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on ne cultive que des terres d’une fertilité à peu prés égale, et par conséquent cette fertilité n’est que d’une considération secondaire dans la fixation de la rente.

Ce résultat est encore bien plus certain lorsque la richesse locale décline ; alors la population suit la décadence de la richesse ; moins de produits sont consommés et reproduits ; leur prix vénal baisse, les frais de la production absorbent cependant la même quotité du prix vénal, et la rente baisse dans la proportion de la diminution de la richesse sociale ; dans ce cas, la fertilité de la terre, loin d’arrêter la baisse de la rente, ne ferait que l’accroître par la baisse que l’abondance des produits occasionne dans leur prix vénal.

Vainement veut-on se prévaloir de ce que les produits cultivés de la terre trouvent toujours des consommateurs, et ne peuvent pas suffire à la tendance progressive de la multiplication de la race humaine ; cela n’est vrai que quand la richesse est progressive, quand les peuplés prospèrent, quand les populations suivent le torrent des prospérités. Dans le cas contraire, les produits ne sont pas consommés malgré la demande des consommateurs, parce qu’il ne suffit pas de vouloir consommer, il faut encore donner un équivalent de sa consommation ; ce qui manque dans le cas de la décadence de la richesse locale. Dans cette crise terrible les produits ne peuvent pas