’autres descendants de Noé. Ce patriarche, après le déluge eut d’autres enfants que Sem, Cham et Japhet et ces derniers eurent aussi des fils dont la Genèse ne nous a pas transmis les noms. Elle dit expressément, xi, 11, que Sem « engendra des fils et des filles » dont elle ne nous fait pas connaître les noms. L’analogie porte à croire qu’elle ne nous a pas fait connaître non plus tous les enfants de Cham et de Japhet et tous leurs petits-fils, lesquels durent donner naissance à des familles et à des peuples qui vécurent dans un isolement complet des autres et demeurèrent ainsi séparés de l’histoire des Hébreux.

Voir S. Bochart, Phaleg sou de dispersione genlium,

in-f°, Cæn, 1646 ; Knobel, Die Vôlkertafel der Genesis, in-8°, Giessen, 1850 ; E. F. K. Rosenmûller. Handbuch der biblischen Alterthumskun.de, 4 in-8°, Leipzig, 18231830 ; C. von Lengerke, Kenaan, in-8°, Kœnigsberg, 1844 ; E. de Ujfalvy, Aperçu général sur les migrations des peuples, in-8°, Paris, 1873 ; Fr. Lenormant, Les origines de l’histoire d’après la Bible (inachevé), t. ii, in-8°, Paris, 1882 ; H. Sayce, The liaces of the Uld Testament, in-16, Londres, 1891.

    1. TABRÉMON##

TABRÉMON (hébreu : Tabrimmôn ; Septante : Taëepend), fi’s d’Hézion et père de Bénadad I er, roi de Damas. III Reg., xv, 18. Voir Remmon 3, col. 1036 ; Damas, t. ii, col. 1225. Il n’est nommé dans l’Écriture que comme père de Bénadad.

    1. TADMOR##

TADMOR, nom hébreu, Tadmôr, de la ville de Palmyre. Voir Palmyre, t. iv, col. 2070.

    1. TAHAS##

TAHAS (hébreu : Tafras ; Septante : Tox<5 ?), le troisièmedes quatre fils qu’eut Nachor, frère d’Abraham, de Roma, sa femme de second rang. Gen., xxii, 24. Tahas en hébreu désigne le dugong. Voir Dugong, t. ii, col. 1510.

    1. TAHKEMÔNI##

TAHKEMÔNI, Thahkemônîte, mot hébreu sans article, qualificatif de Jesbaam, dans le passage altéré de II Sam. (Reg.), xxiii, 8. Voir Jesbaam, t. iii, col. 1398. Il faut probablement lire Hachamoni, hé au lieu de thav, comme ! Par., xi, 11, « fils de Hachamoni ». Cf. Josèphe, Ant. jud., VII, xii, 4.

    1. TAHTIM HODSI##

TAHTIM HODSI (Septante :-yr| ©a<ja<ràiv iî io-civ’ASaaai ; Vulgate : in terram inferiorem Hodsi), passage probablement altéré, II Sam. (Reg.), xxiv, 6. Joab passa dans cette localité, quand il fitle recensement du peuple sous le règne de David. Elle était située entre le pays de Galaad et Dan-Yaan ou Dan-la-Silvestre. On a fait toute sorte d’hypothèses pour restituer le texte’primitif. On peut supposer qu’il faut corriger Cédés des Héthéens. Voir CÉDÉS 2, t. ii, col. 369.

1. TAILLE (hébreu : niidddh, qômâh ; Septante : t|A(xcoc, [léyEOo ; , O’^oç ; Vulgate : statura, altitude), dimension en hauteur du corps d’un homme. — Sur les géants antérieurs au déluge, Bar., iii, 26, voir Géants, t. iii, col. 135. Quand les explorateurs israélites furent envoyés en Chanaan, ils remarquèrent la haute taille des habitants du pays. Num., xiii, 33 ; Deut., i, 28. Saül était de haute taille ; ses concitoyens ne lui venaient qu’à l’épaule. I Reg., x, 23, 24. Éliab, fils d’Isaï, était également remarquable par sa taille. I Reg., xvi, 7. Samuel crut tout d’abord que, pour cette raison, il était l’élu de Dieu. Chez les anciens, on aimait assez que le souverain fût d’une taille avantageuse. Cf. Hérodote, iii, 20 ; vii, 187. Banaïas, un des héros de David, tua un Égyptien qui avait cinq coudées de haut. IPar., xi, 23. Goliath était encore plus grand ; sa taille atteignait six coudées et une palme. I Reg., xvii, 4. L’Épouse du Cantique, vii, 7, ressemblait au palmier par sa taille. Ici la comparaison ne porte évidemment pas sur la hauteur, mais sur la grâce et l’élégance delà stature. Les Sabéens avaient une haute taille. Is., xlv, 14. Ézéchiel, viii, 18, parle d’oreillers faits pour les têtes de toute taille, c’est-à-dire d’accommodements ménagés pour les hommes de toute condition. — Il est parfois question de la taille des arbres, Is., x, 33 ; xxxvii, 24 ; Ezech., xix, 11, des statues, Dan., ii, 31, et d’objets divers. Gen., vi, 15 ; Exod., xxv, 10, 23 ; Ezech., i, 18 ; etc. — Zachée était petit de taille. Luc, xix, 3. Notre-Seigneur dit que personne, avec toute son industrie, ne peut ajouter une coudée à sa taille. Matth., vi, 27 ; Luc, xii, 25. Le mot grec