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dent que l’amortissement rachète un dixième de plus que le remboursement.

Mais ce n’est pas là son unique avantage.

Le remboursement effectué, tout est consommé, et après lui il ne reste ni moyen ni espoir d’influer sur le cours de la dette publique, de maintenir sa valeur et d’arrêter sa décadence.

Il n’en est pas de même de l’amortissement : la dette qu’il rachète continue à produire un intérêt, se réunit à lui, se capitalise et grossit le capital par l’intérêt, et l’intérêt par l’amortissement du capital ; d’où il suit que l’amortissement rachète la dette dans une progression géométrique, tandis que le remboursement, ne l’éteint que dans une progression arithmétique.

Indépendamment de cet avantage qu’on peut appeler national, il en est d’autres qui,’ quoique purement moraux, n’en sont pas moins certains ni moins étendus.

Le remboursement peut atteindre le créancier qui ne veut pas être remboursé, et laisser en souffrance celui qui voudrait l’être, ce qui rend la condition du créancier précaire ou fâcheuse, et réagit nécessairement sur la valeur de la dette publique.

L’amortissement offre à cet égard d’autres résultats : comme il n’achète que la dette mise en vente, il n’inquiète point le créancier qui veut la conserver, et favorise celui qui a besoin de la