Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/427

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et le bas prix de ses produits n’empêche pas qu’ils ne coûtent fort cher.

Il en est autrement quand l’ouvrier est bien payé. Alors il se porte bien, il est robuste, courageux, industrieux et actif ; il travaille davantage et mieux, ses produits sont plus abondans ; et quoiqu’ils coûtent plus cher, ils sont en effet à meilleur marché que ceux de l’ouvrier mal payé.

Sous ce rapport il est rigoureusement vrai de dire que les hauts salaires sont la cause du bas prix des produits, et que les bas salaires en augmentent le prix.

Mais ce n’est pas ainsi qu’on doit entendre les avantages qu’un pays tire de la baisse du taux des salaires. Quand la baisse n’a lieu qu’aux dépens de l’ouvrier, elle est odieuse et sans profit pour la richesse. La baisse des salaires n’est vraiment utile à un pays que quand elle ne coûte rien à l’ouvrier, et s’opère pour ainsi dire sans son concours. C’est ce qui arrive quand la baisse des salaires est produite par le perfectionnement des instrumens et des machines, des méthodes et des procédés du travail. Alors, on peut mieux récompenser l’ouvrier, et son travail est moins cher. Voilà ce qui constitue la baisse des salaires ; et l’on doit reconnaître que cette baisse résulte encore de l’état de la richesse qui, par ses progrès, améliore à la fois les travaux et la condition de l’ouvrier.

L’intérêt qu’un pays peut avoir à la baisse des