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rale et les mœurs ne commandent pas à tous les pouvoirs de la société de proscrire ou de flétrir de cette espèce de jeu.

Sans doute il faut souhaiter que les hommes soient assez raisonnables pour faire de leur temps et de leurs capitaux un emploi plus utile à la prospérité publique ; car il n’y a là, comme dans tous les jeux, que la ruine du grand nombre et l’élévation de quelque favoris de la fortune. Mais où est la cause du mal ? dans l’excès de la dette publique, qui place tous les États modernes dans une situation critique, les expose à des chances périlleuses et appelle toutes les cupidités à s’associer à leurs désastres et à leurs prospéritès. Peut-on faire cesser la cause du mal ? non. Le torrent ne peut plus être détourné ; il s’est creusé un lit trop profond ; il faut donc souffrir les ravages qu’entrainent sa violence et son impétuosité. Tout ce qu’on peut faire, c’est que d’imprudens ou de coupables ministres n’en aggravent pas encore les calamités, ce qui n’est pas sans exemple dans, l’histoire des finances modernes.

L’agiotage est donc, en dernière analyse, le tort des gouvernemens. Les particuliers ne sont que leurs complices ; mais le tout est il sans aucun avantage pour le crédit public ? C’est ce qu’on verra au mot Dette publique.

AGRICULTURE — L’agriculture est l’art de diriger la fécondité naturelle de la terre,