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Les capitaux des banques de prêt sont des économies privées. Ces capitaux n’ont et ne peuvent avoir d’emploi que dans les diverses branches du travail ; on ne peut donc les employer sans-quelles ne soient consommées, et lorsque leur consommation est effectuée, elles ne laissent à leur place que des créances sur les consommateurs créances remboursables à des temps plus eu moins éloignés, que ne peuvent pas représenter des effets de circulation payables à présentation ; d’où il résulte que les banques dé prêt, étant obligées de payer leurs effets à présentation, et n’ayant pour y faire face que des créances à une échéance plus ou moins éloignée, elles sont dans un état permanent de désordre et de faillite. Vainement convaincraient-elles leurs créanciers que ce qui leur est dû à terme surpasse de beaucoup ce qu’elles doivent à présentation, cette conviction serait inutile. Leur solvabilité ne saurait les mettre à couvert de leur impuissance de solder leur dette exigible. Il y a entre le capital qui leur est dû et le capital qu’elles doivent une si grande inégalité, que l’exigibilité de l’un l’emporte sur l’excédant de l’autre. Une expérience constante a confirmé cette doctrine dans tous les temps et dans tous les pays, et cependant on a peu profité de ses leçons. La séduction qu’exerce une circulation de dix millions d’effets, avec cinq millions de capitaux, et l’appât d’un intérêt double du capital