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Ce n’est pas que l’amortissement soit sans inconvéniens, sans excès, sans abus, et qu’il produise toujours l’effet qu’on en attend. On a long-temps méconnu sa nature et ses effets, et maintenant qu’on les connait, il a perdu de son importance, parce qu’il n’a pas opéré les prodiges sur lesquels on, avait compté ; mais ses avantages sont encore assez grands pour lui réconcilier l’opinion de tous ceux qui savent que tout ce qui s’annonce comme un prodige est faux et mensonger, et que les institutions humaines les meilleures sont celles dont les résultats sont plus favorables que contraires, et l’amortissement est sans contredit dans cette catégorie ; mais ce n’est qu’à une condition nécessaire et indispensable.

Il faut que l’amortissement soit pris sur l’excédant du revenu ordinaire, au delà des dépenses ordinaires ; autrement toutes ses opérations sont fictives et ses résultats illusoires.

La raison en est évidente.

Un État, comme un particulier, ne peut éteindre sa dette qu’avec son revenu ; ou par l’aliénation de ses propriétés. Il n’y a pas de troisième moyen de libération ni pour l’un ni pour l’autre.

Un État a rarement des propriétés à vendre ; il ne peut donc se libérer de ce qu’il doit qu’avec son revenu. On a cependant cru pendant long-temps qu’en empruntant 1 pour 100 au delà de l’emprunt, l’un pour 100 employé à l’amortissement éteindrait la dette dans un temps plus