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TABERNACLE


était déposé le témoignage de la volonté divine, formulée sur les tables du Décalogue ; là le Seigneur intimait à Moïse les ordres que devaient exécuter les enfants d’Israël. Exod., xxv, 21-22. La présence du tabernacle au milieu de leur camp rappelait donc sans cesse aux Israélites les droits de Jéhovah, sa puissance souveraine et l’obéissance qu’ils lui devaient. — 4° Les nombres 3, 4, 7, 10, qui interviennent fréquemment dans la description du tabernacle et de son mobilier, avaient leur signification mystique. Voir Nombres, t. iv, col. 1688. Chaque objet cachait aussi un sens symbolique. Voir Arche d’alliance,

même le Nouveau, qui contient la vérité dans le Saint des saints. S. Augustin, In Heptat., ii, 112, t. xxxiv, col. 635. Pour S. Jérôme, Epist., lxiv, 9, le parvis et le Seigneur figuraient le monde présent, et le Saint des saints, le ciel. Cl. Hebr., viii, 2 ; ix.ll ; Apoc, xiii, 6 ; xv, 5 ; xxi, 3 ; S. Thomas, Sum. tkeol., I a II », q. cil, a. 4, ad 4 am. On peut aussi trouver dans le parvis l’image de l’ancienne Loi, dans le Saint celle de l'Église militante et dans le Saint des saints celle de l'Église triomphante. Le tabernacle, prototype du Temple, Sap., IX 8, est également celui des églises chrétiennes, avec leur

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434. — Le temple d’Edfou. D après Maspero, L’arohéologie égyptienne, 1887, p. 73.

1. 1, col. 918 ; Propitiatoire, t. v, col. 747 ; Chandelier, t. ii, col. 545 ; Encens, col. 1773 ; Pain, t. iv, col. 1957 ; Parfum, col. 2164 ; Voile. Le tabernacle tout entier pouvait encore symboliser l’univers, par lequel Dieu se révèle lui-même et dans lequel il se choisit une demeure pour habiter au milieu des hommes et travailler à leur salut. Cf. Bilhr, Symbolik des mosaischen Cultus, Heidelberg, 1837, t. î, p. 75-91. — 5° Le tabernacle était appelé « Saint » et « Saint des saints », non seulement à cause de la présence de Jéhovah qui daignait s’y manifester par son action surnaturelle, mais encore à cause de sa valeur typique par rapport aux réalités du Nouveau Testament. I Cor., x, 6, 11. Il figurait d’abord Jésus-Christ, le Verbe incarné, habitant au milieu de nous, Joa., i, 11, et son humanité, dans laquelle habitait corporellement la plénitude de la divinité. Col., i, 19 ; ii, 9. Cf. S. Thomas, Sum. theol., I a II », q. en, a. 4, ad 6 am ; I Joa., ii, 2 ; Joa., vi, 51 ; viii, 12. — L'Église était aussi figurée par le tabernacle. Le parvis représentait l’Ancien Testament, et le tabernacle

nef, leur chœur et leur sanctuaire. — Enfin, au point de vue moral et ascétique, le parvis, avec son autel des sacrifices et sa cuve aux ablutions, représentait la vie purgative ; le Saint, avec le chandelier, la table des pains et l’autel des parfums, la vie illumina tive ; le Saint des saints, avec l’Arche, la vie unitive. Cf. Zschokke, Historia sacra, p. 110.

IV. Son histoire. — 1° Sa construction. — Au Sinaï, Dieu lui-même ordonna la construction du tabernacle ; il fit même connaître à Moïse les principaux détails de son agencement. Exod., xxvi, 1-37. Les prêtres et les lévites devaient célébrer le culte dans ce sanctuaire portatif. Béséléel et Ooliab furent désignés comme devant exécuter le travail avec compétence. Exod., xxxi. 1-7. — Un grave événement intervint, qui obligea de surseoir à l’exécution. Pendant que Dieu parlait à Moïse sur le Sinaï, les Hébreux adressaient leurs hommages au veau d’or. La colère divine ne s’apaisa que sur les instances de Moïse ; mais une sorte d’excommunication pesa sur le peuple rebelle, au milieu duquel