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merçant de Rouen doit une somme de 1,000 fr., et qui doit aussi une somme de 1,000 fr. à un commerçant d’Orléans, donne à son créancier d’Orléans une lettre de change sur son débiteur de Rouen, avec ordre à celui-ci de payer les 1,000 fr au porteur de sa lettre.

De son côté le commerçant d’Orléans passe l’ordre de sa lettre de change à un commerçant de Nantes, son créancier de la même somme de 1,000 fr.

Enfin, le commerçant de Nantes-passe l’ordre à un commerçant de Rouen, son créancier de 1,000 fr., et celui-ci touche les 1,000 fr. en monnaie, et peut-être même compense-t-il le montant de la lettre de change avec ce qu’il doit an débiteur de cette lettre.

De sorte que les 1,000 fr. dus par le commerçant de Rouen au commerçant de Paris éteignent, par le moyen d’une lettre de change, trois dettes de 1,000 fr. chacune avec 1,000 fr. de monnaie, et peut-être même sans aucun emploi de la monnaie.

Si l’on généralise cette opération, et qu’on retende du commerçant d’une ville de commerce au commerce de cette ville, on voit que le commerce de Paris, d’Orléans, de Nantes et de Rouen peuvent éteindre leurs dettes respectives avec des lettres de change sans bourse délier, et avec peu ou point de monnaie.

Ce que ces quatre places de commerce peuvent faire et font certainement l’une avec l’autre,