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leur poids de 5 %, il est évident que leur valeur réelle n’est plus que de 95 fr. ; quoique leur valeur nominale soit toujours de 100 fr. la somme de 5 fr. nécessaire pour égaler la valeur réelle à la valeur nominale est ce qui constitue l’agio.

Il faut cependant remarquer qu’on ne l’exige pas dans les relations commerciales d’un pays. Chacun donne la monnaie comme il la reçoit, et la valeur réelle ne se distingue pas de la valeur nominale.

Ce n’est que, lorsque la monnaie se dégrade sensiblement et s’éloigne beaucoup de sa valeur réelle, que ceux qui vendent leurs produits au marchand et ceux qui les achètent de lui pour les consommer, sont également à sa discrétion et lui paient un tribut qu’ils ne lui doivent pas et qu’il impose sur leur ignorance.

Quand le marchand achète du producteur il lui paie ses produits suivant la valeur nominale de la monnaie, et, par conséquent, il paie 5 % de moins qu’il ne devrait payer.

Quand le marchand vend au consommateur les produits qu’il a achetés au producteur, il établit son prix au taux de la valeur réelle de la monnaie et il se fait, par conséquent, payer par le consommateur 5 % de plus qu’il ne pourrait, exiger si la monnaie dans laquelle il vend était la même que celle dans laquelle il a acheté.

Ce résultat est certain et inévitable parce que