Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/401

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Qu’est-ce qui détermine le prix vénal des produits ; ce ne sont ni les frais de la production, ni la rente de la terre ; ou, en d’autres termes, ce n’est pas ce qu’ils ont coûté à produire, mais ce qu’ils valent au marché, valeur qui dépend de la proportion des produits qu’on veut vendre avec ceux qu’on veut acheter. Or la rente n’augmente, ni ne diminue l’une ou l’autre de ces deux quantités ; elle n’a donc sur elles aucune influence.

Seulement ; si le prix vénal ne couvre pas le cultivateur des frais de la production et de la rente, le propriétaire baisse la rente ou là culture cesse ; car, dans aucun cas, les frais de production ne peuvent souffrir de l’insuffisance du prix vénal, donc la rente n’est pas et ne peut pas être supportée par le consommateur. Elle n’atteint que le cultivateur, parce qu’elle est le prix de la permission de cultiver la terre qui ne lui appartient pas.

La rente dérive donc évidemment de l’appropriation des terres ; elle est le prix du monopole que cette appropriation établit, elle n’a pas et ne peut pas avoir d’autre cause.

On a cependant essayé de la défendre des préventions qui s’élèvent contre le monopole, et, dans cette vue, on lui a assigné trois causes également justes, légitimes et raisonnables. On les fait résulter,

1°. De la qualité de la terre qui produit au delà des besoins du cultivateur ;