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1967
1968
TABITHE — TABLE


— Tabithe était « disciple », c’est-à-dire chrétienne, en grec, i.a^-f]Tpix, mot employé au féminin dans ce seul passage du Nouveau Testament. Elle devait avoir une certaine aisance, car elle consacrait son temps à faire des aumônes et de bonnes œuvres, et à confectionner des tuniques et des vêtements pour les veuves. Étant venue à mourir, pendant que saint Pierre était non loin à Lydda, les disciples lui envoyèrent deux hommes pour le prier de venir à Joppé. Il trouva Tabithe morte dans l’ÛTcepùov, cœnaculum, ou partie supérieure de la maison. Voir Maison, t. iv, col. 590, et fig. 182, col. 591. Les veuves qu’elle secourait supplièrent l’Apôtre de lui rendre la vie. Saint Pierre, touché de leurs supplications, se mit à genoux pour prier, et ayant fait sortir tout le monde, il dit à la défunte, à l’exemple de Notre-Seigneur ressuscitant la fille de Jaïre : « Tabithe, lèvetoi. » Elle ouvrit alors les yeux et s’assit, et l’Apôtre lui donnant la main la releva et « ayant appelé les saints et les veuves, » il la leur rendit vivante. Ce miracle fit grand bruit et fut connu de tous à Joppé, où il produisit beaucoup de conversions. Act., ix, 36-43..

1. TABLE (hébreu : Sulhân ; Septante : xpotiteÇa ; Vulgate : mensa), meuble composé d’un plan solide

435. — Table des pains de proposition. Arc de triomphe de Titus. Rome.

fixé horizontalement sur des pieds verticaux, et servant à poser des aliments ou d’autres objets.

1. Tables liturgiques. — 1° Table des pains de proposition. — Moïse eut ordre de faire fabriquer une table de bois d’acacia, longue de deux coudées (l m 50), large d’une coudée (0 m 525) et haute d’une coudée et demie (0 m 79). Elle fut revêtue d’or avec une guirlande d’or tout autour. De plus, un châssis haut d’une palme (0 m 262), entouré lui-même d’une guirlande d’or, s’élevait au-dessus. Quatre anneaux d’or, fixés aux quatre coins de la table, permettaient de passer des barres pour la transporter. Exod., xxv, 23-30 ; xxxi, 8 ; xxxv, 13 ; xxxvii, 10-16 ; xxxix, 35. Cette table fut consacrée par une onction, Exod., xxx, 27, et placée dans le sanctuaire, en avant du voile qui cachait l’Arche. Exod., xxvi, 35 ; xl, 4, 20, 22 ; Hebr., ix, 2. On y mettait chaque semaine les pains de proposition. Lev., xxiv, 6. Voir Pain, t. iv, col. 1957, et fig. 514, col. 1958. Les lévites étaient préposés à la garde de cette table, Num., m, 31, et chargés de l’envelopper avant de la transporter. Num., iv, 7. — Salomon fit exécuter pour le Temple une nouvelle table toute en or, III Eeg., vii, 48, afin d’y placer les pains de proposition. II Par., rv, 19 ; xiii, 11. — Sous Achaz, les ustensiles du Temple furent profanés par le culte idolâtrique ; Ézéchias fit purifier l’autel, la table de proposition et les autres objets sacrés. II Par., xxix, 18. — Il fallut

fabriquer une nouvelle table de proposition pour le second Temple. Antiochus Ëpiphane l’enleva. I Mach., I, 23. Après avoir’repris Jérusalem, Judas Machabée’en fit une autre. I Mach., iv, 47, 51. Celle qui servait au moment de la ruine du Temple fut emportée par les Romains. Elle estreprésentée sur l’arc de Titus (fig. 435).

— 2° Tables d’immolation. — Salomon fit fabriquer, sans doute pour cet usage, des tables d’or et d’argent, au nombre de dix, placées cinq à droite et cinq à gauche. I Par., xxviii, 16 ; II Par., IV, 8. Ézéchiel, XL, 39-42, suppose dans son Temple douze tables sur lesquelles on immolait les victimes destinées aux divers sacrifices, et, en outre, quatre tables de pierre pour y déposer les instruments servant aux immolations. Le prophète semble aussi ne faire qu’un de la table de proposition et de l’autel des parfums. Ezech., xli, 22 ; xliv, 16. Malachie, i, 7, 12, appelle également l’autel la « table de Jéhovah », qui ne fournissait aux prêtres qu’une chétive nourriture, quand les animaux qu’on y apportait étaient estropiés ou malades. — 3° Tables iclolâtriques. — Isaïe, lxi, 11, reproche aux Israélites les repas sacrés qu’ils faisaient à la table des idoles Gad et le Destin. Daniel, xiv, 12-20, raconte qu’il y avait dans le temple de Bel une table sur laquelle on plaçait chaque soir les aliments destinés au dieu, mais que, par une ouverture pratiquée sous la table, les prêtres venaient la nuit pour enlever tout ce qui avait été offert et le manger eux-mêmes. Saint Paul dit que manger les victimes offertes aux idoles, dans certaines conditions, c’est prendre part à « la table des démons », à laquelle il oppose la « table du Seigneur », où l’on participe à la nourriture eucharistique. I Cor., xi, 20, 21. 2. Tables des repas. — 1° La table du roi. — Il est parlé de la table de Saùl, I Reg., xx, 29, 34, et surtout de la table de Salomon, célèbre par sa magnificence. III Reg., iv, 27 ; x, 5 ; II Par., ix, 4. Daniel était admis à la table de Cyrus. Dan., xiv, 1. Cependant, « manger à la table du roi » veut souvent dire seulement que l’on est nourri à ses frais. On voit ainsi admettre Miphiboseth à la table de David, II Reg., ix, 7-13 ; xix, 28 ; les fils de Berzellaï à la table de Salomon, 1Il Reg., ii, 7, ainsi que les courtisans, III Reg., IV, 27 ; les prophètes de Baal à la table de Jézabel, III Reg., xviii, 19 ; les 150 notables à la table de Néhémie. II Esd., v, 17. Daniel, i, 8, refusa de se souiller en acceptant les mets de la table du roi. Voir des tables royales assyriennes, t. ii, fig. 650, col. 2215 ; t. iv, fig. 97, col. 289. - 2° Les tables ordinaires. — Seules, les personnes aisées se servaient d’une table pour prendre leur repas. Esth., xiv, 17 ; Luc, xvi, 21 ; etc. Les gens du commun mangeaient simplement assis et sans table, comme en Egypte, voir t. ii, fig. 649, col. 2213, ou même en se servant du boisseau renversé comme de table où ils posaient le plat. Par considération pour Elisée, la Sunamite mit une table dans la chambre qu’elle lui prépara. IV Reg., iv, 10 ; cf. III Reg., xiii, 20. Pour les repas, on dressait la table, Is., xxi, 5, ou on la faisait dresser par celui qu’on regardait comme un obligé. Eccli., xxix, 33. On la chargeait parfois de mets succulents. Job, xxxvi, 16. Les miettes qui tombaient sous la table, c’est-à-dire les reliefs, étaient pour les chiens, Matth., xv, 27 ; Marc, vii, 28, ou pour les gens que Ton méprisait. Jud., i, 17. Encore ces derniers ne les obtenaient-ils pas toujours. Luc, xvi, 21. Aussi n’était-ce pas vivre que d’avoir à jeter des yeux d’envie sur la table des autres. Eccli., xl, 3. Il était recommandé de bien se tenir à une table copieusement servie. Eccli., xxxi, 12. Les fils de la famille prenaient place à table autour du père. Ps. cxxviii (cxxvii), 3. Sur le placement des convives, voir Lit, t. iv, col. 291 ; Place d’honneur, t. v, col. 446. Les amis étaient joyeux à table, Act., xvi, 34 ; mais à table prenaient quelquefois place l’avare qui trouvait moyen d’y avoir faim, Eccli.,