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BENEDICTION

1582 « bénit », c’est-à-dire salue celui qu il visite, comme Jacob, le pharaon. Gen., xlvii, 7. Cf. II Sam. (Reg.), vi, 20. Le salut est rendu de la même manière. I Sam. (Reg.), xii, 10. Au départ, on fait encore la même chose, soit celui qui part, Gen., xl vii, 10 ; I (III Reg.), viii, 66 ; soit ceux qui restent, Gen., xxiv, 60 (Vulgate : imprecantes prospéra) ; Jos., xxii, 6-7 ; II Sam. (Reg.), xra, 25 ; xix, 40 (Vulgate, 39). — La « bénédiction de Dieu », berâkâh, exprime donc « sa faveur » et les dons, les bienfaits divins qui en sont la conséquence. Gen., xxviii, 4 ; xxxix, 5 ; xux, 25, 26 ; Exod., xxxii, 29 ; Deut., xxxiii, 23 ; Ps. iii, 9 ; xxm (xxrv), 5 ; lxxxiii, 8 (lxxxiv. 7) ; cxxviii (cxxix), 8 ; Prov., x, 6, 22 ; xxviii, 2 ; Is., xix, 24 ; xliv, 3 ; lxv, 8 ; Ezech., xxxiv, 26 ; Joël, ii, 14, etc. — Naturellement « maudire » et « malédiction » sont opposés à « bénir » et « bénédiction », et signifient, le premier « souhaiter du mal », et le second les maux mêmes qui résultent ou peuvent résulter de ces mauvais souhaits. Deut., xxvii, 13-26 ; Jos., viii, 34, etc.

4° De même que Dieu « bénit » les hommes, les hommes qui le représentent sur la terre, cf. Hebr., vii, 7, par l’autorité naturelle, religieuse ou civile dont ils sont revêtus, tels que les pères de famille, les prêtres, les rois, « bénissent » leurs enfants, leurs frères ou leurs sujets au nom du Seigneur. Cf. Ps. cxxviii, 8. — 1. C’est ainsi qu’Isaac « bénit » Jacob, Gen., xxviii, 4, 7, 10, 27 ; xxvii, 3-4, et que Jacob bénit à son tour ses enfants, Gen., xlviii, 9 ; xlix, 26, sur son lit de mort. Moïse bénit également les tribus d’Israël avant de monter sur le mont Nébo pour y rendre son àme à Dieu. Deut., xxxiii, 1. Ces bénédictions des patriarches sont en même temps des prophéties de ce qui devait arriver à leurs descendants. — 2. Le prêtre bénit le peuple au nom du Seigneur, en se servant de la formule que Dieu lui-même a prescrite à Moïse : « Jéhovah parla à Moïse, disant : Ordonne à Aaron et à ses fils : Vous bénirez ainsi les enfants d’Israël et vous direz : Que Jéhovah te bénisse et qu’il te garde ! Que Jéhovah te montre son visage [te regarde avec bienveillance] ! Qu’il ait pitié de toi ! Que Jéhovah tourne vers toi son visage et qu’il te donne la paix ! — C’est ainsi qu’ils invoqueront mon nom sur les enfants d’Israël, et je les bénirai. » Num., vi, 22-27. Cf. Lev., ix, 22-23 ; I Reg., ii, 20 ; I Par., xxiii, 13 ; II Par., xxx, 27 ; Eccli., xxxvi, 19 ; Luc, I, 21. La bénédiction sacerdotale se compose de trois supplications dans chacune desquelles le nom de Jéhovah est expressément invoqué. Elles renferment, dans le texte original : la première, trois mots ; la seconde, cinq, et la troisième, sept. La bénédiction de Jéhovah doit ainsi assurer à l’homme : 4° la protection, 2° la bienveillance divine, 3° la paix, qui est comme le résumé de tous les biens, dont elle permet de jouir tranquillement. Ces quelques paroles, qui rappellent si bien à l’homme sa dépendance envers son Créateur, sont comme le germe fécond d’où sont sorties toutes les bénédictions de la liturgie chrétienne. Cf. Constit. apost., Il, 57, Patr. gr., t. i, col. 757. Elles sont d’autant plus dignes de remarque, que le monde païen, avant et après Jésus-Christ, n’a rien qui puisse leur être comparé ; il avait des souhaits, des salutations solennelles, des consécrations ; il avait même l’opposé de la bénédiction, c’est-à-dire la malédiction et l’imprécation, mais il n’a jamais connu cette bénédiction elle-même donnée au nom de Dieu. — 3. Salomon bénit le peuple au nom de Dieu, lors de la dédicace du temple, III Reg., viii, 14-15, 55-61 ; Ralaam bénit aussi Israël sur l’ordre du Seigneur. Num., xxiii, 11, cꝟ. 20 ; xxiv, 1.

5° Dans un petit nombre de passages de l’Écriture, « bénir », d’après l’explication la plus commune, s’emploie par euphémisme dans l’acception de « maudire Dieu, l’offenser, blasphémer ». Job, i, 5, 11 ; i, 5, et probablement aussi, ii, 9 ; I (III) Reg., xxi, 10 ; Ps. x, 3 (hébreu).

IL Dans le Nouveau Testament. — 1° Le mot eùXoYeïv, qui correspond dans le Nouveau Testament au mot bêrêk de l’Ancien, et qui est aussi rendu dans la Vulgate par benedicere, Luc, i, 42, etc., signifie dans le grec clas sique.* parler en bien de quelqu’un ou de quelque chose, louer ». Dans la langue des Apôtres, il a le même sens que bêrêk. Les Septante s’étaient déjà servis de ce mot pour traduire cette expression hébraïque ; de même, Phi-Ion. EùXoyeïv, choisi parce qu’il signifiait « louer », comme bêrêk, a pris ainsi un sens nouveau dans les livres de l’Écriture. Il veut dire « louer » Dieu, conformément à sa signification grecque, comme le bêrêk hébreu, Luc, i, 64, 68 ; ii, 28 ; xxiv, 53 ; Jac., iii, 9. Il veut dire de plus, dans une acception purement biblique, inconnue aux auteurs classiques, « souhaiter que Dieu fasse du bien, bénisse quelqu’un ». Matth., v, 44 ; Luc, ii, 34 ; vi, 28 ; Rom., xii, 14 ; I Cor., iv, 12 ; xiv, 16 ; 1 Petr., iii, 9. Jésus-Christ a apporté sur

483.

Jésus bénissant un démoniaque.

Sarcophage de Vérone.

la terre toutes les bénédictions de son Père, Act., iii, 26, EÙXoyÉa, Rom., xv, 29 ; Eph., i, 3 ; I Petr., iii, 9 ; il bénit les enfants (Ti’jXôyei), Marc, x, 16 ; ses Apôtres, Luc, xxiv, 50, 51, et par sa bénédiction il multiplie miraculeusement les pains et les poissons, Matth., xiv, 19 ; Marc, vi, 41 ; vin, 7. Cf. Matth., xxvi, 26 ; Marc, xiv, 22 ; I Cor., x, 16 ; Luc, xiv, 30.

2° Le mot e-jXoyta (Vulgate : benedictio), que les Septante avaient aussi employé pour traduire berâkâh, « bénédiction, » a dans le Nouveau Testament tous les sens du mot hébreu dans l’Ancien. — 1. « Louanges » données par les créatures à Dieu ou à Jésus-Chrjst. Apoc, v, 12, 13 ; vu, 12. — 2. Dans une acception exclusivement biblique, il signifie « bienfait » de Dieu, faveur qu’il accorde. Hebr., . VI, 3-7. Il a le sens de « souhaits, de prière pour demander des faveurs et des grâces, de bénédiction patriarcale », Hebr., xii, 17, comme Gen., xxvii, 35 (Septante) ; Jac., ni, 10. Cf. Eccli., iii, 10, 11 ; xxxiv, 27 ; Josèphe, Ant. jud., IV, viii, 44. — 4. Il signifie les « biens » spirituels