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-] SIL

^fT On dit figurément & poétiquement Jlllonner les mets, la planie liquide, les plaines falces, pour dire, naviguer.

Ç3" Dans le même ^yc,fîllùnner le vifage, y faire venir des rides. Sukarejronccinrugis. L’âge lui a_/ ?//o/i«i.’ le front.

La veuve du riche Ferri ,

Dont l’âge a fillonné la face ,

Procède au cinquième mari ,

En dépit du charivari

Dont tout le quartier la menace SenecÉ. «y SILLONNÉ, ÉE. part. Un ch.mp///o«/2ej laboure avec la charrue. Imporcatus , ftrigatus ager. §3" En Botanique on fe fert de ce terme pour exprimer une tige ou une feuille où il y a de petites raies, & ïude au toucher. Stngatum,Jirigofum folium. Feuille JîUonnée.

CCr On le dit de même en Conchyliologie. Coquille Jillonnée. Voyez Sillon.

§Sr On dit figurément un front fillonné j pour dire, ridé. Rugacus , fulcatus rugis. iJn vilage ulé 6i fillonné de rides , fait une mauvaile figure parmi des vifages où le feu de la jeunefic brille. Bell. SILO. Silo ^ Silok. C’étoit anciennement une ville de la Judée , fltuee dans la Tribu d’Ephraim, à deux lieues de Jérulalem , vers le nord. Cette ville fut longtemps le lieu deftiné à l’exercice public de la Religion , parce que l’Arche de Dieu & le Tabernacle y turent depuis le temps de Jolué julqu’a la mort du grand Sacrificateur Hcli. Maty. Silo étoit fur le chemin qui alloit de Béthel à Sichem, & fur une montagne, au midi de la ville de Lebona. On l’appelloit aullî Rama.

SILODUN. f. m. Vieux mot. Les Siloduns étoient des gens exécutans leur vœu. Borel. Solvens votum. SILOË. Nom d’une fontaine qui lortoit du mont de Sien dans Jéruialem , & qui alloit (e rendre au torrent de Cédron. Siloé , Siloah. L’aveugle né , lur les yeux duquel J. C. mit de la boue, fut guéri en fe lavant, félon fes ordres, avec de l’eau de cette fontaine : & l’on dit que les Turcs (e lavent encore de les eaux pourfe guérir du mal d’yeux. Maty.

SILPHE, ou SYLPHE, f. m. Terme de Cabale magique. C’ert le nom que les Cabaliftes donnent aux prétendus génies élémentaires de l’air. Voyez le Comte de Gabalis. Les elprits appelés Silphesj habitent dans l’air, & font jouer les machines desoifeaux. DeVign. Marv.

SILPHIUM. f. m. On fait un grand cas de cette racine en Libye , aux environs de Cyrène , tant à caule de (es propriétés médicinales . que de l’ulage qu’on en failoit dans les ragoûts. Le lue ou la gomme de Cyrène croit tellement eftimé , que les Romains dépofoient dans le trélor public , comme quelque choie de fort rare, tout ce qu’ils en pouvoient acquérir. La coniioiffance du Silphium de Cyrène étoit perdue longtemps avant que l’iine écrivîr. Les Boraniftes modernes croient reconnoître le Silphium de Cyrène dans notre AJfa fœtida. James ne penfe point ainli, parce que Diolcoride dir que le Silphium de Cyrène rend une odeur très-agréable , r, açuv , ce qui ne peut convenir à notre AJfafatida dont l’odeur eft fétide , forte & défagréable. Voyez le grand Diâionnaire de Médecine.

SILPHIRIE. Pays des Silphes, dont nous n’avons point de cartes, mais à leur défaut, on peut confultcr l’Abbé de Villars, qui dans fon Livre du Comte de Gabalis nous a donné une pleine connoiiïance de ces habitans de l’air. .

Des régions de Silphirie,

De ce Je/our aérien ,

Dont ma douce Philofophie ,

^a it bannir la mélancolie ,

^E/7 rimant quelque aimable rien •

Salut ^fiante toujours fleurie j -

Solitude 1 & libre entretien , ’

SIL

A la République chérie ,

Dont une tendre rêverie ,

AI’ a déjà rendu citoyen.

C’eft le commencement de l’Epître des Ombres, p. 4j des Pofciies de M. Grellet, in- 12. 1736. SlLVAlN, ou SYLVAIN, f. m. Dieu fabuleux de l’Ar tiquité, qui prelidoit aux forêts, aux champs & au bctail. Silvanus. Quelques - uns l’ont contondu avec Pan. Les Anciens reconnoilToient trois Silvains. L’un étoit appelé domellique , & c’étoit le même que le Dieu Lar. L’autre , champêtre , ou le Dieu des Bec-I gers , & e’étoit la même choie que Pan ou Faune. Plutarque confond en etfet Silvain avec Pan dans fei Parallèles : mais Virgile, Géorg. L. I , v. io , & Ser-I vins lur cet endroit , les diftinguent. Ovide , Métara. L. I , V. 1 9i , appelle les Silvains , habitans des montagnes. Virgile attribue à Silvain le cyprès, & lui enj met un en main. Ils appellent l’autre , Silvain orien-| tal , &c c’étoit la même choie que Mars , ou le Dieu àcs limites. Dac. C’cft Macrobe & l’Auteur du Liv.l de Agror.fin. qui diftinguent ces trois Silvains. C’é-I toit le troifième qui étoit proprement Silvain, & on| lui attribuoit l’invention des pierres miles en tetre pour fervir de bornes. Ce même Silvain, outre qu’Jl etoit le Mars de la campagne , en étoit aullî iHercu-r le, comme on le peut voir dans Victor & dans Lam-I pridius ; & ce n’eft pas ce Silvain que les Inlcriprionsl antiques diftinguent d’Hercule, Herculi et Silva-| No dans Gruter, p. xlii, 4, j, 6, & SilvanoHer-i cuLi , Grut. f. Lxii, 8. Voyez Caton , de Re Rufi. c. Lxxxiii, & Saumaile fur Solin, p. 414. La commune opinion étoit, au rapport AeServius fur l’Enc’ide, L.J VIII , v. 600 , que Silvain étoit le Dieu du bétail & des campagnes , mais que les habiles gens disoient qu’il étoit le Dieu de la matière -r«« vAi, !, qui est la masse & la lie des élémens, ce qu’il y a de plus grossier dans le feu, dans l’air, l’eau & dans la terre.

Les Anciens croyoient que ce Dieu étoit le 

même que l’Incube , qu’il entroit chez les femmes en couche : c’est pourquoi on leur donnoit des garde & des protefteuts

contre Silvain. Ces protecteurs

étoient deux Déesses & un Dieu , nommés Intercidone, Pilumne & Deverra. Voyez Saint Auguftin,(/el Civ. Dei, L. VI , chap. ix. Chez les Romains il n’y avoit que les hommes qui pussent lui sacrifier. Et d’abord on ne lui offroit que du lait, ensuite on lui sacrifia un cochon. Sa statue le représentoit une main étendue, de laquelle il tenoit un cyprès , parce que c’étoit lui, à ce qu’on croyoit, qui avoit appris à l’élever & à le cultiver.

Les Paylans Romains donnoienti 

le nom de Mars Silvainnn Soleil, & l’adoroient fousl ce nom. Silvanus Mars. Voyez fur ce Dieu, Voftius.j de Idolol. L. II i c. XI 11. Natahs Comes, Myth. L. F, c. X.

Le Dieu Silvain étoit ainfi appelé, patce qu’il pat foit pour le Dieu des forêts qui (ont lur les montagnes, Açjilva qui fignifie proprement ces fortes de forêts , d’où vient que les Silvains palfoient pour desl Dieux montagnards i & Silva venuk du Grec "’^»,1 matière , bois , forêt , en changeant 1 efprit âpre en : comme dansyè.v , de ’ï , & beaucoup d’autres. Com- 1 me les anciennes inicriptions éctivenr toujours Silva- 1 nus , nous croyons qu’il faut orthographier ^îi/i’ain, I & : non pas Sylvain , comme on fait communémeur. Noël le Comte avoue qu’il n’a rien lu de 1 origine du Dieu Silvanus. Cependant il en eft parlé fort au long | dans Probus, lur le premier livre des Gcorgiques de Virgile , & dans Plutarque. Voyez de Méziiiac qui rapporte les propres paroles de ces deux Ecrivains, lelquels ne conviennenr pas entre eux. On en peut néanmoins recueiUir, que le Dieu Silvanus étoit particulier à l’Italie. Auili les Grecs n’en font - ils mention , que lorlqu’ils parlent des choies qui regardent l’Italie.

SILVANO. Nom d’un bourg du Duché de Milan. Silvanum. Il eft lur la petite rivière de Corone, à demilieue de Ion embouchure dans le Pô, iScà truis lieues de Tortone, vers le nord. Maty.