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EXPORTATIONS. — On appelle de ce nom la vente qu’un pays fait à l’étranger des produits de son sol et de son industrie. La nature, le caractère et les résultats de cette opération commerciale donnent lieu à de grandes dissensions parmi les écrivains. Je n’en retracerai ici que deux qui inspirent un véritable intérêt.

On prétend qu’on ne doit exporter à l’étranger que les produits que le pays ne peut pas consommer.

Cela peut paraître vrai pour les produits nécessaires à la subsistance de la population ; et pour les matières premières que le capital et l’industrie du pays peuvent employer avec profit. Encore y a-t-il de fortes raisons de douter de la sagesse de cette limitation à l’exportation.

S’il est vrai qu’un pays ne doit jamais se priver de ses moyens de subsistance et de travail et qu’il doit repousser des gains qui compromettraient l’une et l’autre, il est tout aussi certain que l’exportation qui encourage la production, qui n’y met aucun terme et la porte au plus haut degré auquel elle puisse parvenir, est la plus forte garantie pour un pays contre la pénurie des subsistances et la privation des matières premières. Quand les circonstances en font un devoir, la prohibition des exportations assure un fonds de réserve contre l’intempérie des saisons et les calamités qui en sont inséparables.

Il y a donc sur ce point un problème dont il