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et il les quitte quand il ne peut y faire, que des profits ordinaires : Ses profits ou ses pertes n’ont par conséquent aucune proportion régulière avec ceux des autres branches d’affaires établies et bien connues. Un hardi aventurier peut faire une fortune très-considérable par deux ou trois spéculations heureuses ; mais il peut aussi, se ruiner par un petit nombre de revers. C’est seulement dans les places où le commerce est le plus étendu et la correspondance la plus rapide que le spéculateur peut se livrer avec plus de succès à ses vastes spéculations, parce que c’est là qu’il est le plus à portée de connaître les besoins des divers pays et les ressources qui existent pour les satisfaire.

Jusqu’à quel point la spéculation est-elle utile ou contraire aux intérêts de la richesse des peuples ? c’est un point sur lequel la science est encore muette. Ce qui paraît le plus vraisemblable, c’est qu’elle est nécessaire à tous les pays pour les préserver de la spéculation étrangère qui non-seulement les priverait de bénéfices certains, mais leur ferait éprouver des pertes fâcheuses ; cela arrive toutes les fois que la spéculation prévoit les besoins d’un pays, le devance sur les marchés où il peut s’approvisionner, et lui fait subir les dures conditions du monopole. Un gouvernement éclairé doit donc seconder de tout son pouvoir le commerce de spéculation, parce que c’est celui de qui il peut recevoir le plus de secours en paix comme en guerre. Hors ce cas, qui,