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vèle-t-il pas les vices du système, et comment peut-il encore avoir des partisans si nombreux et si recommandables ?

Concluons donc que l’agriculture considérée isolément ne produit que des élémens matériels de la richesse ; que ces élémens ne se transforment pas toujours et nécessairement en richesse ; qu’ils ont besoin pour y parvenir du concours de l’industrie et du commerce, et que quand l’œuvre est consommée, on ne peut déterminer dans quelles proportions chacun d’eux y contribue, que par des moyens qu’on trouvera expliqués au mot Valeur.

D’un autre côté, on ne peut pas raisonnablement douter que le terme des productions agricoles d’un pays n’est pas la mesure et la limite de sa richesse, et tout porte à croire que l’agriculture est d’autant moins nécessaire à chaque pays, qu’il fait plus de progrès dans les sciences, les arts et la civilisation, et que ses relations industrielles et commerciales avec les autres peuples sont plus étendues, plus multipliées et plus illimités. La loi fondamentale de la prospérité particulière et générale de tous les peuples est que chacun d’eux ne cultive que les terres dont les produits peuvent dans le marché national soutenir la concurrence des produits de l’agriculture étrangère. Cette doctrine paraîtra sans doute paradoxale à de très-bons esprits ; le temps seul apprendra jusqu’à quel point elle repose sur la vé-